Le cheminement catéchuménal des adolescents
Cet article est paru dans le n°254 d’Initiales.
Accompagner des adolescents vers les sacrements de l’initiation chrétienne c’est leur faire vivre un cheminement catéchuménal. Voilà, le « gros » mot est lâché ! Qu’est-ce donc que ce cheminement ?
Si on s’en tient à la définition du RICA (Rituel de l’Initiation Chrétienne des Adultes n°41) il s’agit d’un processus, d’une conversion au Christ, inscrit dans le temps, qui passe par des périodes (quatre temps : de la 1ère évangélisation, du catéchuménat, de la purification et de l’illumination, de la mystagogie) et des étapes (trois célébrations : l’entrée en catéchuménat, l’appel décisif, les sacrements de l’initiation).
Voir la page : Le chemin catéchuménal : temps et étapes
Cette démarche catéchétique passe par la fréquentation de la parole de Dieu, la prière et la vie liturgique, l’apprentissage de choix de vie tournés vers le Christ (Directoire Général de la Catéchèse n°90/91)
Mais j’avais envie dans ce numéro d’Initiales sur le jeu d’imaginer ce cheminement à l’image du jeu de serpents et d’échelles. Ce jeu d’origine hindoue remonte au IIème siècle avant J.-C. On peut y reconnaître comme dans tout jeu une valeur éducative et spirituelle.
Le jeu de serpents et d’échelles
Le jeu représente un chemin sur lequel chaque catéchumène serait invité. Il va avancer, sans forcément passer par toutes les cases mais chacune lui permettra de s’arrêter et de découvrir quelque chose et ce avec d’autres. On ne joue pas tout seul. Ce chemin, pour les hindous, visait à atteindre le ciel. Nous pourrions imaginer que pour nos catéchumènes ce ciel serait la rencontre et l’attachement au Christ. Cela prend plus ou moins de temps en fonction de chaque personne, des choix qu’elle pose, des décisions qu’elle prend mais aussi des coups de dés, chances ou malchances imprévisibles dans nos vies. Les hindous voyaient dans les échelles les bonnes actions qui permettait de monter plus vite vers le ciel et dans les serpents les mauvaises actions qui ralentissaient la progression. Moi je préfère y voir les doutes, les retours en arrière, les arrêts des jeunes que nous accompagnons et qui souvent rejaillissent sur nous et nous interrogent. Mais aussi les moments de joies, de découvertes, d’émerveillement qui ponctuent ce cheminement et qui nous donnent l’impression d’avoir tout d’un coup fait un bond en avant.
Le chemin du mystère pascal
Ne nous trompons pas, c’est bien le mystère pascal qui est au cœur de ce chemin avec les difficultés du vendredi saint, ces abandons et ces morts nécessaires, le vide du samedi saint où on a l’impression qu’il ne se passe rien puis la nouvelle vie qui jaillit à Pâques.
Le jeu terminé n’est évidemment pas une fin, nos jeunes catéchumènes devenus néophytes ont toute la vie pour déployer ce don, cette grâce, ce trésor reçu, une vie qui à son tour devra oser être vécue comme un jeu.
Joëlle Eluard, Rédactrice en chef d’Initiales
Avec des jeunes :
- Pendant les différents temps, osez passer par le jeu pour faire découvrir des textes bibliques, pour mieux connaître l’Église et ceux qui la composent. Jouer avec d’autres permet de faire l’expérience de l’altérité, de la confrontation, du partenariat.
- Lire les articles pages 10-11 et 12-13 dans Initiales n°254.
- Voir les différentes propositions dans l’Itinéraire pages 29 à 39 de ce numéro.