Quelques repères pour l’éveil à la foi
Intervention donnée par Marie-Hélène Durand, du Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat (SNCC), à Paris dans le cadre de la session nationale « Célébrer avec les familles » organisée par le SNCC en collaboration avec le SNPLS (Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle) les 1er et 2 décembre 2014.
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En préambule, il semble important de rappeler que la famille est un lieu de vie fondamental, qu’elle « est le premier lieu de contact avec l’Evangile et la vie chrétienne », et que les parents sont les premiers éducateurs de la foi de leurs enfants. Les textes du Magistère depuis Vatican II le répète inlassablement, de Lumen Gentium (Concile Vatican II), en passant par Catechesi Tradendae (1979), Familiaris Consortio (1981), le Catéchisme de l’Eglise Catholique (1992), puis le Directoire Général pour la Catéchèse (1997), et enfin pour la France le Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse en France et principes d’organisation (2006).
L’éveil à la foi des tout-petits, indissociable de la présence et de l’implication des parents
Les parents d’aujourd’hui sont très divers, et vivent dans un monde en pleine mutation. « L’image même de la famille et la manière d’envisager sa vocation éducative, se présente aujourd’hui de manière contrastée. Des parents au sens chrétien profond assurent l’éducation chrétienne de leurs enfants (…) D’autres parents ne sont plus en mesure d’être pour leurs enfants « les premiers hérauts de la foi »1. »
Les parents ont de moins en moins les mots pour « dire la foi » et la vivre en famille : ils sont en attente d’être encouragés et aidés en particulier pour répondre au questionnement de leurs enfants. Et le récent Synode extraordinaire sur la famille a souligné la diversité des familles et les difficultés qu’elles rencontrent, en particulier dans la transmission de la foi.
C’est donc dans ce contexte que se situe aujourd’hui l’éveil à la foi des tout-petits, indissociable de la présence et de l’implication des parents comme nous le verrons par la suite. Cet éveil à la foi est aussi bien souvent l’éveil ou le réveil à la foi des parents.
Dès la petite enfance ou lors de la demande de baptême d’un enfant entre 0 et 7 ans, l’accueil des parents est un enjeu fondamental pour l’avenir. Aujourd’hui, il n’est pas plus facile d’être parents qu’il y a 20 ou 30 ans… On observe que la « crise maturative »2 du « devenir parent » ouvre les jeunes parents à un questionnement existentiel. La période de la préparation du baptême, de l’après-baptême et de la petite enfance, se révèle être un temps particulièrement favorable pour entrer en dialogue avec les parents, et tisser des liens, qui pourront évoluer et s’enrichir tout au long de la croissance de leur enfant.
Mon propos aujourd’hui sera de donner des éléments sur ce que l’on entend par « éveil à la foi ». Pourquoi ? Parce que devant la multitude des propositions appelées « éveil à la foi », il me semble important de former les animateurs d’éveil à la foi à :
- discerner les propositions qui sont réellement de l’éveil à la foi
- bâtir des propositions qui mettent en œuvre l’ensemble des dimensions de l’éveil à la foi.
Je le ferai à partir du paragraphe 2.4 « L’éveil à la foi des tout-petits » dans le chapitre « Une organisation de la catéchèse par lieux et regroupements de vie » issu des Principes d’organisation (qui font suite au TNOC).
L’éveil à la foi des tout-petits s’appuie sur quatre points fondamentaux :
- Il concerne les enfants entre 3 et 6 ans
- Toute proposition s’appuie nécessairement sur la présence des tout-petits ET de leurs parents
- Les propositions sont de type catéchuménal et privilégient l’imprégnation. Les 4 chemins de la parole, de la communauté, de la vie et de la prière sont des « marqueurs », à articuler, dans une proposition d’éveil à la foi.
- L’éveil à la foi essaie de proposer des célébrations spécialement ajustées à la petite enfance, lieu irremplaçable de familiarisation avec la liturgie et la prière chrétienne, en accordant une place importante aux récits bibliques.
N’oublions pas non plus la posture d’aîné dans la foi à favoriser chez les accompagnateurs/animateurs/catéchistes de l’éveil à la foi des jeunes enfants et de leurs parents. En sachant qu’il est important que les animateurs puissent vivre les propositions pour eux-mêmes avant de les donner à vivre aux familles. Nous sommes tous des disciples en chemin vers le Père, par le Christ, dans l’Esprit.
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1. Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse en France et Principes d’organisation (TNOC). pages 79-80
2. Mortureux Anne, intervention lors de la session En famille avec Dieu, SNCC, Paris, novembre 2011