Jennifer, catéchumène : « La foi n’est pas un « gri-gri » mais une force immense »
Chaque catéchumène écrit une lettre à l’évêque pour demander le baptême et les autres sacrements de l’initiation chrétienne. L’évêque, lors de la célébration liturgique de l’appel décisif, les accueille et les appelle à recevoir ces sacrements. Catéchumène, Jennifer, baptisée le 30 mars 2013, témoigne.
« Me rapprocher de Dieu et me montrer digne de son Amour »
« Déjà 4 années, depuis que je suis allée frapper à la porte du presbytère. J’y ai trouvé une sœur, avec des bras ouverts, une oreille attentive et tolérante.
Ce fut pour moi le sentiment d’avoir franchi une nouvelle étape sur le chemin que je parcourais avec Dieu.
Puis le temps a passé en raison de l’arrivée de mon deuxième enfant, du décès de mon beau-père : je me suis alors consacrée à ma famille avec ses joies, ses peines…. Un jour je suis retournée au presbytère : le temps était venu pour moi de grandir et mûrir dans ma foi… C’est le père Joseph qui m’a accueilli dans la joie, il m’a orienté vers le service du catéchuménat.
En tous ces lieux, j’ai trouvé l’attention et l’ouverture dont je ne savais pas l’Eglise des hommes capables, car mon expérience personnelle avec cette institution n’avait pas été jusqu’alors très encourageante.
Ce furent alors mes premiers pas avec Véronique et Catherine, mes accompagnatrices : un chemin de confiance et de paix : le Seigneur nous réunissait … Elles ont su m’accueillir et m’accompagner avec patience et tolérance, adaptant leurs horaires à mes possibilités, apprenant à lire derrière mes mots un peu bruts et ma tournure d’esprit cartésienne, acceptant ma foi vécue jusque-là très individuellement.
Ce qui était à l’origine un simple besoin de connaissance de ma religion est rapidement devenu un besoin de me rapprocher de Dieu et de me montrer digne de son Amour.
« Plaire à Dieu, apprendre à à le célébrer avec la communauté »
Chaque jour, chaque nouvelle rencontre nourrit ma soif de connaissance et d’appartenance à cette communauté chrétienne, je me découvre peu à peu plus tolérante, étonnée de m’emporter si peu désormais, d’accepter avec tant de patience ce qui il y a encore un an ou deux m’aurait énervée durant des jours, des semaines…
Et plus étonnant encore, ma foi, que je trouvais déjà immense, grandit tranquillement et m’apaise, elle qui avait déjà pansé tant de plaies… Plaire à Dieu, apprendre à me montrer plus digne de son Amour, à le célébrer avec la communauté… Ceci est devenu indispensable à ma vie avec lui, avec eux…
Avec la découverte du Christ, une nouvelle étape de ce chemin s’est ouverte à moi il y a quelques mois. Je sais désormais que j’aurai le plaisir de cheminer et d’apprendre tout au long de ma vie : j’ai hâte de devenir pleinement enfant de Dieu. Chaque jour, chaque rencontre est une découverte grâce à cette conscience nouvelle.
« N’ayez pas peur d’ouvrir votre cœur à l’Esprit Saint »
Que dirais-je aux chrétiens baptisés depuis longtemps ? « Ils ont des yeux mais souvent ils ne voient pas… », pourtant c’est par vous que je me suis laissée conduire… c’est vous qui m’avez ouvert les yeux…
Alors, n’ayez pas peur d’ouvrir votre cœur à l’Esprit Saint, de vous interroger à propos de cette religion qui vous a été « donnée », regardez ce que l’Amour de Dieu vous apporte…
Je dirais aux prêtres, sœurs, chrétiens qui donnent tant de temps, d’amour et d’écoute, tout d’abord merci car ce n’est pas rien ! Surtout ne doutez pas de ces actions qui portent leurs fruits, même en cas « d’échec » supposé. Chaque mot, chaque sourire, fait son chemin dans le cœur de celui qui les reçoit… votre patience n’est pas vaine.
En ces temps difficiles il n’est pas aisé pour beaucoup de s’en remettre à Dieu, depuis notre plus tendre enfance, nous entendons qu’il faut se battre pour survivre, ne compter que sur nous-même.
Beaucoup de nos contemporains confondent alors la foi avec une sorte « de gri-gri » qui est censé nous protéger de tout, pour nous éviter le moindre effort, la moindre peine. Ils ne l’envisagent pas comme une force immense qui peut nous aider à avancer …
Je ne peux que terminer par des mercis, merci Seigneur, pour ta présence à mes côtés, merci de bien vouloir me guider à ta façon, calme et patient, comme un parent aimant guide son enfant en le protégeant, en le laissant faire ses propres erreurs quitte à souffrir de le voir souffrir, tout en étant là à chaque instant pour l’aider à se relever, et à repartir.
Oui, il y a de l’autorité en Dieu, mais pas une autorité qui écrase comme l’imaginent les non-croyants. C’est au contraire une autorité qui guide et qui protège. »