L’« aujourd’hui » de notre baptême
Reçu dans l’enfance pour la plupart d’entre nous, accompagnateurs ou catéchistes, le sacrement du baptême n’est pas derrière nous mais devant nous. Il nous introduit dans une dynamique du provisoire à vivre chaque jour.
Trois membres du comité d’élaboration ont accepté de répondre aux questions d’Ecclésia.
Découvrez ici un extrait de cet interview …
Que représente votre baptême ?
M. : Dans l’histoire de ma vie, la référence à mon baptême a été tardive. Baptisée bébé, c’est en étudiant le Concile, dans les années 1980, que j’ai eu le déclic. Avant, je me disais : « Je ne suis pas prêtre, donc je ne suis pas concernée ».
En lisant Lumen Gentium, j’ai pris conscience que l’Eglise est constituée de tous les baptisés. Ce fut un flash. Un voile s’est déchiré. Au nom de mon baptême, dans cette Eglise, j’ai des droits et des devoirs, notamment le droit à la parole. A partir de ce moment-là, j’ai exercé autrement mon métier de journaliste. C’est d’ailleurs comme informateur religieux que j’ai découvert le Concile, l’égale dignité des baptisés, l’appel de tous à la sainteté, la lumière que donne l’Esprit et le sensus fidei.
La vision de ma place dans l’Eglise a changé : je ne suis plus spectatrice, je fais partie de ce corps, je ne juge plus de l’extérieur. Je suis invitée à vivre un chemin de conversion permanente de ma manière d’écouter, de me laisser questionner.
Dans une démarche intérieure, je cherche quelle parole dire à partir des événements que j’analyse. Je désire être à l’écoute du monde pour interroger l’Eglise à partir de ce que vivent les gens.
C. : Baptisée bébé, c’est vers l’âge de 15-16 ans que j’ai repris ce sacrement à mon compte, en liant baptême et confirmation. Pour moi, être baptisée, c’est répondre à un appel de Dieu comprenant deux aspects : une responsabilité et une appartenance.
A cause de mon plongeon dans le Christ, j’appartiens à l’Eglise et je suis aussi plongée dans la vie des hommes. Cette appartenance est parfois coûteuse mais je me sens solidaire de l’Eglise. Sans le baptême, je ne serais pas devenue ce que je suis. Il me donne un style, une couleur : je cherche à vivre l’ordinaire des jours d’une manière extraordinaire. Dieu nous précède et nous appelle tels que nous sommes. Avec lui, la nouveauté est au rendez-vous.
J. : Je suis dans la même situation que vous : né de parents chrétiens, baptisé dès la naissance, confirmé à six ans en Inde. La célébration, la prière et l’Évangile faisaient partie de la vie quotidienne familiale.
Le baptême est un mystère de naissance. Personne ne se souvient de sa naissance. Celle de mes enfants a été une véritable révélation. La présence à cet événement m’a remis devant ma propre origine, devant le mystère de ma vie. De même, j’ai pris progressivement conscience de mon baptême en assistant au baptême d’autres personnes, le recevant comme une manière d’entrer dans l’Eglise.