Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit – Initiales n°238
L’édito de Joëlle Eluard
« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », quelques mots si simples, prononcés par tous les chrétiens du monde. Un geste connu de tous, pour récapituler le tout de notre foi et dire notre identité profonde… Et pourtant, que de questions autour de cette notion que l’Église nomme « la Trinité » ! Que répondre à ces jeunes, ces adultes que nous rencontrons et qui nous interpellent : « Un seul Dieu, trois personnes, est-ce possible ? ». Comment le dire, le faire comprendre ? Doit-on parler de « personnes » ? En tout cas, pas au sens où nous l’entendons aujourd’hui.
On pourrait parler de manière d’être, de modalités, de manière d’exister, de relations. Car c’est bien là, dans notre foi en un Dieu trinitaire, que se situe notre spécificité chrétienne, et que se joue notre compréhension de Dieu. Un Dieu qui, parce qu’il est en relation, nous montre le vrai visage de l’amour. Un Dieu qui n’est pas un solitaire. Un Dieu Père qui nous envoie son Fils, Fils qui est à l’image du Père et qui nous laisse son Esprit. Xavier Lacroix parle « du « Père » comme source du don, du « Fils » comme corps du don, de « l’Esprit » comme souffle du don. » Et il poursuit : « Je ne connais rien de plus concret, de plus réel, presque de plus sensible que tout cela. Nous expérimentons que le Dieu en qui nous avons foi est Trinité, ce qui signifie : vie qui se donne, vie qui circule, vie dans laquelle nous entrons, qui habite notre lien. » 1
Notre vocation de baptisés, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, est à l’image de cette relation, et nous invite à entrer dans une manière de vivre. L’Église, par sa liturgie, nous guide par ses prières, ses acclamations, ses salutations pour entrer dans ce mystère. Elle nous tourne vers celui qui est trois fois saint. Par ses sacrements, elle nous marque corporellement et nous transforme en nous rendant fils du Père, frères du Christ et frères de tous par l’Esprit. Elle nous invite à rendre compte d’une expérience, d’une rencontre, de quelque chose qui nous implique, d’une foi qui nous fait participer à cette expérience trinitaire.
Alors, si nous commencions par là, par entrer en relation pour aimer ; et si nous interrompions nos discours quelquefois abstraits pour raconter l’amour ?
1.In Revue Ecclesia n°22, juin 2014
Joëlle Eluard, rédactrice en chef d’Initiales
Bonus de ce numéro
Un peu de lecture : Cultures ados
« La beauté de chaque être humain est inaltérable »
Interview d’Alexandre Jollien, philosophe et écrivain
A l’adolescence, est-ce possible de répondre à la question « qui suis-je ? » ? Un adolescent est-il « résumable » ? La question « qui suis-je » permet d’entrer très profondément dans l’intériorité. Est-ce que je me réduis à une stéréotype, à ce que les autres pensent de moi, à ce que je pense de moi ? Ce qui m’aide, jour après jour, c’est de bien distinguer le moi social, les rôles que je suis amené à jouer et ce que je suis vraiment au fond du fond, au cœur de mon être. Toute notre vie ne peut être résumée par aucune étiquette. Et c’est là, la merveille. Savoir se connaître comme l’invitait Socrate. Plonger en soi-même pour se découvrir toujours plus profondément. Mais attention, en chemin, on peut s’arrêter à une image de soi. Et dès qu’on a une image de nous, on souffre car celle-ci ne correspond pas à la réalité. Forcément, nous changeons tous les jours et une image, par définition, est quelque chose de fixe, voire de mort. Autrement dit, la question « qui suis-je », loin de nous figer, peut nous inviter à nous mettre en route et devenir, chaque jour, qui nous sommes vraiment. La suite, à lire pages 8-9 de ce numéro !
Dans l’intimité de la Sainte Trinité : la joie de Jésus dans sa relation à son père dans l’Esprit
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez » et que tant de rois et de prophètes auraient voulu voir ! Comme saint Luc le raconte dans ce passage d’Évangile, ce que les disciples voient est bien la joie de Jésus et l’accomplissement de toute l’attente du peuple d’Israël.
A l’image de Dieu, la vie en relation
Dieu, dès l’origine, se veut relation. Il choisit de créer le monde par sa Parole et son Esprit est déjà là, agissant, planant sur les eaux. Il insuffle la vie et la glaise devient Adam. Il se donne à voir tout au long de l’histoire sainte comme une figure paternelle et nous envoie son Fils, Verbe fait chair, incarnation de son amour. Le Christ nous laisse son Esprit, don rendu visible à la Pentecôte pour toute l’Église, afin que nous puissions à notre tour entrer en relation avec le Père et avec nos frères.
« Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit » (Matthieu 28, 19)
Étape 1 : Sans amour, je ne suis rien
De quoi a-t-on besoin pour vivre ? En dehors des besoins physiologiques, la vie n’est possible que quand elle nous met en relation. Si elle est basée sur la confiance, la relation nous permet de grandir, de mieux nous connaître afin d’aller vers les autres. Nous ne pouvons vivre sans aimer et être aimés.
Objectif :
Permettre aux jeunes de constater que nous sommes des êtres de relation et que sans amour nous ne pouvons vivre pleinement heureux.
Avec les Paroles d’ados
Télécharger les Paroles d’ados en pdf
OU
Avec une chanson
Télécharger les paroles de la chanson
OU
Avec la carte des relations
Télécharger la carte
OU
Avec un jeu d’obstacles
OU
Avec un photo-langage
Télécharger les images
ET
Avec le texte du Petit Prince
– Se procurer le texte dans le livre du Petit Prince.
– La vidéo de Romain Victor-Pujebet
A suivre aussi le film Le Petit Prince, sortie en salles juillet 2015.
OU
Avec saint Paul aux Corinthiens
Télécharger le texte et les questions
Étape 2 : La Trinité : une relation d’amour
Entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, il y a un lien intime qui existe fondé sur l’amour. Notre foi nous invite, en lisant les Écritures, à contempler le visage de Dieu, révélé par le Christ, dans l’Esprit. Cette relation est rendue visible à travers le geste du signe de croix inscrit sur nous-mêmes, prononcé à haute voix ou exprimé par l’art.
Objectif :
Permettre aux jeunes de découvrir à travers deux textes bibliques et le geste du signe de croix le lien entre les trois personnes de la Trinité.
Avec une lecture d’image du texte du baptême du Christ
Télécharger la photo de l’œuvre de Adi Hozer pour l’imprimer ou la projeter
OU
Avec un jeu des 7 ressemblances
Télécharger le matériel de l’activité
OU
Avec le texte biblique Luc 10, 21-24
ET
Avec le sketch du DVD signe de croix
OU
Avec l’interview d’un artiste
Étape 3 : Les sacrements : chemins de vie
L’Église, par les sacrements, nous aide à vivre de cette relation vitale à l’image de Dieu Père, Fils et Esprit.
Objectif :
Permettre aux jeunes de découvrir que par les sacrements, nous sommes invités en permanence à entrer en relation avec Dieu et nos frères.
Avec un jeu « Un voyage à travers les sacrements »
Télécharger le document contenant le plateau de jeu et les cartes indices
ET
Avec un jeu de piste à la recherche de la Trinité dans le rituel de la confirmation
OU
Avec des extraits de vidéo d’une confirmation
Confirmation Confluent (78) en 2011 par sncccef
OU
Avec un loto des odeurs
Télécharger le document avec le tableau à remplir, les 8 cartes de références bibliques, le dessin de flacon
Télécharger l’ animation (PPT) sur les huiles saintes
OU
Avec des éléments pour aider à rédiger la lettre de confirmation pour la PCS
Relecture
- Prendre le chant « Père, Fils et Saint-Esprit », (AGAPE FRAT 2005)
- Sur le site exultet.net
Pour aller plus loin…
Ressources : Outils pour animer
Présenté dans ce numéro, le film « La tête haute » d’Emmanuelle Bercot, film qui a ouvert le festival de Cannes 2015 et sorti en salles le 13 mai 2015, est aussi recensé par Anne Dagallier du SNCC sur Narthex.
A lire aussi notre article sur Cannes 2015
Savoir-Faire
Avec le corps, acclamez le Seigneur. Des exemples de Trisagion en musique ou en vidéo de différentes communautés :
- La divine liturgie, Chœur des Moniales du Monastère Sainte-Elisabeth de Minsk (19.90 €), piste n°8 « Trisagion »
- Eucharistia, Ensemble Harmonie géorgienne Nana Peradze, chants de la liturgie orthodoxe en français (19.85 €)
- La divine liturgie, Chœur des Moines de Chevetogne, ed. Art et Musique (21.90 €)
D’autres idées de disques sur le site des Fraternités Monastiques de Jérusalem : http://jerusalem.cef.fr/de-jerusalem/les-cd-de-jerusalem
Voir aussi la vidéo du Trisagion chantée par les Fraternités Monastiques de Jérusalem, en l’église Saint-Gervais de Paris : https://www.youtube.com/watch?v=66jFA7IEpUY