Saint Joseph dans la liturgie
Avent, 19 mars, 1er mai, prière eucharistique … quelle place l’Église donne-t-elle à saint Joseph dans la liturgie ? Entretien avec le père Bruno Mary, directeur du Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle.
Au préalable, quelques dates
8 décembre 1962
La décision d’introduire le nom de saint Joseph dans le Canon romain date du motu proprio de Jean XXIII, le 13 novembre 1962. Le texte est entré en vigueur le 8 décembre 1962.
1er mai 2013
La congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a émis un décret le 1er mai 2013, demandant que le nom de saint Joseph soit mentionné dans les prières eucharistiques II, III et IV.
Pourquoi saint Joseph est-il mentionné dans la prière eucharistique à chaque messe ?
Père Bruno Mary – Saint Joseph est invoqué dans la prière d’intercession juste après Marie. C’est le rôle des saints que d’intercéder pour nous pour que nous « ayons part à la vie éternelle ».
Animés par une intuition, que l’on appelle « sensus fidei »*, les fidèles ont manifesté au cours des siècles une grande dévotion à Saint Joseph. Lui qui, ainsi que le rappelle le décret de 2013, « prit soin de la Mère de Dieu avec amour, et se dédia avec un joyeux dévouement à l’éducation de Jésus Christ », qui devint « le gardien des trésors les plus précieux de Dieu le Père », et « le soutien du Corps mystique, c’est-à-dire de l’Église ».
C’est pendant le Concile Vatican II que le Bienheureux Jean XXIII prit la décision d’ajouter le nom de Joseph dans la prière eucharistique I. Le texte, qui prévoyait d’insérer l’expression « saint Joseph, son époux » dans la prière eucharistique I, est entré en vigueur le 8 décembre 1962.
A sa suite, le pape Benoit XVI, « en ayant présent à l’esprit la communion des saints, qui nous accompagnent dans le cours du temps comme pèlerins en ce monde pour nous conduire au Christ et nous unir à lui », a souhaité approuver le désir du peuple des fidèles. Cette décision a été confirmée par le pape François, et depuis 2013, le nom de Saint Joseph figure également dans les prières eucharistiques II, II et IV.
*En vertu de ce sens de la foi, qui imprègne la religion populaire, le peuple fidèle – et spécialement les laïcs – assume le rôle d’acteur de l’évangélisation. Cette sagesse populaire précède la réflexion théologique et elle constitue pour celle-ci un point de référence, un « lieu » majeur. Lire la suite
Est-ce que Joseph est plus présent dans la liturgie durant l’Avent ?
Père Bruno Mary – Au cours de l’Année A, celle qui débutera le 27 novembre, premier dimanche de l’Avent, nous écoutons le récit de l’annonce à Joseph par l’ange dans un songe (Mt 1, 18-24) à deux reprises, le 18 décembre et le 4e dimanche de l’Avent.
Joseph donne son nom à l’enfant et l’intègre ainsi dans la lignée de David, dans l’histoire du Salut. Dieu s’appuie sur Joseph pour accomplir sa promesse.
D’autre part, Joseph a écouté la parole de l’ange et a changé d’idée : il a accueilli Marie avec son mystère.
Quelles sont les autres occasions de prier saint Joseph ?
Père Bruno Mary – L’Église catholique honore saint Joseph, l’époux de Marie le 19 mars. A cette occasion, la préface de la messe rappelle que saint Joseph eut pour mission de « veiller sur Jésus comme un Père ». La solennité de saint Joseph tombe systématiquement durant le Carême, ce qui ne permet pas de fêter cette solennité comme les autres.
C’est en partie pour cette raison qu’en 1955, le pape Pie XII a institué le 1er mai comme fête de saint Joseph artisan. Pour le chrétien, Saint Joseph est le modèle de l’accomplissement des activités professionnelles.
Une dévotion ininterrompue à Saint Joseph
Saint Joseph a été considéré comme le patron des pères de famille, des époux chrétiens, des éducateurs de la jeunesse, des ouvriers, des personnes adonnées à la vie intérieure, des missionnaires en pays infidèles, des exilés et déportés.
Parce qu’il se serait éteint dans les bras de Jésus et de Marie, il est de coutume de l’invoquer « comme le patron de la bonne mort et Benoît XV encouragea à le prier spécialement pour les mourants.
– Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastique