Saint Joseph en images

Une image doit être regardée avec attention. Derrière l’apparente simplicité d’un tableau, d’un vitrail, d’un dessin se cache toujours un trésor, un mystère à déchiffrer.

Dans notre cas, la représentation de Saint Joseph durant les deux mille ans d’histoire de l’art chrétien est très riche et diversifiée. Nous le voyons représenté avec ou sans auréole, jeune ou âgé, en adoration ou endormi, à côté de Jésus et de Marie son épouse, ou seul, en méditation, dans son sommeil, plein de doute. Il peut avoir à la main un livre, un outil de travail, un bâton, une verge fleurie, un lis.

En regardant avec attention la figure de Saint Joseph, nous pouvons reconnaître les textes évangéliques dans lesquels il est présent et aller les relire. L’art sacré vient de l’Ecriture et c’est à elle que doivent sans cesse renvoyer l’œil et le cœur. Elle puise aussi dans les récits populaires, les traditions et les légendes qui ont conflué dans les nombreux livres apocryphes que l’Eglise n’a pas reconnus comme canoniques.

Robert Campin, Tryptique de Mérode (1422)

Robert Campin, Tryptique de Mérode (1422)

 

Les scènes anciennement les plus représentées sont le rêve et le mariage de Saint Joseph, l’épreuve des eaux amères (d’origine orientale, pas antérieure au VIème siècle), le voyage à Bethléem (à partir du VIème siècle), la fuite en Egypte (très rare dans l’art du premier millénaire) ; le « repos » durant la fuite en Egypte (qui apparaît en Italie au XIVème siècle et se transforme vers 1600 en scène familiale avec paysage), la Nativité (à partir de la première moitié du VIème siècle), la présentation au temple et l’adoration des mages (avec certitude à partir du VIème siècle).

Saint Joseph à travers les âges

Nous assistons au cours du temps à une transformation évidente concernant l’âge : si pendant les premiers siècles Saint Joseph est représenté jeune et imberbe, il devient à partir du haut Moyen-Âge toujours plus âgé, parfois résolument vieux : les discussions visant à expliquer et justifier la virginité de Marie se reflètent sur le choix de représenter Joseph comme un homme désormais en fin de vie n’ayant eu aucune implication dans la conception de Jésus.

Le mouvement franciscain et l’apparition de la crèche (XIIIème siècle) replacent Saint Joseph au centre de l’attention et commencent à lui rendre la juste importance qui avait été mise de côté pour souligner le rôle unique de Marie.

Une figure de la piété populaire qui inspire les artistes

La véritable dévotion de Saint Joseph se répand (probablement à partir de l’Italie septentrionale) surtout durant le XVIIème siècle grâce à la prédication et aux fraternités liées aux ordres religieux, en particulier celui des jésuites. Présenté comme un modèle d’obéissance, d’humilité et de virginité, Joseph avait été comme un « ange » parmi les hommes, un ange devenant le patron par excellence de la « bonne mort ».

Son iconographie s’était multipliée à partir du XIVème siècle, parallèlement à celle de la Nativité et de la crèche, le présentant sous l’apparence d’un homme âgé avec un bâton à la main ; à partir du XVIème siècle nous commençons à trouver des images d’un Saint Joseph jeune, sans calvitie, tenant parfois dans les bras l’enfant Jésus ou tenant à la main le bâton fleuri, symbole de sa virginité.

C’est à cette époque qu’apparaît aussi la représentation du saint mourant, serein, au chevet duquel veillent la Vierge, le Christ adolescent et les anges. On racontait que Joseph, ayant su l’heure de sa mort, avait eu peur, mais, après avoir invoqué son ange, entouré de Marie et de Jésus, s’était endormi en paix. C’est pour cette raison que la mort de Saint Joseph est devenue le modèle de tout bon chrétien désirant avoir auprès de lui la protection et le soutien de Jésus et de Marie au moment le plus difficile de la vie.

Les représentations modernes de Saint Joseph

Saint Jean-Paul II a dédié à Saint Joseph une Exhortation Apostolique nous permettant de penser au futur selon une juste perspective : la Redemptoris custos (1989) recentre la figure de Joseph sur « les mystères de la vie du Christ », demande que les représentations modernes du Saint non seulement lui rendent l’âge juvénile qui lui correspond, mais interprètent aussi les épisodes évangéliques en faisant émerger la mission de Saint Joseph, « ministre du salut », homme juste et époux, « patron de l’Eglise de notre temps ».

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    Avent, 19 mars, 1er mai, prière eucharistique ... quelle place l’Église donne-t-elle à saint Joseph dans la liturgie ? Entretien avec le père Bruno Mary, directeur du Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle.

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    Faisons d’abord un exercice de mémoire : Que pouvons-nous dire de Saint Joseph ? Qu’en disent les évangiles ? Quelles paroles nous rapportent-ils ? Quel est son rôle ? Après avoir sollicité notre mémoire spirituelle, allons voir ce que dit l’Ecriture : seuls Matthieu et Luc nous relatent l’enfance de Jésus. C’est dans leurs récits que l’on parle de Joseph, en peu de mots. Ces quelques lignes d’évangile  suffisent pour comprendre son rôle irremplaçable dans le dessein de Dieu auprès de l’enfant et de sa mère.

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