Directoire pour la catéchèse : kérygme et catéchèse
Dans un monde en mutation et marqué, dans les pays de tradition chrétienne ancienne, par l’éloignement de la foi et de l’Église, l’Église se trouve face à une nouvelle étape évangélisatrice (EG 1. 17).
C’est un appel à la conversion pour passer d’une pastorale de simple conservation à une pastorale vraiment missionnaire (EG 15). Cela concerne toute la vie de l’Église et la catéchèse doit être particulièrement au service de la nouvelle évangélisation : catéchèse « en sortie missionnaire » (DpC 50) ; catéchèse sous le signe de la miséricorde (DpC 51, 52) ; catéchèse comme « laboratoire de dialogue » (DpC 54).
Dans un contexte missionnaire, il faut revenir à l’essentiel, au fondement de la foi, au kérygme : annoncer l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ mort et ressuscité pour nous (EG 34, DpC 2).
Il est de plus en plus difficile de distinguer la première annonce de la catéchèse comme le faisait encore le Directoire Général pour la Catéchèse (DGC) de 1997. Nous avons redécouvert que, dans la catéchèse aussi, la première annonce ou “kérygme” a un rôle fondamental, qui doit être au centre de l’activité évangélisatrice et de tout objectif de renouveau ecclésial (EG 164). […] Elle est première au sens qualitatif, parce qu’elle est l’annonce principale, celle que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre, à toutes ses étapes et ses moments (EG 164).
On ne doit pas penser que dans la catéchèse le kérygme soit abandonné en faveur d’une formation qui prétendrait être plus “solide”. Il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus consistant et de plus sage que cette annonce. Toute la formation chrétienne est avant tout l’approfondissement du kérygme qui se fait chair toujours plus et toujours mieux, (EG 165) …
DpC 55
La catéchèse est un acte de nature ecclésiale, né du mandat missionnaire du Seigneur (cf. Mt 28,19-20) et visant, comme son nom l’indique, à faire continuellement résonner l’annonce de sa Pâque dans le cœur de chaque homme, pour que sa vie soit transformée.
DpC 58
Le kérygme, … est simultanément un acte d’annonce et le contenu même de l’annonce, qui révèle et rend présent l’Évangile. Dans le kérygme, le sujet qui agit est le Seigneur Jésus qui se manifeste dans le témoignage de celui qui l’annonce ; la vie du témoin qui a fait l’expérience du salut devient donc ce qui touche et émeut l’interlocuteur. […]
L’Église doit pouvoir incarner le kérygme pour répondre aux exigences de ses contemporains, en favorisant et en encourageant le fait que sur les lèvres des catéchistes (cf. Rm 10, 8-10), et du plus profond de leur cœur (cf. Mt 12, 34), dans une dynamique réciproque d’écoute et de dialogue (cf. Lc 24, 13-35), fleurissent des annonces crédibles, des confessions de foi vitales, de nouveaux hymnes christologiques permettant de raconter à chacun la bonne nouvelle : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer » (EG 164).
DpC 59
Les éléments que la catéchèse, en écho au kérygme, est invitée à valoriser sont : le caractère de la proposition ; la qualité narrative, affective et existentielle ; la dimension de témoignage de la foi ; l’attitude relationnelle ; la tonalité salvifique.
DpC 60
… l’efficacité de la catéchèse est perceptible non seulement par le biais de l’annonce directe de la Pâque du Seigneur, mais aussi en montrant la nouvelle vision de la vie, de l’homme, de la justice, de la vie sociale, du cosmos tout entier qui émerge de la foi, à travers la réalisation de signes concrets. (…)
La catéchèse est une annonce de la foi, qui ne peut qu’intéresser, quoi qu’en germe, toutes les dimensions de la vie humaine.