« Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire ! » … surtout pas ÊTRE catéchiste !

« Entrer dans cette lecture, seul ou en équipe, et nous laisser questionner, provoquer, conforter, déplacer par Celui qui est le Seigneur de la Vie, le Christ, et qui nous envoie en mission ! »

« Entrer dans cette lecture, seul ou en équipe, et nous laisser questionner, provoquer, conforter, déplacer par Celui qui est le Seigneur de la Vie, le Christ, et qui nous envoie en mission ! »

Cet itinéraire de lecture du livre du Pape « Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire » pourra aider les catéchistes et accompagnateurs du catéchuménat à mieux saisir le cœur de leur mission d’évangélisation, page après page, du Mercredi des Cendres jusqu’à Pâques !

Alors que la période des vœux battait son plein à l’occasion de la nouvelle année 2020, le pape François nous offrait l’occasion de comprendre la question de l’évangélisation et de la mission, un peu comme un « manuel pratique du missionnaire ». En effet, le court livre d’entretien avec Gianni Valente sous-titré « Être missionnaire aujourd’hui dans le monde » peut être une occasion idéale de se reposer quelques questions.

Pour autant, si l’on pourra trouver dans cet ouvrage des éléments de mise en œuvre pratique, il s’agit surtout et encore pour le pape François de travailler la question de « l’être baptisé » avant celle du « faire ». A de nombreuses reprises, il insiste sur le fait que l’évangélisation n’est pas une question de méthode ou de programme, mais bien d’abord de relation avec le Christ et de témoignage ; un témoignage qui suscite « l’admiration » et « la stupeur », le tout sous la mouvance de l’Esprit Saint.

En 14 petits chapitres le Pape continue à dévoiler sa vision sur l’Eglise et de ses membres que sont les baptisés. On y retrouvera ses points d’insistance déjà énoncés dans la Joie de l’Évangile. On y trouvera aussi les figures spirituelles anciennes ou contemporaines qui marquent son propre cheminement spirituel.

Sans Jésus nous ne pouvons rien faire. Être missionnaire aujourd'hui dans le monde, papa François, éd. Bayard et Libreria Editirice Vaticana, 2020.

Pape François, éd. Bayard et Libreria Editirice Vaticana, 2020.

On pourra travailler ce qu’il dit sur l’Église et sa mission, sa nature, son fonctionnement, sa pertinence ; mais également sur la troisième personne de la Trinité autour des nombreuses phrases qu’il nous laisse sur le rôle de l’Esprit Saint. On trouver exposer sa théologie du baptême et la manière d’envisager pastoralement ce sacrement. On sera attentif à la manière dont il revisite les questions liées à l’évangélisation et à la mission comme l’inculturation.

En fait, si ce document est placé sous le régime d’un interview, il porte dans sa petite centaine de pages un condensé de théologie pratique et de pastorale qui vient s’ajouter aux grands textes, exhortations apostoliques, encyclique, homélies, que le pape François nous a déjà offert, mais aussi à Evangelii Nuntiandi de Paul VI.

Pour le découvrir, nous proposons ici de saisir l’opportunité du temps liturgique et du Carême pour entrer dans cette lecture, seul ou en équipe, et nous laisser questionner, provoquer, conforter, déplacer par Celui qui est le Seigneur de la Vie, le Christ, et qui nous envoie en mission !

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« Missionnaire manqué » : le rêve japonais du jeune Bergoglio

Le Pape écrit : « C’est Lui (Dieu) qui construit ma maison qui est la Sienne ; ce n’est pas moi qui sortirai pour visiter, mais c’est Dieu qui me visitera. Ce sera Lui qui m’apportera à moi Son message de salut ». (p.18)

  • Puis-je témoigner d’une telle expérience dans ma vie, en reprenant ces paroles rapportées par le pape François ?

Le Pape écrit : « J’ai toujours pensé qu’annoncer Jésus et son Évangile implique que l’on sorte et que l’on se mette en chemin … » (p.16)

  • Dans ma mission de catéchèse, ai-je le souci, le souhait d’annoncer Jésus et son Evangile ? Si oui, concrètement, comme est-ce que je procède pour arriver à cette finalité, ce but ?
  • Ai-je le sentiment, la volonté d’être « en sortie » et « en chemin » comme catéchiste ? Si oui, comment cela se traduit ? (Changer mes habitudes, s’adapter aux groupes, l’accueil inconditionnel, …)

En ce Mercredi des Cendres, je peux dire merci à Dieu pour sa présence dans ma vie, pour toutes ces fois où j’ai senti son action et sa présence. Je peux demander la grâce d’être missionnaire de la Bonne Nouvelle annoncée par son Fils, auprès des personnes, enfants, jeunes, adultes, familles, qu’il met sur ma route dans le cadre de ma mission en catéchèse.

« Le Christ nous prévient toujours » : et « l’Église en sortie » ne sort jamais seule

Le pape François rappelle que dans l’évangile de Marc, Jésus invite à aller annoncer la bonne parole à toute la création. Il écrit : « Soit l’Eglise est en sortie, soit elle n’est pas l’Eglise. Soit elle annonce, soit elle n’est pas l’Eglise. Si l’Eglise ne sort pas, elle se corrompt, se dénature. Elle devient quelque chose d’autre ». (p.22)

  • Qu’est-ce que l’Eglise pour moi ? Comment je comprends sa mission ?
  • Être catéchiste, c’est participer à la mission que l’Eglise a reçu d’annoncer la Bonne Nouvelle et de mettre en pratique le double commandement de l’amour. Comment ma mission de catéchiste répond-elle à une manière de « faire » Eglise ?

Il écrit encore : « Dans la mission d’annoncer l’Évangile, vous vous mettez en mouvement parce que l’Esprit saint vous pousse et vous porte. Et quand vous arrivez, vous vous rendez compte qu’il est arrivé avant vous et vous attend. L’Esprit du Seigneur est arrivé avant. Il devance pour vous préparer le chemin, et il est déjà à l’œuvre ». (p.23 -24)

En ce premier dimanche de Carême où Jésus est conduit par l’Esprit Saint au désert je peux m’interroger :

  • Qui est l’Esprit Saint pour moi ? Suis-je en relation avec lui ?
  • Ai-je le désir d’être mu par l’Esprit Saint, en mouvement ?
  • Comment je discerne la présence de l’Esprit Saint lors d’une dernière rencontre de catéchèse ?

Je demande à l’Esprit Saint de vivre le temps du Carême sous sa mouvance.

« L’Esprit Saint et nous » – La mission et son œuvre

Le pape François affirme que l’Esprit Saint est l’acteur principal à l’œuvre dans le livre des Actes des Apôtres, et non les Apôtres en premier. L’Esprit Saint les précède toujours : « C’est lui qui les accompagne, les guide et les console dans toutes les circonstances de leur vie » (p.29)

  • Ai-je déjà fait l’expérience dans ma vie de la présence et de l’action de l’Esprit Saint comme celui qui m’accompagne, me guide, me console ? Particulièrement dans ma mission de catéchiste ?

Le Pape montre que par la présence de l’Esprit Saint, les baptisés annoncent l’Évangile. L’Esprit Saint « leur donne le courage apostolique » (p.29). Et le saint Père précise alors ce qu’est la mission : « Elle est son œuvre (de l’Esprit saint). Il est inutile de s’agiter. Il ne sert à rien que nous organisions, que nous criions. Les trouvailles et les stratagèmes ne servent à rien. La seule chose nécessaire est de demander à refaire aujourd’hui l’expérience qui fait dire : ‘l’Esprit saint et nous-mêmes avons décidé’ ». (p.30)

  • Comment est-ce que réagit par rapport à une telle affirmation ?
  • Suis-je prêt à me laisser guider par l’Esprit Saint et donc à renoncer à certains plans, stratagèmes, à certaines organisations, … ? Lesquelles ?

En ce deuxième dimanche de carême où l’Évangile de la Transfiguration est proposé, je peux demander la grâce de prendre de la hauteur, de contempler le Christ, de l’écouter. Pour ensuite être renouvelé par l’Esprit dans ma responsabilité catéchétique.

« Delectatio victrix » : L’attraction amoureuse de la grâce

Une expression du pape François reprise au pape Benoit XVI : « l’Église croît par attraction ». Le Saint Père écrit : « L’Église a toujours reconnu qu’il s’agit là de la forme propre à tout mouvement qui rapproche de Jésus et de l’Évangile. Il ne s’agit pas de conviction, de raisonnement ou de prise de conscience. Ni de pression ou de contrainte. Il s’agit toujours d’attraction ». (p.36)

  • Dans ma vie personnelle puis-je dire que je suis attiré par le Christ. Si oui, qu’est-ce qui m’attire en lui, vers lui ?
  • La foi est une grâce, un mystère. Comme catéchiste, il me faut apprendre que je ne suis qu’un instrument. Ce n’est pas moi qui donne la foi. Suis-je dans cette disposition ?

Si oui, qu’est-ce que cela induit dans ma manière d’être catéchiste et de faire la catéchèse ?

Dans ce chapitre, le pape François témoigne de l’importance des figures spirituelles qui comptent dans un chemin de foi. Il cite Sainte Thérèse de Lisieux.

  • Quelles sont les figures spirituelles qui exercent sur moi une attraction et pourquoi ?

Alors que nous est proposé l’Évangile de la Samaritaine en ce 3ème dimanche de carême, le pape François écrit : « Le ou la missionnaire sont des serviteurs du Seigneur. Ils ne sont les protagonistes que du service qu’ils rendent en son nom et en raison de l’étonnement avec lequel ils sont témoins. C’est lui, le Seigneur, qui se fait proche, qui prend l’initiative quand et comment il veut. L’Évangile tout entier le dit. Songeons à la Samaritaine ou aux rencontres du Christ ressuscité avec les disciples. La foi est à son initiative ». (p.40-41)

  • M’est-il arrivé de m’étonner de l’action du Seigneur dans ma vie ? Ai-je eu l’occasion d’en témoigner avec enthousiasme ?

Dans ma prière personnelle, je peux demander la grâce de pouvoir témoigner comme la Samaritaine auprès de ses contemporains. Peut-être que certains seront attirés par celui qui est le Sauveur, le Messie.

« Seul, le Fils ne peut rien faire » : Confesser et attester l’œuvre de Dieu

Le Pape écrit : « La mission n’est pas un projet d’entreprise bien rodé. Ce n’est même pas un spectacle organisé pour compter le nombre de personnes y prenant part grâce à notre propagande. L’Esprit Saint agit comme il le veut, quand il le veut et où il le veut. Cela peut procurer un certain vertige ». (p.45-46)

  • Devant une action qui a porté du fruit d’une manière imprévue, ai-je fait cette expérience liberté totale face à l’action de l’Esprit Saint ?
  • M’arrive-t-il, dans ma mission de catéchiste de ressentir un « certain vertige » ? Si oui, pourquoi, quand, comment ? Qu’est- ce que cela produit en moi ?

Il poursuit : « En parlant de lui, le Christ avait confié à ses apôtres que ‘le fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voie faire au Père, ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement’ ». (p.46)

  • Qu’est-ce que cette phrase me dit de la relation entre le Père et le Fils ; de la mission du Fils ?
  • Jésus dit aussi : « Sans moi vous ne pouvez rien faire ». Est-ce aussi évident pour moi ? Est-ce que je cherche à tout contrôler ? A quels ‘lâcher-prise’ suis-je appelé en catéchèse ?

Citant Sainte Thérèse, le pape dit que « le témoignage suscite l’admiration, et l’admiration suscite des questions chez ceux qui le voient » (p.48). Et encore : « Admiration et stupeur sont les sentiments, les traits distinctifs qui caractérisent le chemin des missionnaires ». (p.48 et 49)

  • Comment est-ce que je comprends cela ?

En cette fête de saint Joseph, qui a connu dans sa vie « un certain vertige », je peux demander l’aide afin d’être un catéchiste-missionnaire qui suscite admiration et stupeur à la manière dont le pape François en parle.

« La tromperie du prosélytisme » : Ces « recruteurs d’adeptes qui veulent se passer du Christ »

Le Pape explique pourquoi le prosélytisme peut être contraire à la mission du Christ lui-même. Il rappelle que « le Seigneur veut que nous annoncions de bonnes choses » (p.55).

Il écrit : « Annoncer l’Évangile à haute voix ne consiste pas à assiéger les autres à l’aide de discours apologétiques, à hurler rageusement à l’adresse des autres la vérité de la Révélation. Il n’est pas plus utile de lancer à la tête des autres des vérités et des formules doctrinales comme si elles étaient des pierres ». (p.56)

  • Quel est mon rapport aux autres : est-ce que je souhaite apporter la Bonne Nouvelle du Christ qui donne la joie, relève, éclaire, sauve ou suis-je dans une démarche qui vise à convertir l’autre ?
  • Quel est mon rapport aux évangiles : Est-ce que je prends du temps, seul et avec d’autres, lors des rencontres de catéchistes, pour méditer les évangiles ? (Est-ce que m’en nourris ; je l’utilise à coup de citations qui me conviennent et qui vont dans mon sens ; est-ce que le reçoit comme un don, Parole de Dieu ?)
  • Face à l’adversité, à la résistance vis-à-vis de la Parole de Dieu, de la foi, comment est-ce que je réagis ? Est-ce que j’invoque l’Esprit Saint pour continuer à témoigner dans la charité ?

En ce 4ème dimanche de carême où Jésus affirme qu’il est la lumière, je peux demander la grâce d’aimer et de comprendre l’Évangile et d’en être un témoin, un héraut (au sens du mot grec kerux qui a donné kérygme, le cœur de notre foi).

« Annoncer Jésus » : La rencontre d’abord, les paroles ensuite

Le pape François écrit : « Annoncer l’Évangile signifie transmettre à l’aide de mots sobres et précis le témoignage du Christ comme le firent les apôtres. Mais il ne sert à rien d’inventer des discours persuasifs. Si l’annonce de l’Évangile peut être murmurée, elle n’échappe jamais à la force bouleversante du scandale de la croix » (p.59)

  • L’annonce de l’Évangile est un art. Elle doit se faire en simplicité nous dit le Pape. Pour autant, cela suppose un travail de compréhension et de maturation personnelle. M’arrive-t-il, comme catéchiste, avec d’autres ou seul, de prendre du temps pour ‘travailler’ la foi, essayer de comprendre ce que je dis et partage ?
  • Qu’est-ce que cela produit en moi ?
  • Le Pape nous dit que l’annonce de l’Évangile est un tout. Y compris l’annonce du scandale de la croix. M’arrive-t-il de laisser des aspects de l’Évangile de côté, parce qu’ils me dérangent, parce que je ne suis pas d’accord, parce que je ne sais pas comment le dire ?
  • Comment y remédier ?

Il poursuit : « L’enfant connait les gestes d’amour de ses parents, de son père et de sa mère, avant de connaitre leur nom qu’il apprend par la suite. La réalité précède le nom. La stupeur suscitée par ce que le Seigneur réalise dans ses témoins précède l’annonce habituellement ». (p.61)

  • Comment est-ce que je comprends ce passage ? Ai-je déjà fait cette expérience dans ma propre vie ?

En cette fête de l’annonciation, je regarde Marie. Elle a reçu l’annonce de l’ange, elle s’est faite disciple-missionnaire. D’abord elle a écouté, entendu, consenti et ensuite elle s’est mise en route chez Elisabeth. Il y a un temps pour chaque chose.

Je demande à Marie la grâce de l’écoute.

« Ne pas ajouter de poids » : Le « baptême facile à Buenos Aires ».

Le Pape écrit : « Un trait distinctif consiste à faciliter la foi et non à la contrôler. Faciliter, rendre facile, ne pas mettre d’obstacle au désir de Jésus d’embrasser tout le monde, de guérir tout le monde, de sauver tout le monde. Ne pas faire de sélections, ne pas établir de ‘douanes pastorales’ ». (p.65 et 66)

  • Comment est-ce que je comprends ce passage ? Qu’est-ce que cela me dit pour la catéchèse aujourd’hui ?
  • Il est question de « tout le monde ». Suis-je dans cette attitude de croire que la Bonne Nouvelle du Christ s’adresse à tous, quelle que soit sa vie, sa situation, son passé, ce que j’en pense ?
  • Quelles seraient les barrières des « douanes pastorales » que je repère dans l’organisation de la catéchèse dans mon contexte personnel ou plus largement ?

Le Pape donne l’exemple du souci de l’accès au baptême : « ne pas ajouter de complications, ne rien exiger, supprimer toute difficulté de caractère culturel, psychologique ou pratique, susceptible de conduire les personnes à reporter ou à abandonner le projet de faire baptiser leurs enfants ». (p.66-67) Il rappelle plus loin que « les sacrements sont les gestes du Seigneur. Ils ne sont pas la propriété des prêtres ou des évêques ». (p.69)

  • Durant la catéchèse de l’enfance, on prépare souvent aux sacrements. Qu’est-ce que ces mots du pape François m’inspirent ? Quels sont mes regards, mes paroles, sur les catéchisés, leurs parents, leurs familles, leurs demandes, … ?

En ce cinquième dimanche de carême où Jésus nous rappelle qu’il est la résurrection et la vie, je peux prier pour tous les catéchumènes qui devaient recevoir le baptême à Pâques. Je demande la grâce d’être renouvelé dans mon propre baptême.

Le baptême suffit : « Le peuple de Dieu tout entier a la mission pour horizon »

Le pape François écrit : « Parfois dans l’Eglise, j’entends parler de ‘laïcs engagés’. Cette formule ne me convainc pas. Si vous êtes un laïc baptisé, vous êtes déjà engagé. Le baptême suffit. Il n’est pas nécessaire d’imaginer un baptême double, un baptême spécial réservé à la catégorie des ‘laïcs engagés’ ». (p. 78)

  • Que puis-je dire au sujet du baptême : qu’est-ce que signifie être baptisé ? Quels sont les effets du baptême ? A quelles responsabilités le baptême entraine-t-il pour le baptisé ?
  • Comment est-ce que je comprends la citation du Pape ?
  • Est-ce que je me sens en « mission », parce que baptisé ?

Plus haut, le Pape écrivait : « Dieu a choisi de convoquer les hommes comme un peuple et non comme êtres isolés. Personne ne se sauve seul, c’est-à-dire ni comme individu isolé, ni avec ses propres forces. Jésus ne dit pas aux apôtres de former un groupe exclusif, un groupe d’élite. L’ensemble du peuple fidèle à Dieu a la mission comme horizon ». (p.76-77)

  • Est-ce je conçois ma mission de baptisé comme une collaboration à la mission de l’Eglise, comme un service ou comme un travail individuel, un pouvoir particulier ?
  • En catéchèse, comme est-ce que cela se traduit ? Suis-je attentif à appeler d’autres baptisés ?

En ce dimanche des Rameaux, je peux exprimer ma joie d’être baptisé et chanter avec la foule ‘Hosanna ! Béni soit le Fils de David’. Je peux aussi demander la grâce de la collaboration, du service de la mission avec d’autres, même si cela n’est pas toujours facile !

Sans « effets spéciaux » – Argent, médias et mission

Le Pape parle du rapport entre argent et mission. Il donne des témoignages du rapport parfois ambigu entre les missionnaires et la finalité de la mission. Il aborde la nécessité de l’inculturation pour porter la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Il écrit : « S’inculturer, c’est être dans la vie ordinaire, dans la temporalité comme dans la manière de s’exprimer et d’exprimer la vie de ces peuples. Comment imaginer que la foi puisse se transmettre comme une espèce de transplantation de l’organisation d’un pays dans un autre, d’une situation dans une autre ». (p.85)

  • Comment est-ce que je comprends le concept d’inculturation ? Qu’est-ce que cela veut dire dans ma mission de catéchiste aujourd’hui ?

Le Pape écrit : « L’argent demeure un soutient des aspect concrets et matériels de l’œuvre missionnaire (p.86) … Ces moyens ne sont pas féconds en soi, ils ne sont pas source de vie. Si l’on ne tient pas compte de cela, l’argent devient étouffant. Et il conduit à penser que l’on peut pratiquer la mission comme s’il s’agissait d’une activité d’entreprise, avec des règles de management fonctionnalistes, visant à récolter des fonds et reposant sur des projets et des initiatives à financer » (p. 86 et 87°

  • J’ose un regard sur mon rapport à l’argent et sur la manière dont Jésus nous invite à considérer les biens.
  • Quels déplacements spirituels suis-je invité à faire face à des obstacles matériels et financiers ?

Le Pape parle également des médias. Il écrit : « Aujourd’hui, ce sont des instruments à utiliser, il est normal de les utiliser. Mais il faut aussi tenir compte des différents effets produits par les réseaux sociaux sur la vie des utilisateurs. Internet constitue une ressource extraordinaire pour communiquer, accéder au savoir et à l’information. Hélas, il est aussi révélé comme le lieu le plus exposé à la distorsion des relations humaines ». (p.88-89)

  • Comment je réagis à ces mots ?
  • Qu’est-ce que cela me dit dans ma pratique catéchétique, peut-être en lien avec les instruments nouveaux de la culture numérique ?

En ce Lundi Saint je fais le point sur mon action de partage en ce temps du carême. Je peux rendre grâce pour ce que j’ai. Je demande la grâce de comprendre le monde qui m’entoure pour y être un missionnaire accessible et joyeux.

Mission et charité : Annoncer le Christ à l’époque de la mondialisation

Le pape François écrit : « Tout ce qui se rattache aux Béatitudes et aux œuvres de miséricorde est en accord avec la mission … L’Eglise n’est pas une ONG. Elle peut être, par exemple, un hôpital de campagne où l’on accueille les gens tels qu’ils sont, où l’on soigne les blessures de tout le monde. Cela fait partie de sa mission. Tout dépend de l’amour qui anime le cœur de celui ou celle qui fait les choses ». (p. 93 et 94)

  • La vie chrétienne est une vie au service des autres, une vie attentionnée, à l’école de l’enseignement du Christ dans les évangiles. Comment est-ce que je comprends la phrase du Pape autour de ce qui anime le cœur ?
  • Dans la catéchèse, quelle est la part que je laisse à l’éducation à la charité ; à la possibilité d’expérimenter l’action caritative ?

Il poursuit au sujet de la mondialisation, de ses conséquences, de ses défis : « … les déplacements des multitudes de personnes à la recherche d’un travail ou fuyant la guerre et la pauvreté ont amené des millions de baptisés dans des régions du monde où l’annonce de l’Evangile n’avait jamais fait naitre de communautés locales. Par ailleurs, la mondialisation amène dans des pays où vivent des chrétiens, des personnes qui n’ont jamais entendu le nom de Jésus. Les chrétiens ne devraient pas avoir peur de ces phénomènes qui ouvrent de nouveaux chemins et de nouvelles possibilités à l’annonce de l’Evangile ». (p.97)

  • Comment je réagis et j’accueille ces paroles fortes du pape François ? Cela provoque-t-il un déplacement en moi, une autre manière d’envisager la mondialisation ?
  • Quelles sont les peurs qui m’habitent ?
  • Suis-je curieux d’aller à la rencontre d’autres chrétiens pour connaitre leur manière de vivre, de célébrer, de pratiquer l’Evangile ?
  • Comment cela se traduit-il dans mon action catéchétique ?

En ce Mardi Saint je contemple Jésus qui a donné sa vie sur la croix pour toute l’humanité, pour le monde entier. Je peux demander la grâce de l’ouverture à la différence, à l’étranger, la grâce de l’accueil, de la tolérance, de l’écoute et du partage.

L’Épouse du Christ et ses bijoux : Annoncer l’Évangile en compagnie des martyrs et des saints

Le pape François écrit : « Le christianisme ne dispose pas d’un seul et unique modèle culturel … L’Esprit Saint embellit l’Église par les expressions nouvelles des personnes et des communautés qui embrassent l’Évangile … Dans la rencontre avec de nouvelles cultures, il ne faut pas essayer d’imposer une forme culturelle déterminée en même temps que la proposition évangélique » (p.102 – 103)

  • Après de tels mots, puis-je exprimer ce que je ressens face à la diversité, à la pluralité, aux différences dans l’Église, dans mon diocèse, dans ma communauté de paroisses ?
  • Suis-je ouvert à la nouveauté suscitée par l’Évangile ?
  • En catéchèse, que faut-il laisser de côté pour que le message de l’évangile qui est toujours nouveau puisse toucher les cœurs et permettre la rencontre avec le Christ ?

Il poursuit au sujet de la piété populaire : « … le peuple de Dieu ‘s’évangélise lui-même’ et qu’il n’a pas besoin d’être organisé par des élites cléricales venues de l’extérieur. Dans la spiritualité du peuple de Dieu, on vit déjà un rapport direct d’amour avec Jésus, Marie et les saints de Dieu dans les sanctuaires, les pèlerinages, les processions, les prières récitées ensemble dans quelque chapelle. C’est un don précieux que le Seigneur réserve à toute l’Église. Il possède une force missionnaire sans égale, incalculable, qui parle et agit directement dans le cœur des gens ». (p.105)

  • Comment je comprends l’expression « piété populaire » ? Quels sont les éléments qui caractérisent ma spiritualité, ma piété ? Quels sont les lieux, les moments que j’aime particulièrement ?
  • Dans la catéchèse, comment est-ce que je donne une place et comment je donne accès aux nouvelles générations à ce qui fait la « piété populaire » ?

Enfin le Pape parle du martyre lié à la question de l’évangélisation. En ce Mercredi Saint, je pense à tous ces chrétiens qui aujourd’hui encore dans le monde donnent leur vie ou meurent martyrs à cause de l’évangile !

De personne à personne : Antidotes à la piste illusoire des « stratégies » missionnaires

Le pape François écrit : « La mission est un contact humain, elle est le témoignage d’hommes et de femmes qui disent à leurs compagnons de voyage : ‘Je connais Jésus, je voudrais te le faire connaître’. Si l’on part de là, on échappe à toute forme de fonctionnalisme. On place son espoir dans le Seigneur et non dans les stratégies organisées ou dans la distribution d’aides » (p.112).

  • Le Pape nous donne ici une belle définition de la mission. M’est-il déjà arrivé de dire à une personne en dehors de toute structure d’Eglise (catéchèse, paroisse, …) : « Je connais Jésus, je voudrais te le faire connaître » ?
  • Comment est-ce que je comprends l’expression « fonctionnalisme » et la dernière phrase qui est liée ?

Il poursuit : « Le pape Paul VI prie pour que le monde puisse ‘recevoir la Bonne Nouvelle non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçus en eux la joie du Christ’. Celui qui part en mission dans n’importe quelle mission, accomplit une œuvre belle et bonne s’il possède un cœur qui se laisse modeler dans la patience ». (p.114)

  • Comment je réagis devant la manière dont le Pape décrit la posture de l’évangélisateur ?
  • Qu’est-ce cela me renvoie ? Qu’est-ce que j’en tire comme conclusion pour ma mission ?

Enfin, concernant les jeunes, le pape François dit : « Il est bon que dès le plus jeune âge, les enfants connaissent l’Evangile et l’histoire de Jésus. Ainsi ces enfants pourront à leur tour raconter l’histoire de Jésus à leurs amis. Il est bon que dès le plus jeune âge ils apprennent à penser à des personnes, des peuples et des mondes lointains, pour lesquels ils peuvent réciter une prière ou apprendre à faire une petite offrande » (p.115)

En ce jeudi saint, jour de l’institution de l’eucharistie, je prie pour les enfants et les jeunes d’aujourd’hui. Je demande que l’Evangile leur soit porté. Qu’ils puissent être à leur tour des missionnaires. Que l’Esprit Saint ouvre les cœurs …

Non aux « néo-colonialismes » cléricaux

Le pape François invite à éviter « toute forme de néocléricalisme. Il écrit : « Il existe déjà des communautés ecclésiales locales qui prospèrent, malgré de nombreuses difficultés. Si quelqu’un veut aider ses frères, il doit le faire avec humilité, dans un esprit de communion, sans la prétention de leur dire ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire, maintenant et à l’avenir. On apprend toujours quelque chose du passé, y compris des erreurs » (p.120)

  • Qu’est ce que je vois de beau, de grand, de pousses et de fleurs grandir et germer dans le monde ? Dans des communautés chrétiennes souvent loin de chez moi ?
  • Comment je réagis devant les mots « humilité », « esprit de communion », « sans prétention de … » quand il s’agit d’être missionnaire ?
  • Ai-je déjà pu tirer quelque chose du passé, particulièrement de mes erreurs, spécifiquement dans le cadre de la catéchèse ?

Parlant des missionnaires, il dit : « Les vrais missionnaires et les vraies missions, de n’importe quel type, ce ne sont pas seulement des intermédiaires. Ils partent en mission à la suite de Jésus, avec Jésus, en compagnie de Jésus. Ils cheminent avec lui. Et quand ce sont de grands missionnaires, on comprend que c’est lui qui les a amenés. Ce sont eux qui ont la possibilité de voir et de nous rappeler à tous la vérité de la promesse de Jésus : ‘Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps’ ». (p.121)

  • Être missionnaire, c’est vivre son baptême. C’est aller à la suite de Jésus, là où il nous envoie, dans nos lieux de vie comme au loin. Ai-je le sentiment, la conviction et le désir d’être « à la suite du Christ, avec Jésus, en compagnie de Jésus » ?
  • Ai-je le sentiment de « cheminer » dans ma vie chrétienne ? Si oui, comment cela se traduit-il, comment est-ce qu’en fais la relecture ?
  • Ai-je la conviction, suis-je conscient, qu’être catéchiste, c’est participer à la mission de l’Église, être missionnaire ?

En ce Samedi Saint, jour du silence, je demande la grâce de faire mienne cette parole de Jésus : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». Je peux demander la joie, la paix, l’amour, la patience, … ce dont j’ai besoin aujourd’hui dans ma vie !

Découvrir cet ouvrage :

« Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire » : l’envoi en mission du pape François

Dans un livre entretien paru en janvier 2020, le pape François s'interroge et se livre sur la vocation de chaque chrétien à l'annonce de l'évangile. Comment être missionnaire aujourd'hui ? La réponse du pape, tient en un titre, inspiré de l'évangile de Jean : « Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire », qu'il développe dans cet ouvrage sous forme de questions/réponses. Ces morceaux choisis résonneront peut-être particulièrement dans le cœur des catéchistes et accompagnateurs du catéchuménat, déjà pleinement engagés dans cette mission d'évangélisation.

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    Être catéchiste c’est une vocation, un chemin qui requiert une vie spirituelle branchée sur le Christ et qui invite à se former pour toujours mieux témoigner. Il y a quelques années, je fis une enquête auprès des prêtres de mon diocèse. Face à la nécessité toujours croissante de trouver des catéchistes disposés à se mettre au service de la communauté, je posai aussi cette question : sur la base de quel critère devons-nous identifier ceux qui pourraient devenir catéchistes ?

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