Célébration eucharistique : le « renvoi » des catéchumènes

26 mars 2016 : Les écharpes violettes des catéchumènes, lors de la célébration de la Vigile pascale. Paroisse Saint Ferdinand des Ternes, Paris (75), France.

Les écharpes violettes des catéchumènes. Paroisse Saint Ferdinand des Ternes, Paris

Cet article est paru dans le n°253 d’Initiales.

La vie liturgique fait partie intégrante de l’initiation chrétienne et nous invitons nos jeunes catéchumènes à venir le plus possible à la messe, même s’il ne faut pas réduire la vie liturgique à la célébration de l’eucharistie. Le lien entre catéchuménat et liturgie existe depuis toujours et reste un élément essentiel.

La liturgie par sa richesse symbolique permet une imprégnation et s’adresse à l’intégralité de la personne. Elle fait partie d’un processus global pour devenir chrétien. La liturgie fait éprouver et vivre une véritable expérience chrétienne. Mais faisons-nous encore une distinction entre catéchumènes et baptisés ?

Aujourd’hui, nous avons tendance à vouloir tout, tout de suite et pour tout le monde, du coup nous gommons peu à peu cette progressivité mise en œuvre par le cheminement catéchuménal.

Savez-vous que la liturgie de la Parole était appelée « messe pour les catéchumènes » ?

Ces derniers étaient « renvoyés » avant l’eucharistie. Ce renvoi est prévu dans le Rituel de l’Initiation chrétienne des adultes mais est rarement mis en œuvre dans nos célébrations eucharistiques. Il ne faut pas oublier que c’est le baptême qui permet l’entrée dans l’assemblée eucharistique. Comment inviter des personnes à un repas mais leur interdire de manger ? Le RICA rappelle que les catéchumènes doivent « attendre le baptême pour que, agrégés au peuple sacerdotal, ils aient mission pour participer au culte de la nouvelle alliance » (n°103-3).

Le rituel rappelle aussi qu’on leur « ouvrira progressivement la première partie de la célébration de la messe dominicale. On y fera si possible, le renvoi des catéchumènes après la liturgie de la Parole et l’on ajoutera une intention pour eux à la prière universelle. » (n°101, RICA)

Mais comment le comprendre aujourd’hui ?

Le renvoi ne doit pas être discriminant, il doit être entendu comme un envoi « Catéchumènes, que le Seigneur demeure avec vous. Allez dans la paix du Christ » (n°101, RICA), comme une nouvelle occasion de continuer le cheminement et d’entrer autrement dans les textes de la Parole de Dieu entendus lors de la liturgie. Les catéchumènes seront accueillis dans un autre lieu pour qu’ils puissent « exprimer leur joie et leurs expériences spirituelles » (n°101 RICA).

Joëlle Eluard, SNCC

Avec les jeunes

Pourquoi ne pas profiter des célébrations telles que l’entrée en catéchuménat ou les scrutins qui sont généralement vécus en paroisse pour vivre ce renvoi ? Les jeunes pourront quitter l’assemblée avec leurs accompagnateurs et profiter de ce temps pour faire résonner la Parole de Dieu entendue, la travailler autrement (vidéo, jeu …), vivre un temps d’échange.

Cela peut être aussi l’occasion de réfléchir sur un geste ou une parole de la messe afin de mieux comprendre et intégrer l’expérience qu’ils ont vécue.

  • Voir les différentes propositions dans l’Itinéraire, pages 29 à 39 de ce numéro.

Approfondir votre lecture

  • Pourquoi vivre les trois scrutins des catéchumènes en paroisse ?

    « Mais pourquoi donc vivre les scrutins ? Et pourquoi faudrait-il les célébrer trois fois ? Ça nous rallonge la messe ! » Voici quelques lignes sur le sens des scrutins des catéchumènes vécus au cours du Carême, et une vidéo explicative du diocèse de Nantes.

  • 2ème dimanche de Carême : Transfiguration et traditions

    Plusieurs rites sont proposés pendant le temps du catéchuménat pour l’illumination. Les scrutins sont des rites de purification. L’Eglise propose aussi des rites d’illumination des catéchumènes : ce sont les rites des traditions, c’est à dire de la transmission du Symbole de la foi et du Notre-Père.

  • La prière du Notre Père

    « Notre Père qui es aux cieux … Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen. » Cette nouvelle traduction de la prière du Notre Père est employée pour toute liturgie depuis le 3 décembre 2017.