Le dialogue pour surmonter la crise : Le pari réformateur du pape François
Le dialogue pour surmonter la crise : Le pari réformateur du pape François, Editions Salvator, 2019
Dans Le dialogue pour surmonter la crise : Le pari réformateur du pape François, Agnès Desmazières montre comme le dialogue et, en particulier le dialogue ecclésial, est au cœur des préoccupations du pape François. Comment favoriser une meilleure écoute ? Comment construire une Eglise plus accueillante et plus fraternelle ? Le pape nous en rappelle l’enjeu crucial : il en va de l’avenir de l’Eglise.
Le livre décrit les différentes étapes de la maturation de sa réflexion qui trouve sa source dans Vatican II. Plus, il donne des clés de lecture sur la manière dont le pape François agit pour surmonter la crise en encourageant la construction d’une culture du dialogue. Il éclaire en particulier ses « quatre principes » (le temps est supérieur à l’espace, la réalité est supérieure à l’idée, le tout est supérieur à la partie et l’unité est supérieure au conflit), principes qui peuvent guider notre action pastorale.
Témoigner d’une espérance
Ce livre est d’abord un témoignage d’espérance : le Seigneur est à l’œuvre de manière mystérieuse dans son Peuple quelles que soient les épreuves qu’il traverse. Le pape François invite à une conversion du regard : regarder avec le regard du Christ, apprendre à contempler l’action de l’Esprit dans nos vies, dans celle de ceux qui nous entourent, dans notre Eglise. C’est à partir de là que l’on pourra bâtir, comme il y appelle, une culture de la rencontre et du dialogue, une culture de la protection et du soin, qui innerve toute notre Eglise.
L’ouvrage fait ainsi entrer dans cette vision d’espérance du pape François, qui porte vers l’avenir, un avenir que nous construirons ensemble sous le souffle de l’Esprit, en regardant avec lucidité les fautes du passé et en faisant preuve de courage, enracinés dans une « espérance amoureuse », comme dirait le pape. Il est un appel à la confiance et au courage.
A l’écoute de l’Esprit
La catéchèse et le catéchuménat sont des lieux privilégiés où s’émerveiller de l’action de Dieu dans les cœurs. Notre espérance ne se trouve-t-elle pas fortifiée dans la célébration des baptêmes de Pâques, par celle des premières communions ou des confirmations ? Ils sont aussi des lieux d’éducation à l’écoute de l’Esprit : comment éduquer à cette écoute qui est au cœur de notre vie chrétienne ? Cela implique que nous nous laissions nous-même éduquer par l’Esprit, que nous acceptions d’entrer dans une dynamique d’écoute et de conversion.
Le pape François est un maître à cet égard. Le livre nous révèle comment cette écoute de l’Esprit l’habite et est au cœur de sa pédagogie depuis sa jeunesse. Il peut nous aider à nous mettre davantage, à l’école du pape, à l’écoute de l’Esprit dans nos vies et dans celle que nous accompagnons, sans crainte des tensions, des difficultés qui pourraient surgir et avec une confiance qui est la marque de l’Esprit.
« Quatre principes » pour guider notre action pastorale
Les « quatre principes », dans la pensée du pape François, sont justement destinés à favoriser cette écoute de l’Esprit, à aider au discernement. Les « quatre principes » sont un guide sûr pour notre action pastorale.
Le principe de la supériorité du temps sur l’espace nous invite à respecter le temps du processus, à ne pas vouloir tout brusquer : respecter la progression du catéchumène que nous accompagnons, la maturation de la foi du jeune à qui nous faisons le caté ; s’enraciner dans une tradition vivante que nous avons reçue d’autres. La découverte de Jésus prend du temps, toute une vie en fait.
Le principe de la supériorité de la réalité sur l’idée nous apprend à prendre en compte la réalité de la situation : faire avec les moyens que j’ai, accueillir la personne telle qu’elle est et progresser à partir de là.
Le principe de la supériorité de l’unité sur le conflit nous enseigne à ne pas avoir peur des désaccords, quand ils favorisent une recherche commune de vérité, mais à chercher à les surmonter dans la communion entre frères et sœurs dans le Christ.
Le principe de la supériorité du tout sur la partie nous incite enfin à ne pas oublier que notre foi se vit en communauté et appelle à élargir nos horizons, à toujours plus nous mettre « en sortie », cherchant à accueillir tous ceux qui frappent aux portes de nos églises, à nous mettre à l’écoute de leur recherche de sens, recherche de Dieu.
Les « quatre principes » sont finalement un guide pour notre vie chrétienne et pour notre vie ecclésiale, un guide que nous sommes invités à faire découvrir, faire partager dans nos différentes missions.
Quelques questions du Vatican …
Pour Vatican News, Sœur Catherine Aubin a interrogé la théologienne française Agnès Desmazières, auteur d’un livre sur le dialogue dans l’Église catholique, à l’école de l’actuel Souverain Pontife.
Cet entretien commençait avec la question : « Pourquoi le pape François insiste-t-il autant sur la nécessité du dialogue dans l’Église ? »