Collection « A la rencontre du Seigneur » : l’intention des auteurs

« A la rencontre du Seigneur » : l’esprit d’une collection de documents catéchétiques, à la suite du Texte national.

Dans la dynamique de la thématique abordée et d’un commencement de prise de recul par rapport à l’écriture des documents et de leurs expérimentations, je retiens particulièrement une question, celle qui pose comment établir des liens entre les situations de vie des personnes, leurs dynamismes vitaux et le contenu de la foi. Il me semble que cette question est centrale et que toutes les autres en découlent.

Pour la Diffusion Catéchistique – Lyon, c’est la question que chaque groupe d’écriture s’est posée. J’aimerais partir de deux points qui ont guidé l’écriture des documents et qui prennent appui sur le Texte National :

– P.23, le tout premier chapitre à pour titre : « Une catéchèse vécue dans des communautés missionnaires ». Ce qui suit ce titre, nous place tout de suite dans le vif du sujet : « Le but définitif de la catéchèse est de mettre quelqu’un non seulement en contact mais en communion, en intimité avec Jésus Christ ».

– P.40, Le Mystère Pascal au cœur de l’expérience chrétienne : « Pour introduire dans l’expérience chrétienne, la catéchèse a besoin de s’adresser à la personne globale, à la fois au cœur et à l’intelligence, à la volonté et à la mémoire. »

Annoncer, célébrer et servir, n’est-ce pas ce que tout baptisé est amené à vivre dès lors qu’il est appelé à devenir chrétien ? Une communauté chrétienne sera « missionnaire » si elle témoigne de la foi qui l’anime. De ce fait, cela entraîne une autre manière de voir les évènements de la vie, d’être en relation avec les autres et d’agir en faveur des « plus petits ». Le Texte National nous invite donc à renouveler profondément notre catéchèse, en déplaçant le curseur, non plus sur l’encadrement de la personne, mais sur une communauté vivante dans laquelle toute personne peut trouver place et à son tour vivre du même témoignage. La relation à l’autre, aux autres est au cœur de la vie chrétienne parce que nous sommes fils adoptifs du même Père et frères, les uns des autres, en Christ.

Il nous faudra donc partir des besoins vitaux de la communauté, et lui permettre de pouvoir entrer dans ce renouvellement de la catéchèse qui n’est plus de ce fait cantonnée à la « catéchèse des enfants ». Cela demande une conversion de la communauté… et donc de chacun de ses membres !

La communauté

Si nous partons de la communauté comme ancrage, il nous faudra comprendre les dynamismes et besoins vitaux à partir de sa globalité et non par un point précis. Comment vit la communauté, qu’est ce qui est au cœur de son dynamisme, comment rayonne-t-elle ? Nous sommes donc partis de l’analyse de l’existant, des vitalités propres des 17 diocèses qui sont membre de la Diffusion Catéchistique – Lyon. Ensuite, il nous a fallu travailler à l’articulation d’une palette riche de sensibilités diverses et selon les critères du Texte National… C’est pourquoi la Diffusion propose un ensemble de quatre collections construites à partir des quatre principes d’organisation et articulés entre elles par un socle. Ce socle fonde toute la proposition et lui donne sa cohérence : au centre les Ecritures et la Prière, puis un média « le site internet » pour permettre la communication et l’interaction.

Ce dispositif permet à chaque communauté de pouvoir ajuster cette proposition à ses besoins et à son propre projet à la fois paroissial et diocésain. En sommes, les modules des étapes de la vie (collection « Seigneur tu nous appelles ») deviennent une banque de données dont le cœur est la Parole de Dieu et la Prière. Si nous partons du principe qu’une communauté chrétienne est toujours en devenir, elle trouvera sa nourriture dans la proposition de la Diffusion : en vivant des « Dimanche Autrement », en accompagnant les enfants dans leur chemin d’initiation chrétienne avec les modules, en répondant aux demandes sacramentelles des enfants, des jeunes et des adultes… Chacun vient puiser ce qui lui est nécessaire à telle étape de son évolution. C’est dire qu’il ne s’agit pas de « tout faire », mais de discerner ensemble les choix à faire !

La personne

Si nous nous arrêtons maintenant sur les dynamismes et besoins vitaux d’une personne, la proposition « A la rencontre du Seigneur » essaye de faciliter ce passage de l’expérience humaine à l’expérience chrétienne, de l’expérience communautaire à l’expérience d’une communauté missionnaire. Le titre même de la proposition catéchétique (« A la rencontre du Seigneur ») est signifiant : il s’agit de mettre en évidence une « rencontre » et pas des moindres ! Vous l’avez compris, tout ceci concerne aussi bien chaque individu que la communauté elle-même. Aujourd’hui, il nous faut assurer ce passage très important dans une société en quête de spiritualité, mais de plus en plus déchristianisée. Les confusions ne manquent pas, les malentendus aussi, mais la demande de tous ceux que nous rencontrons est forte et nous sommes convoqués à « clarifier » l’horizon pour que chacun puisse retrouver espérance et confiance dans la vie.

Qu’est-ce qu’un être vivant ? Ce qui le caractérise est un processus de développement : si je prends, comme exemple, la pyramide de Maslow, que nous dit-elle ? Elle nous dit qu’à tout développement pour la vie, des étages s’ordonnent qui permettent d’entrer dans une cohérence d’ensemble. Nous pouvons parler d’humanisation dès lors que de la base (besoins physiologiques) au sommet (les besoins d’accomplissement), les différents étages ont pris place selon un ordre qui permet la circulation de bas en haut et certainement de haut en bas…

Ainsi va la vie : les besoins premiers sont de manger, de boire, de dormir… d’être en sécurité, mais ils ne vont pas sans les besoins d’être aimé, de partager, d’être écouté, d’être reconnu, de dialoguer, de faire confiance… Alors peuvent surgir les grandes questions qui habitent toute existence humaine: Qu’est-ce que le bonheur ? Le mal et la souffrance, qu’en dire et que faire ? Est-il possible de donner gratuitement ? De se donner sans se perdre ? La mort, quel passage ? Une parole qui guérit peut-on y croire ?

Les étapes de la vie

C’est ainsi que sont construits les modules en démarrant par des portes d’entrée qui tiennent compte de la réalité de notre humanité et à laquelle les enfants sont confrontés très tôt. Ces questions, ils les partagent, à leur mesure, avec les jeunes et les adultes. Il s’agit ensuite d’entrer progressivement et de façon ordonnée dans le mystère de la foi… En allant ensemble à la rencontre du Seigneur. C’est ce que nous appelons « itinéraire » et qui n’a qu’une seule visée : la participation au mystère pascal du Christ, dans le passage de la mort à la vie qui nous donne de réaliser notre pleine vocation humaine : celle d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Baptisés, nous avons à :

  • Annoncer, en nous laissant imprégner et travailler par la Parole de Dieu reçue et reconnue comme un Trésor. Telle est la visée de « Parle Seigneur, ta Parole est un trésor ». Il s’adresse à tous les âges.
  • Célébrer : si Jésus initie alors s’amorce dans la prière la rencontre avec Dieu Père. Telle est la visée de « Seigneur, apprends-nous à prier ». Là aussi, ce livre est intergénérationnel.
  • Ainsi la prière, l’écoute et la lecture de la Parole de Dieu, les sacrements, la liturgie sont ensemble, dans la puissance de l’Esprit-Saint, chemins à la rencontre du Seigneur, et ils le sont dans le service des frères. La notion chrétienne du service est déployée pour les enfants, les jeunes et les adultes dans les différentes collections de la proposition. La tranche d’âge a ici plus d’importance et nécessite une pédagogie adaptée.

L’ensemble de notre proposition catéchétique déploie et accompagne ainsi « Un itinéraire spirituel qui entraîne « un changement progressif de « la mentalité et des mœurs », fait de renoncements et de luttes, mais aussi de joies que Dieu donne sans mesure » TNOC p.42.

C’est donc un lent processus de passage auquel l’enfant mais aussi l’adulte qui l’accompagne sont invités à vivre. Pour les étapes de la vie, tous les modules sont construits de la même manière, avec une visée, des enjeux, une alternance entre le jalon collectif et les jalons personnels, et surtout rythmés par des temps de prière et de célébrations…

Conclusion

Dans un contexte missionnaire, nous sommes tous appelés à nous convertir. La catéchèse est un processus de transformation. Ceci demande d’être appuyé sur le contenu même de la foi. Je cite p. 41 : « Sept éléments de base la configurent : trois étapes du récit de l’histoire du Salut, l’Ancien Testament, la vie de Jésus Christ et l’histoire de l’Eglise, et les quatre piliers de l’exposé, le Symbole, les Sacrements, le Décalogue et le Notre Père.» D’où l’importance du choix des cadres de références pour toutes nos collections.

Par exemple, pour les modules, nous avons fait le choix du Credo qui structure la vie du croyant. Il ne sera pas expliqué article par article ; mais dans chaque module, à partir d’un ou deux articles, il sera déployé de manière à faire parcourir ce qui unit tous les chrétiens depuis 2000 ans. De l’expérience personnelle à l’expérience ecclésiale, le Credo, reposant sur les Ecritures et sur la Tradition, fait naître le sujet qui dit « je crois » à l’appel à reconnaître avec d’autres la foi qui l’anime. Tous ensemble rassemblés par Dieu, le Père, le Fils et l’Esprit. Ainsi chaque article trouvera place peu à peu en prenant sens… De lettre morte, il pourra devenir lettre vivante structurante du croyant et d’une communauté à la suite du Christ.

Si nous reprenons la pyramide de Maslow, nous constatons que la proposition « A la Rencontre du Seigneur » amène à convertir nos besoins vitaux et fait de la foi au Christ un dynamisme vital.

Patiaré Bergeret

Notes :

  • La pyramide de Maslow :

Sa dynamique consiste à passer d’un étage à l’autre, au fur et à mesure que chaque type de besoin est satisfait. Cette pyramide se lit de bas en haut, comme base de l’édifice, les besoins physiologiques les plus primitifs tels que manger, boire, dormir… ensuite les besoins de sécurité : avoir un toit, des vêtements, disposer d’un revenu…en troisième les besoins d’appartenance (sociaux) : regard de l’autre, image de soi, avoir une place… puis les besoins d’estime et de considération : confiance, solidarité… et enfin les besoins de s’accomplir : développement personnel, se dépasser, poursuite d’un idéal…

  • La communauté :

Définition du petit Robert : groupe social dont les membres vivent ensemble et ont des biens, des intérêts communs. Je l’emploie ici au sens large de toute communauté, ce qui peut-être dans le contexte chrétien, la paroisse, mais aussi les mouvements, les différentes associations… Mais, ce qui les définit en premier est « le bien commun » qu’elle ont entre elles. L’adhésion au Christ les fonde et oblige à « Faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion, tel est le grand défi qui se présente à nous […] si nos voulons être fidèles au dessein de Dieu et répondre aussi aux attentes profondes du monde. » Jean Paul II, lettre apostolique Novo millennio ineunte n°43.

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