Les mots du pape François : Première annonce, vrai horizon !
Fin août 2013, le pape François recevait le P. Antonio Spadaro, sj, pour une longue interview qui est rendue publique ce 19 septembre dans les revues jésuites internationales ; en France, la revue Etudes. Éclairé par ce texte du Saint Père, Pietro Biaggi, directeur adjoint du SNCC, nous fait part de ces réflexions autour de la Première annonce.
« Je suis un pécheur, c’est la définition la plus juste … »
Dans la longue interview donnée par le pape François à la revue des jésuites et publiée la semaine dernière, j’ai été étonné par un aspect : l’insistance de la « première annonce » ne regarde pas seulement le paragraphe sur la catéchèse dans l’Église, mais concerne une dimension plus globale et plus harmonieuse. Comme pour une mosaïque, si nous voulons en admirer toute la beauté, il ne faut pas regarder de près les tesselles mais tout l’ensemble. Et seulement ainsi, nous pourrons en comprendre le sens et la valeur.
Nous pouvons lire toute l’interview du pape François comme une première annonce qu’il a voulu envoyer au monde. Et nous pouvons la comprendre à partir de la globalité de plusieurs références, comme les tesselles d’une mosaïque.
Un morceau décisif est au début : le pape se confie, il parle au monde de la beauté de l’évangile surtout à partir de sa vie, de sa vocation dans toute une histoire vécue à partir de la Parole de Dieu. Avant d’annoncer l’Évangile aux autres, il est nécessaire de faire ce travail intérieur, un travail spirituel qu’il définit mystique à partir de son itinéraire dans la Compagnie de Jésus :
« Je suis un pécheur, c’est la définition la plus juste …Ce n’est pas une manière de parler, un genre littéraire, je suis un pécheur … Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard … Je suis un homme qui est regardé par le Seigneur. »
« Le plus important est la première annonce : Jésus Christ t’a sauvé ! »
Avoir compris la miséricorde de Dieu sur nous même et la posture de gratitude qui en dérive, savoir raconter tout cela dans la simplicité, c’est aujourd’hui la première annonce fondamentale dont le monde a besoin. C’est la tâche fondamentale de l’Église à laquelle François dédie un paragraphe entier « Le plus important est la première annonce : Jésus Christ t’a sauvé ! Les ministres de l’Église doivent être avant tout des ministres de miséricorde ».
Voici conjugués les deux mots fondamentaux : annonce et miséricorde. Ce qui permet la liaison peut-être seulement la vie du disciple qui a reconnu dans son histoire, la miséricorde de Dieu et qui ainsi ne témoigne pas seulement d’une doctrine mais d’une histoire de salut réellement incarnée. De la miséricorde naît la magnanimité : « A pax de la Première Annonces soient vraiment les lieux de fatigue, de pauvreté, de souffrance, lieux que nous tous, nous expérimentons : « Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer les cœurs des fidèles, la proximité, la convivialité ».
Notre première annonce devient la clé de voûte de l’expérience ecclésiale, d’aujourd’hui et de toujours, parce que la première annonce incarne la posture de Jésus, sa puissance, sa fécondité.
L’interview du pape François
- Le site de la revue jésuite Études donne l’intégralité de l’interview traduite en français
- Vous pouvez également accéder à la version italienne originale parue dans La Civiltà cattolica.