Lors du baptême, le geste de l’eau
De la revue Initiales n°245 par Joëlle Eluard
« Ah non ! On ne va parler de mort, on parle du baptême, le baptême c’est la vie ! » De nombreuses fois j’ai entendu cela lors de discussion de préparation au baptême quel que soit l’âge de la personne concernée.
Et pourtant « Le rite de l’eau signifie la participation mystérieuse à la mort et à la résurrection du Christ » nous dit le RICA (209).1
Comme tout symbole biblique, l’eau est un élément ambivalent. L’eau c’est la vie diront certains, d’ailleurs ne chante-t-on pas « Dans l’eau de la vie, tu nous as plongé …» et de penser à l’eau qui désaltère dans le désert, qui fait pousser les plantes, qui permet de se laver… Mais d’autres diront l’eau c’est la mort, pensant aux inondations, aux tsunamis, aux naufrages … Alors la plongée dans l’eau du baptême, eau de la vie ou de la mort ?
En se tournant vers les textes bibliques, nous pouvons identifier deux « formes » d’eau (CEC N°1220) : l’eau de la mer qui symbolise la mort, pensons aux eaux du déluge avec Noé (Gn 7), aux égyptiens noyés en tentant de passer la mer rouge (Ex 14,26), à Jésus qui apaise la tempête (Lc 8,24) ou qui marche sur l’eau (Mc 6,48), signe qu’il est plus fort que la mort. Mais nous avons aussi l’image de l’eau de source qui est la vie, comme l’eau vive qui jaillit du rocher au désert (Ex 17, 6) ou encore l’eau de la Samaritaine « celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » Jn 4, 14.
Avez-vous déjà vu un baptême par immersion ? La personne est plongée la tête sous l’eau par trois fois comme si elle se noyait, elle en a le souffle coupé mais quand elle rejaillit, elle reprend souffle, elle renaît à la vie, à une vie nouvelle. Le baptême lave des souillures, il permet la mort au péché, « il symbolise l’ensevelissement du catéchumène dans la mort du Christ d’où il sort par la résurrection avec lui » (CEC 1214). L’eau du baptême est le signe sacramentel efficace de la nouvelle naissance (CEC n°694). Par son ambivalence, l’eau permet de signifier la mort et la vie.
L’Eglise bénit Dieu, dans le texte de la bénédiction de l’eau (RICA 216), pour tous les actes de salut qu’il a accompli au moyen de l’eau et le supplie de continuer aujourd’hui par l’eau du baptême, en invoquant l’Esprit Saint. Car l’eau du baptême est bien cette eau promise par Jésus, eau vive qui va combler la soif de l’homme pour toujours.
Alors que ce soit baptême par immersion ou par ablution (le plus fréquent dans nos églises catholiques) ces paroles et ce geste doivent être mis en valeur.
Pour les paroles de bénédiction :
- Prendre le temps de lire le texte ;
- Demander aux jeunes de repérer les textes bibliques évoqués ou avoir prévu des œuvres d’art pour chaque texte et leur demander de faire un panneau en reliant les œuvres et les phrases de la bénédiction correspondante ;
- Pour chaque texte repérer l’ambivalence : en quoi l’eau est-elle symbole de mort/de vie ;
- Qu’est-ce qui est dit du baptême ?
Pour le geste :
La vasque d’eau, s’il n’y a pas de baptistère, doit être belle et surtout il est important qu’il y ait beaucoup d’eau !
On peut imaginer faire verser cette eau avec une belle cruche apportée en procession par le parrain ou la marraine. Il faudra qu’elle soit tenue bien en hauteur pour que l’on voit, que l’on entende le bruit de l’eau qui coule. Le prêtre ou le diacre prendra soin de verser suffisamment d’eau sur la tête pour que le geste prenne tout son sens.
Joëlle Eluard
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1 RICA : Rituel de l’initiation chrétienne des adultes
Cet article est paru en page 14 du n°245 d’Initiales