Art & foi, Ecclesia n°10 : Confirmés dans l’Esprit.

Retrouvez des lectures d’œuvres d’art représentant la Trinité.

La Trinité de Genlis

Cette Trinité du XV^e siècle est conservée dans l’Eglise de Genlis (Côte-d’Or). Elle est caractéristique de l’art bourguignon à la cour des ducs de Bourgogne. (Retrouvez une lecture catéchétique de cette oeuvre dans la revue Ecclésia).

Pour aller plus loin

Chaque artiste nous dévoile ce Dieu trine à travers un événement, c’est Dieu dans l’histoire des hommes, Il vient les rejoindre et ce que ce Dieu nous donne à voir, nous dit ce qu’il est réellement. Dieu donne et se donne, en se donnant Il se dévoile tout en restant un mystère.

Alors après avoir regardé la représentation de la crucifixion dans la revue Ecclesia, je vous propose d’aller voir une représentation de l’annonciation et une représentation du baptême du Christ.

L’Annonciation

En regardant cette annonciation, nous pouvons repérer comment l’artiste a choisi de peindre la trinité, tout est en un mais chacun à sa spécificité.

Un Dieu Père en haut à gauche, dans un rond de plénitude et de perfection qui représente souvent le cosmos, Dieu créateur qui envoie son souffle, son esprit représenté pas des rayons et par la colombe, vers Marie, déjà ronde. On ne peut alors s’empêcher de penser au livre de la Genèse « le souffle de Dieu planait à la surface des eaux » Gn 1,2 « Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie » Gn 2,7. L’Esprit donne la vie, fait le lien, met en relation, accompli. Le Christ est présent dès l’origine, par la croix crucifère du Père, croix qui rappelle qu’il vient comme sauveur du monde. Tout est déjà là mais tout est à venir. Le Fils vient du Père (engendrement), l’Esprit vient du Père et du Fils (spiration). C’est par l’action de chacun que nous les découvrons, en même temps aucune action ne peut être séparée de l’autre, elle n’aurait plus de sens.

Le Baptême du Christ

Autre époque, autre artiste, laissons nous conduire pour découvrir dans cet événement comment Dieu s’auto-communique à nous dans cet amour infini, dans ce mouvement permanent.

La main de Dieu désigne en même temps le Fils, verbe de Dieu qui s’est incarné et l’Esprit lien d’amour dans la trinité. Repérons l’huile versée par l’ange, huile qui oint, qui rappelle la fonction du Christ sauveur, et l’eau, eau du baptême, le Christ venu nous réconcilier.

A nouveau, chaque personne est identifiée à partir de son action et nous révèle alors qui elle est. Mais en même temps chacun est présent en l’autre et réciproquement dans un lien d’amour. « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour » On découvre ici l’amour infini de Dieu et par le baptême en Christ chacun de nous est invité à accepter cette présence de Dieu aimant dans sa vie. C’est cette présence et cette grâce à l’intérieur de nous qui va nous rendre libre en nous ouvrant à la relation à l’autre et au tout autre.

Joëlle Eluard