Marie et le Notre Père
Cet article est paru pour le premier dimanche de l’Avent 2017. En France, l’Annonciation est fêtée le 25 mars.
« Que ta volonté soit faite ». Le fiat de Marie à l’Annonciation fait écho à cette demande du Notre Père. « Que tout m’advienne selon ta parole », répond Marie à l’ange Gabriel (Lc 1, 38). En récitant le Je vous salue Marie, nous célébrons ce oui de Marie, grâce auquel la Parole s’est faite chair et est venue habiter parmi nous.
L’évangéliste Luc nous dit que, « aussitôt après le départ de l’ange, Marie se mit en route et se rendit avec empressement » chez sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39). Le oui qu’elle a prononcé à Nazareth la met en chemin, il est source d’une joie communicative qui s’exprimera dans l’exultation du Magnificat. Elle renouvellera au quotidien ce oui en suivant son fils sur les routes de Galilée, comme en se tenant debout auprès de lui, au pied de la croix. Marie a consenti à la volonté de Dieu par toute sa vie. Comme le dit le pape Benoît XVI, « de l’Annonciation à la Pentecôte, elle se présente comme la femme totalement disponible à la volonté de Dieu » (La Parole du Seigneur n. 27).
Dans la prière du chapelet, le Notre Père et le Je vous salue Marie sont associés. Mettons-nous à l’écoute de Marie récitant le Notre Père. Elle l’a certainement prononcé avec Jésus. Elle l’a aussi sans doute prié en compagnie des apôtres dans l’attente de recevoir l’Esprit à la Pentecôte. Elle est toute tournée vers le Père. Elle fait sienne chaque demande, intercédant pour l’humanité : « que ton nom soit sanctifié », « que ton Règne vienne », « que ta volonté soit faite ». Elle demande aussi, avec son cœur de mère, le pain pour chacun d’entre nous. « Délivre-nous du mal », a-t-elle dit pour nous qui avons tant de mal à nous reconnaître pécheurs.
Avec reconnaissance, nous prononçons les paroles de l’ange : « Je vous salue Marie ». Nous te saluons toi, Marie, qui nous apprend à prononcer ce oui d’amour, à accepter l’amour gratuit de Celui que nous pouvons appeler, avec toi, Père, Abba, Papa.
Dans l’Annonciation de Fra Angelico, Marie comme l’ange ont les bras croisés. Marie acquiesce à la volonté de Dieu. L’ange en est le messager. En récitant le Notre Père, nous pouvons croiser nos bras à la manière de Marie lorsque nous prononçons : « Que ta volonté soit faite ». Nous pouvons aussi répéter ce geste en disant les premiers mots du Je vous salue Marie. Saluons Marie à l’exemple de l’ange, avec respect et révérence pour la Mère de notre Sauveur : « Je vous salue Marie ».