Table ronde « La transmission de la foi chez nos frères juifs, protestants et orthodoxes »
Cette table ronde animée par le père Christophe Le Sourt, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme à la Conférence des évêques de France, réunissait des représentants des traditions juive, orthodoxe et protestante.
Les trois intervenantes :
- Mme Ruth OUAZANA BARER, consultante et formatrice, Fondatrice de Limoud France, le forum de la vie juive, Co-fondatrice des Racines de demain, Présidente de l’amitié judéo-chrétienne de Lyon et sa région ;
- Mme Bénédicte ROBICHON, Représentante du président de l’Assemblée des Évêques Orthodoxe de France, le métropolite Dimitri de France ;
- Mme Marion HEYL, pasteure de l’Eglise protestante unie de France, Secrétaire nationale chargée de la catéchèse.
L’enjeu était d’entendre le mode de transmission de chaque tradition pour identifier comment leurs spécificités pouvaient nourrir notre réflexion sur l’évangélisation au cœur du rassemblement KERYGMA. La présentation de l’héritage de sa propre tradition par chaque intervenante a permis une rencontre œcuménique fraternelle et de qualité, faisant apparaître des points d’insistance dont les fidèles catholiques mesurent l’intérêt de s’inspirer.
On pourrait résumer comme suit et de manière trop brève la richesse et la spécificité de ces canaux de transmission :
- Dans le judaïsme, on soulignera la place prépondérante de la famille, en particulier à travers les rites domestiques et les moyens concrets donnés pour soutenir la fidélité des croyants : signes portés sur soi et présents dans la maison, sanctification du temps par les prières qui ponctuent la journée, autant d’éléments qui font de chaque juif un vivant mémorial de l’Alliance avec le Seigneur. L’assemblée communautaire est aussi un éminent lieu de transmission. Elle dispense l’étude de la Torah dès l’enfance, se réunit pour la prière synagogale et les nombreuses fêtes qui rythment l’année et la vie de chacun.
- Dans l’Eglise orthodoxe, la transmission se fait par l’incorporation et la pleine participation à la liturgie des baptisés qui reçoivent dès leur plus jeune âge et en même temps les trois sacrements de l’initiation chrétienne. La transmission est essentiellement fondée sur les célébrations liturgiques dont la catéchèse mystagogique s’attache à déployer les signes très sensibles des riches liturgies. La liturgie et la vénération des icônes ouvrent une voie d’accès à l’intelligence de la foi accessible à tous.
- Dans l’Eglise protestante, la transmission se fonde sur une catéchèse de témoins, en particulier des membres de la communauté chrétienne appelés à permettre à tous d’entendre la Bonne Nouvelle. La famille demeure le premier vecteur de cette transmission qui s’appuie sur la familiarisation avec la Bible à la maison, mais aussi en assemblée et en catéchèse dès le plus jeune âge.
Nos trois intervenantes, ont cité la part des mouvements de jeunesse dans l’éducation à la charité en actes.