Le vitrail de la Jérusalem Céleste
Cet article est paru dans la revue Ecclesia n°11.
Ce vitrail contemporain a été créé dans les années 2000 pour la façade ouest de l’église Saint-Gervais (Paris IV).
Pour mieux voir
Regardons d’où vient la lumière qui entre dans l’église, et faisons attention à l’élément qui se trouve en surexposition ?
Arrêtons nous également sur les couleurs, les contrastes. Qu’évoquent-ils ?
Ce vitrail a été inséré dans une structure ancienne, quels éléments sont mis en valeur ?
Comparons-le à la Couronne de lumière de Saint-Remi (page 32-33 de la revue Ecclésia n°11). Quels éléments retrouve-t-on ? Quels éléments se distinguent ? A quel Livre de la Bible cela fait-il référence ?
Expressions de foi
Le propre du vitrail est de faire entrer la lumière dans une église. Toute la lumière de ce vitrail vient de son centre, la Jérusalem Céleste, qui est là rayonnante. Tout en haut, on distingue une silhouette et même deux : n’est-ce pas Dieu souverain qui siège, accompagné de l’Agneau. « A celui qui siège sur le trône, et à l’Agneau, bénédiction, honneur, gloire et domination pour les siècles des siècles » (Ap 5, 13)
Revenons à la cité céleste : ses 12 portes dorées et les losanges colorés qui symbolisent les pierres précieuses des murs. Si nous la comparons à la Couronne de lumière de Saint-Remi, n’y retrouve-t-on pas ces mêmes éléments ?
La lumière du jour rend la cité éblouissante. L’artiste joue sur le contraste avec son environnement. Le Seigneur, trônant tout en haut, veut nous faire passer des ténèbres à son admirable lumière. Oui, il nous invite à faire ce choix de vivre dans sa lumière et de nous séparer des ténèbres qui nous entourent, à nous centrer sur ce qui est au centre de nous-mêmes, à l’image de la cité au milieu des ténèbres : sur notre coeur. Les portes de la Jérusalem Céleste sont ouvertes, à partir du moment où nous ouvrons les portes de notre coeur à sa présence. Car il est là, ressuscité, qui trône en nos coeurs. Il siège en souverain, Tout-Puissant, mais marqué des plaies de la Passion comme nous le rappelle l’Agneau qui est « comme immolé » (Ap 5,6).
Si nous nous plongeons dans le Livre de l’Apocalypse, nous retrouvons de nombreux éléments présents dans le vitrail … En bas à droite, peut-être la Babylone déchue ; les couleurs tout autour de la cité, ne se rapporte-t-elles pas à celles des 4 cavaliers ? On peut remarquer que l’assemblée des justes « de toutes nations, races, peuples et langues » (Ap 7, 9) en robe blanche qui acclame l’Agneau n’apparaît pas … peut-être est-ce simplement une invitation pour nous, face à ce vitrail, à devenir cette foule de saints purifiés par le sang de l’Agneau qui ne cessent de l’adorer. Il y a là une invitation à l’action de grâce. « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! » (Ap 7, 12)
Dans la cité, je n’ai pas vu de temple, car le Temple, c’est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, et l’Agneau – Ap 21, 22