Témoignages de différents acteurs du catéchuménat : catéchumène, curé, marraine …

Acteurs du catéchuménat dans le diocèse d’Angers : à quelques jours de Pâques, ils témoignent.

Anthony, catéchumène, marié et père d’une fille, Julia

Depuis le commencement de mon parcours de catéchumène j’ai retrouvé un certain sens à ma vie. Le début de mon parcours a été quelque peu difficile car il fallait, à trente ans, tout apprendre du Christ et de son histoire. Puis, au fil du temps, cela m’est apparu plus clair et l’envie de continuer est devenue plus forte en moi. J’avais le besoin de cultiver ma foi. Assister à la messe du dimanche est devenu essentiel dans ma vie de chrétien. Le simple fait d’être réunis et de prier ensemble m’apaise et donne un sens à ma vie. Cela me permet de mieux réfléchir, d’être plus calme et attentionné envers mes proches. Mes accompagnateurs et le prêtre ont toujours été très présents et très indulgents sur mon manque de connaissance. Cela m’a réellement aidé à avancer… Etre catéchumène, c’est être à l’écoute de son cœur et à l’écoute des enseignements des chrétiens qui nous partagent comment ils suivent le Christ. Vivement le baptême !

Père Loïc, curé de la paroisse

Une paroisse entre Angers et Saumur regroupant 13 villages au nord et au sud de la Loire, environ 12 000 habitants … une paroisse ordinaire dans l’espace rural où les différents réseaux de chrétiens vivent les évolutions de la société et de l’église. Anthony et Laura sont venus, il y a trois ans, demander le mariage à l’église. Lui, non baptisé, elle baptisée ; c’est assez fréquent. Avec une dizaine d’autres couples résidents sur la paroisse, ils participent bien volontiers aux rencontres de préparation, moments qu’ils ont appréciés. Comme curé de cette paroisse, j’ai eu ainsi à célébrer leur mariage. J’en garde un bon souvenir : ambiance de vérité et de simplicité joyeuse.

Deux ans après, ils reviennent à la paroisse pour le baptême de leur fille, Julia. En préparant la célébration du baptême, Anthony demande d’être baptisé. A la même période, la paroisse reçoit une autre demande de baptême. Très vite, une équipe d’accompagnement est mise en place. Odile, nouvelle paroissienne, qui avait eu une expérience d’accompagnement des jeunes sur le diocèse, est associée à l’animation de cette équipe. L’équipe s’est rencontrée régulièrement tout en participant aux rencontres du diocèse.

Une fête de la Pentecôte, célébrée en paroisse, fut l’occasion pour Anthony d’un premier lien fort avec la communauté chrétienne du dimanche. Des liens se sont créés peu à peu avec des personnes de la paroisse. Anthony est heureux de conduire sa petite fille à l’éveil à la foi pendant la liturgie de la Parole et l’ensemble de la paroisse est informé régulièrement de leur cheminement. Sa présence au cours de ce carême nous aide à mieux vivre la préparation à la fête de Pâque, à accueillir le Christ qui scrute nos cœurs pour nous libérer. Nous sommes maintenant dans l’attente de la veillée pascale. Elle se prépare avec le service jeunes et des paroissiens. Ce chemin vécu avec eux est certainement une chance pour nous tous.

Odile, accompagnatrice et future marraine

Il y a quelques temps, Anthony, que j’accompagne vers le baptême m’a demandé si j’accepterais d’être sa marraine. Quelle surprise pour moi et aussi quel bonheur ! Cela a toujours été un grand mystère que des adultes demandent le baptême.

Le jour où nous avons abordé le sujet des parrains et marraines, il a dit à l’équipe d’accompagnement : « Ah bon, les parrains, c’est aussi pour les baptisés adultes ? » Et oui, ils ne servent pas qu’à offrir des cadeaux pour Noël ou pour l’anniversaire ! Il a alors découvert qu’un parrain, une marraine pouvait être un guide pour l’après-baptême, quelqu’un sur qui s’appuyer les jours de doutes. Le dimanche suivant à la sortie de la messe, il me demandait d’être sa marraine… Quel honneur et en même temps que de doutes pour moi. Et puis je me suis dit confiance : confiance en Dieu, confiance en la vie. Confiance en Anthony, qui saura appeler, poser ses questions. Confiance en l’Esprit qui m’inspirera les réponses, ou les personnes capables de répondre. Alors j’ai dit « OUI », et me voilà derrière lui au jour de l’appel décisif. Que d’émotion aux paroles de l’évêque !

Patrice, paroissien et futur parrain

Quelle grande joie de voir en chemin sur notre paroisse de nouveaux témoins du Christ ! Les catéchumènes viennent bousculer notre petit « train-train » entre chrétiens : comment Dieu est-Il venu les chercher dans leurs vies au point qu’ils osent, comme Marie, dire le « OUI, qu’il me soit fait selon ta parole » qui les mènera jusqu’au baptême ? Les recevoir en tant que frère et sœur en Christ c’est prendre conscience que l’amour de Dieu s’élargit et se partage encore un peu plus dans le monde autour de nous. Et le hasard de la vie fait qu’Anthony, mon filleul, est aussi mon futur voisin, ce qui me réjouit encore plus pour les futurs échanges qui alimenteront nos vies de témoins du Christ !

Claire, responsable de l’équipe diocésaine

Confirmée à 24 ans avec mon mari, nous avons, dans la foulée, eu la chance d’accompagner deux jeunes adultes, vers le baptême. Je me souviens avoir été émerveillée par les soifs exprimées par Johanne et Hélène et par leur joie sur un chemin pourtant non exempt d’épreuves (cette joie de la foi dont le pape François dit qu’elle est « comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis »). La vie a suivi son cours, entre naissance des enfants, vie professionnelle et autres engagements en Eglise. C’est en 2010 que Mgr Delmas m’a appelée comme responsable du catéchuménat des adultes pour le diocèse d’Angers : une surprise ! J’héritais d’une équipe solide, dix personnes, dont un prêtre référent. En regardant ces années, il m’apparaît que cette responsabilité a été essentielle pour ma foi. Le catéchuménat est un lieu où nous voyons Dieu à l’œuvre, de façon concrète, multiple, toujours nouvelle. Je suis émerveillée par ces adultes qui, dans le « brouhaha » du 21ème siècle, entendent l’appel de Dieu et y répondent : oui, l’Evangile est pour nous aujourd’hui et cela m’encourage à m’y ressourcer. Je bénéficie de la joie contagieuse qui vient de la rencontre avec Jésus ; je suis témoin aussi de ce Dieu qui relève, comme l’expriment beaucoup de catéchumènes : « Dieu m’a sauvé » disent-ils. Je suis étonnée par la singularité avec laquelle Dieu rejoint chaque catéchumène (et ses accompagnateurs !), sans se lasser, respectant son rythme, ses doutes, sa liberté. Enfin, je suis face au mystère de ce Dieu qui choisit de se donner en comptant sur la femme que je suis, sur un voisin, sur une marraine ou un grand-père, sur le peuple des baptisés.

Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers

La vie de Jésus a été bouleversée à l’heure de son baptême. Bouleversée au sens de chamboulée. Il ne s’appartient plus tout à fait. En effet, l’Esprit le pousse au désert où il fait l’expérience d’être tenté par Satan.

Après avoir lu les lettres des catéchumènes, je perçois qu’il y a là des choses semblables dans leurs vies. Ils ont fait l’expérience d’un bouleversement qui les a conduits à demander le baptême : cela les rend proches de ce que vit Jésus alors que l’Esprit le pousse au désert. L’évangile vient illuminer la vie des catéchumènes comme il vient illuminer notre propre vie ! […]

Je rends grâce pour les accompagnateurs qui permettent cette présence du Christ par leur témoignage tout au long du temps de catéchuménat et nourrissent l’intimité grandissante avec le Christ qui, demain, se poursuivra dans la communauté chrétienne à laquelle ces adultes appartiendront, dont ils deviendront pleinement membres. L’Eglise est cette arche de Noé, cette frêle embarcation certes, mais elle est ce signe et ce moyen que Dieu s’est choisi pour parler au monde. Je rends grâce pour cette responsabilité d’être appelés à devenir des témoins fidèles de l’Amour de Dieu qui est venu faire alliance avec l’humanité.

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