Cinquième dimanche de Carême – « … pour juger les vivants et les morts »
Le retour du Christ à la fin des temps (la Parousie) est associé à la résurrection des morts et au Jugement dernier. Les représentations du Jugement dernier au cours des siècles ont marqué notre imaginaire mais ces représentations risquent de nous éloigner du sens biblique du jugement. L’iconographie a donné beaucoup de place au côté menaçant de ce jugement. Comme on le voit sur le portail du Jugement dernier de la Cathédrale Notre -Dame de Paris, les morts ressuscitent et sortent de leur tombe ; l’archange Michel pèse les âmes ; les élus sont conduits au paradis (à la droite du Christ) tandis que les damnés, enchainés et terrifiés, sont menés par d’autres démons vers l’enfer ; au tympan, le Christ en majesté est assis en gloire.
Le Dieu des chrétiens est-il un Dieu juge qui punit des peines de l’enfer ?

Cathédrale Notre-Dame de Paris. Portail du Jugement dernier (13ème siècle)
Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jn 3, 17-18).
Le pape Benoit XVI, dans l’encyclique Spe salvi de 2007, nous invite à ne pas avoir peur mais à considérer le jugement comme lieu d’apprentissage et d’exercice de l’espérance. Nous savons que nous sommes sauvés par la grâce, par un don gratuit de Dieu qui est toujours premier. Mais l’image du jugement est un appel à notre responsabilité, un appel à agir avec justice et amour. Le jugement de Dieu mettra tout en pleine lumière. Si nous nous fermons à l’amour de Dieu, c’est nous-mêmes qui nous condamnons.
Que ce carême soit l’occasion de relire nos choix de vie : choisissons-nous toujours d’agir à la suite du Christ dans la compassion, le service, la vérité et l’humilité ?
Comment pouvons nous annoncer ce jugement sans faire peur ?
Prions, pour nos frères défunts et pour nous-mêmes, Notre Dame Libératrice qui est vénérée particulièrement à Montligeon :
Notre-Dame Libératrice
Prends en pitié tous nos frères défunts,
spécialement ceux qui ont le plus besoin
de la miséricorde du Seigneur.
Intercède pour tous ceux qui nous ont quittés
afin que s’achève en eux
l’œuvre de l’amour qui purifie.
Que notre prière, unie à celle de toute l’Église,
leur obtienne la joie qui surpasse tout désir
et apporte ici-bas consolation et réconfort
à nos frères éprouvés ou désemparés.
Mère de l’Église, aide-nous, pèlerins de la terre,
à mieux vivre chaque jour
notre passage vers la résurrection.
Guéris-nous de toute blessure du cœur et de l’âme.
Fais de nous des témoins de l’Invisible,
déjà tendus vers les biens que l’œil ne peut voir,
des apôtres de l’espérance
semblables aux veilleurs de l’aube.
Refuge des pécheurs et Reine de tous les saints,
rassemble-nous tous un jour,
pour la Pâque éternelle,
dans la communion du Père avec Jésus, le Fils,
dans l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles.
Amen