Troisième dimanche de Carême – « Et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père »

Après la résurrection, le Credo affirme la montée du Christ vers le Père. Comment comprendre cette « ascension » ? Les peintres, comme ici Gustave Doré au 19ème siècle dans un très grand tableau, nous ont beaucoup montré le corps de Jésus qui monte dans les nuées. Ce Christ glorieux mais encore humain nous dévoile que c’est bien la nature humaine du crucifié qui est élevée au ciel, introduite dans l’intimité de Dieu. De là, il nous prépare la voie et intercède pour nous.

Mais le Christ ne disparait pas dans un cosmos lointain. Si le Christ n’est plus présent physiquement auprès des apôtres, par le don de l’Esprit, il devient présent d’une autre manière, au monde et à tous ceux qui le cherchent. En montant au ciel, Jésus se fait proche de tous dans l’Esprit. L’Esprit Saint rend Jésus présent au milieu de nous de manière nouvelle au-delà des barrières du temps et de l’espace. Il est présent de bien des manières, dans sa Parole, dans l’Eucharistie, … A nous d’en être les témoins !

© L’Ascension, Gustave Doré, 1879

« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. (Ac 1, 8-11)

Face à cette mission, qui est celle de tous les baptisés, suis-je convaincu que je peux m’appuyer sur la force de l’Esprit saint ? Est-ce que j’en ai fait l’expérience ? Est-ce que je le laisse agir en moi ?

Est-ce que l’espérance qui nait de la découverte du salut qui nous est offert en Jésus-Christ me fait vivre ? Est-ce qu’elle me conduit à m’engager aujourd’hui pour la justice, la fraternité et la protection de notre terre ?

Méditons avec ce texte du pape Benoit XVI (Homélie du 7 mai 2005) :

L’Ascension du Christ signifie qu’Il n’appartient plus au monde de la corruption et de la mort qui conditionne notre vie. Elle signifie qu’Il appartient totalement à Dieu. Lui – le Fils éternel – a conduit notre condition humaine aux côtés de Dieu, il a apporté avec lui la chair et le sang sous une forme transfigurée. L’homme trouve une place en Dieu ; à travers le Christ l’être humain a été conduit jusqu’à l’intérieur de la vie même de Dieu. Et, étant donné que Dieu embrasse et soutient l’univers tout entier, l’Ascension du Seigneur signifie que le Christ ne s’est pas éloigné de nous, mais que maintenant, grâce à Sa présence auprès du Père, il est proche de chacun de nous, pour toujours. Chacun de nous peut le tutoyer ; chacun peut l’appeler. Le Seigneur se trouve toujours à portée de voix. Nous pouvons nous éloigner de Lui intérieurement. Nous pouvons Lui tourner le dos. Mais Il nous attend toujours, et Il est toujours proche de nous.

Pour prier avec un chant : A vous d’en être les témoins !

Approfondir votre lecture

  • Dimanche de Pâques – « J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir »

    Quel meilleur moment que le jour de Pâques pour proclamer – avec la dernière phrase du Credo – notre foi en la résurrection et notre espérance que la vie triomphera définitivement de toutes les forces de mort ?

  • Dimanche des Rameaux – « et son règne n’aura pas de fin »

    Le pape François a placé le Jubilé de 2025 sous le signe de l’espérance. Il nous rappelle dans la Bulle d’indiction que « la vie chrétienne est un chemin qui a besoin de moments forts pour nourrir et fortifier l’espérance, compagne irremplaçable qui laisse entrevoir le but : la rencontre avec le Seigneur Jésus ». Le fondement de cette espérance est, « en vertu de l’espérance dans laquelle nous avons été sauvés, …, la certitude que l’histoire de l’humanité, et celle de chacun, ne se dirige pas vers une impasse ou un abîme obscur, mais qu’elle s’oriente vers la rencontre avec le Seigneur de gloire ».

  • Cinquième dimanche de Carême – « … pour juger les vivants et les morts »

    Le retour du Christ à la fin des temps (la Parousie) est associé à la résurrection des morts et au Jugement dernier. Les représentations du Jugement dernier au cours des siècles ont marqué notre imaginaire mais ces représentations risquent de nous éloigner du sens biblique du jugement. L’iconographie a donné beaucoup de place au côté menaçant de ce jugement.