« Ce n’est pas juste, mais je ne peux rien y faire ! » : faut-il s’insurger ou se résigner ?
Question des lecteurs, L’Oasis n°15 : Gouverner avec justice
Léa, lectrice de L’Oasis, nous demande conseil sur la réponse à apporter à une jeune qui oscille entre s’insurger et se résigner : « Une jeune me dit ‘C’est pas juste, mais je ne peux rien y faire !’. Je ne sais pas bien quoi penser, quoi lui dire. »
Nous avons demandé à Oranne de Mautort, directrice-adjointe du Service national famille et société de l’aiguiller.
Quelle chance que ces jeunes rencontrent des adultes de confiance et partagent ce qu’ils ont dans le cœur ! Et ils en ont des choses importantes à dire, des c’est pas juste de tous genres : cela va de la disparition des glaciers à la pauvreté dans le monde, en passant par l’exclusion d’un animateur d’aumônerie, et tant d’autres indignations. Ces cris du cœur sont à accueillir avec énormément d’estime. Le c’est pas possible est une porte d’entrée de la vie morale. Ce sentiment très puissant traduit la capacité intérieure de toute personne à aimer, accomplir le bien et éviter le mal.
Cette capacité a une origine : nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Donc tous capables de choisir le bien, que l’on soit jeune ou vieux, croyant ou non. C’est de la conscience que jaillissent les c’est pas juste. Le christianisme souligne la très grande importance de la conscience : il faut toujours la suivre et la former, respecter la conscience des autres.
Mettez en valeur ces cris de la conscience car ils mettent en route. Les expériences négatives peuvent initier une réflexion, conduire à s’interroger, discerner comment améliorer les choses. Précisez ensemble les raisons de l’indignation : de qui ou quoi parle-t-on ? a-t-on des données, des faits ? Mettez des mots précis pour ne pas en rester à des généralités abstraites. Cherchez les ressources pour aller plus loin : page d’Évangile, principes de la pensée sociale de l’Église, initiatives concrètes. Témoignez que tout n’est pas blanc ou noir dans la vie morale, que les petits pas comptent. En encourageant au discernement de ce qui est possible, vous soutiendrez l’espérance de ces jeunes.
Oranne de Mautort, directrice-adjointe du Service national famille et société (SNFS), Conférence des évêques de France
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