« Heureux les doux »… il y a tellement de tensions entre des personnes dans ma paroisse, comment faut-il me situer ?
Question des lecteurs, L’Oasis n°17 : Heureux les doux
« Heureux les doux »… il y a tellement de tensions entre des personnes dans ma paroisse, comme chrétien engagé, comment faut-il me situer ? Nicolas ne sait plus comment se situer… Entre le message « Heureux les doux » de l’Évangile qu’il voudrait mettre en application et les tensions entre les personnes de sa paroisse, en tant que catéchiste et accompagnateur de catéchumène il se sent tiraillé.
C’est le père Jacques Nieuviarts, assomptionniste, qui lui propose une réponse.
La douceur est précieuse, pas seulement celle des vêtements ou des textiles, mais celle des êtres. Nous aimerions être traités avec douceur, mais faisons aussi l’expérience, de relations difficiles ou conflictuelles, même entre chrétiens engagés …
Comment les vivre ? Peut-être confondons-nous parfois doux et mou ou mièvre. Le Nouveau Testament montre que pour les disciples de Jésus il n’en va pas ainsi. L’Église primitive a connu des moments de réel affrontement, non pas sur des questions de détail, mais dans la recherche de la vérité, de l’essentiel. Il y a peut-être quelque chose à discerner : qu’est-ce qui est essentiel et qu’est-ce qui l’est moins ?
Pierre et Paul, eurent des discussions vives, à Antioche. Au milieu des païens et dans une communauté chrétienne issue des Nations, ils vivaient de la liberté profonde que donne la foi en Jésus. Quand vinrent des gens de Jérusalem, Pierre fit machine arrière, s’attachant au respect strict de la Loi. Paul lui dit vertement devant tous, que l’attachement au Christ rend libre (Ga 2,11). Le dialogue quand il est possible reste toujours la meilleure voie.
Jésus lui-même est « doux et humble de cœur », mais il chasse les vendeurs du temple et parle vertement aux Pharisiens. Durant sa Passion, il se tait. Ce silence dans une humilité totale exprime aussi, le visage de Dieu. La douceur n’est pas absence de parole ferme – et respectueuse d’autrui –, mais elle est aussi parfois silence dans lequel nous nous remettons entièrement à Dieu. Là encore, on peut se demander si parfois il ne vaut mieux pas prendre du recul plutôt que d’entrer dans des échanges qui pourraient être sans fin …
Père Jacques Nieuviarts, assomptionniste
Feuilletez L’Oasis en ligne !
Cliquez sur la revue pour la consulter en plein écran.