La promesse de Dieu, c’est Jésus lui-même !
Que dit la Bible ?, L’Oasis n°14 : La promesse.
La promesse de Dieu, c’est Jésus lui-même ! L’accueillir est un chemin de bonheur.
Un chemin exigeant, qui nous mène à la communion avec Dieu
Ne nous y trompons pas ! Ce que Jésus promet n’est pas un bonheur terrestre facile : ceux qu’il proclame heureux sont les pauvres et les persécutés. On pourrait résumer toute l’histoire d’Israël comme étant celle de la bénédiction promise à Abraham (Gn 12) et réalisée en la personne de Jésus. Dieu s’est engagé et il a fait une promesse solennelle, renouvelée au fil des alliances en dépit des infidélités humaines.
Cette promesse s’accomplit en Jésus. Chacun des évangiles montre la manière dont il vient répondre aux besoins essentiels de l’humanité. Les évangiles nous présentent Jésus rencontrant des malades et des possédés du démon, des publicains et des prostituées. Il opère des guérisons et donne un enseignement qui ouvre à tous un avenir : « Va et ne pèche plus », « Va, ta foi t’a sauvé » dit-il souvent. Pourquoi Jésus agit-il ainsi ? Ces personnes ont le sentiment que les promesses de Dieu ne les concernent pas. En s’approchant d’elles, Jésus les réintègre au sein du peuple de Dieu et leur rend leur dignité d’enfant de Dieu.
Saint Jean relève que Jésus se présente comme le pain vivant, la lumière du monde, la résurrection et la vie, le chemin, la vérité et la vie. Il s’agit de réalités indispensables pour l’existence. En se présentant comme celui qui seul peut les donner, Jésus manifeste qu’il vient offrir une plénitude de vie à ceux qui croient en lui.
L’enseignement de Jésus est résumé par l’annonce de la venue toute proche du Royaume de Dieu (Mc 1, 15) et il est synthétisé dans la promesse de bonheur que sont les Béatitudes. Actes et paroles de Jésus ne manifestent-ils pas le bonheur déjà annoncé dans l’Ancien Testament et maintenant offert par Jésus lui-même ?
Se garder de plusieurs illusions
D’une part, le chemin de la foi n’est pas facile. De nombreux obstacles surgissent devant les croyants. Ils doivent croire sans voir et accueillir les promesses, y compris celles de Jésus, sans en percevoir encore la pleine réalisation. C’est le cas du Royaume de Dieu qui est en croissance, comme l’affirment les paraboles du levain et de la graine de moutarde (Mt 13, 31-33).
D’autre part, la réalisation de la promesse de Dieu ne va jamais de soi. Elle implique nécessairement le passage par l’épreuve. C’était le cas pour Abraham qui après avoir attendu longtemps la naissance de son fils Isaac est appelé à l’offrir en sacrifice (Gn 22). C’est aussi le cas pour les Apôtres qui découvrent que Jésus doit passer par la croix et que les disciples doivent le suivre jusque-là (Mt 10, 24-25).
Le Royaume, déjà là et pas encore
Le Nouveau Testament souligne que les promesses de Dieu commencent à se réaliser, même si elles demandent d’entrer dans l’espérance pour en voir l’accomplissement. Prenons par exemple le Royaume de Dieu. Il était souvent affirmé dans l’Ancien Testament, spécialement dans les Psaumes, « Dieu règne ! ». C’est une joyeuse nouvelle et le peuple espère en voir la venue sur terre avec l’intronisation du Messie.
Jésus annonce que le Royaume de Dieu s’est approché, mais aussi qu’il faut encore attendre sa venue et ne pas se laisser surprendre. Le moment présent est celui de la croissance du Royaume. Des conditions sont requises pour entrer dans ce Royaume (Mt 18, 1-4) : il faut accomplir la volonté du Père (Mt 7, 21).
S’impliquer dans la promesse, persévérer et espérer
Ainsi, les promesses de Dieu ne sont pas de l’ordre du don gratuit qui ne demanderait aucun engagement humain. Elles réclament une réelle implication personnelle. On peut les voir comme un appel à la conversion, un don qui demande une réciprocité afin qu’elles puissent se déployer et donner toute leur mesure.
Faut-il voir dans les promesses la seule attente de réalités qui peuvent rejoindre nos attentes ? Au-delà de ce qui est donné et promis, il nous faut rejoindre l’auteur des promesses. Ce sera l’œuvre de l’Esprit que Dieu enverra à ceux qui le lui demandent (Lc 11, 13). Il est déjà accordé et il agit mais nous continuons à vivre dans la persévérance, explique saint Paul en Romains 8, 23-25 « nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ? Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance ».
En définitive, la promesse de Dieu, c’est Jésus lui-même. Il nous faut rejoindre les disciples de Jésus et, à notre manière, parcourir les étapes qui les conduisent à la découverte de ce qu’il est, le Fils de Dieu. Ce que donne Jésus, c’est l’expérience d’une vie nouvelle dans la communion avec lui offerte à tous, c’est pourquoi il est le Sauveur du monde (Jn 4, 42).
Jésus est venu pour donner la vie en abondance. Il ne s’agit pas d’une vie extérieure qui viendrait se surajouter à une vie humaine déjà bien pourvue. Il s’appuie sur le profond désir de vie qui existe en chacun pour en révéler la portée ultime : entrer dans la vie divine.
Les promesses ont été faites pour que grandisse notre désir de voir Dieu.
Monseigneur Pierre-Marie Carré, Archevêque de Montpellier
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