Dévotion à Marie : « Les fêtes de Marie conduisent au mystère pascal »

Statue de la Vierge Marie.

Statue de la Vierge Marie.

Points de repère n°2015/2016

Dans l’encyclique Lumen Gentium, il est dit que « l’Église honore à juste titre d’un culte spécial celle que la grâce de Dieu a faite inférieure à son Fils certes, mais supérieure à tous les anges et à tous les hommes, en raison de son rôle de Mère très Sainte de Dieu et de son association aux mystères du Christ… Tandis que la Mère est honorée, le Fils en qui tout existe (cf. Col 1/15-16) et en qui « il a plu » au Père éternel « de faire résider toute la plénitude » (Col 1/19) est reconnu comme il convient, aimé, glorifié et obéi » (Lumen Gentium, n°66).

Marie est très souvent fêtée

Il existe dans l’Église catholique beaucoup de fêtes liturgiques qui honorent Marie. Tous les mois sauf en juillet, il y a au moins une fête de la Vierge et dans quatre cas, il s’agit de Solennités (1 janvier : Sainte Marie, Mère de Dieu ; 25 mars : Annonciation du Seigneur ; 15 août : Assomption de la Vierge Marie ; 8 décembre : Immaculée Conception). Les célébrations eucharistiques se divisent, selon leur importance, en solennités, fêtes et mémoires, la première catégorie étant la plus importante comme son nom l’indique. De plus chaque samedi quand il n’y a pas de fête ou de solennité, l’assemblée eucharistique peut célébrer une messe votive en l’honneur de Marie.

Dieu prend l’initiative

Comme l’indique la citation du concile Vatican II en introduction, l’Église a toujours pensé que c’est essentiellement et premièrement le mystère pascal qui est proclamé et renouvelé dans les fêtes des saints, y compris celle de Marie. Dans les fêtes mariales, l’évocation de Marie est là pour manifester cette œuvre de Dieu dans son début et son accomplissement. Le nom liturgique de la fête du 25 mars est ainsi l’Annonciation du Seigneur et non l’Annonciation à la Vierge. C’est l’initiative de Dieu qu’il s’agit de célébrer, de glorifier. Ensuite seulement c’est la réponse de Marie, prélude du salut et exemple pour nos réponses que nous admirons. La fête nous fait ainsi contempler en premier l’Amour infini de Dieu pour l’humanité et, en second, la réponse confiante de Marie à cette initiative et qui fit d’elle la Mère de Dieu (« Théotokos » en grec).

Marie, première place dans l’oeuvre du salut

Dans cette action de grâces pour l’oeuvre du Père, du Fils et de l’Esprit, nous honorons ainsi Marie, première des créatures sauvées par le Christ. Elle est devenue un modèle pour l’Église et, bien plus, la Mère de l’Église puisque d’une certaine façon, elle nous a enfantés dans la foi. Elle est à l’origine par l’oeuvre de l’Esprit Saint accompli en elle (Annonciation du Seigneur), elle est aussi celle qui nous accompagne et nous protège sur le chemin de foi qu’elle même a accompli (Présentation du Seigneur, Visitation, Notre Dame des douleurs au pied de la croix…). Elle est encore celle qui nous précède dans cette résurrection obtenue par le sacrifice du Christ (Assomption).

Des dévotions multiples à Marie

Cette première place de Marie dans l’oeuvre du salut, cette proximité avec Dieu dans un enfantement physique et dans l’accomplissement de la volonté de Dieu, cette protection qu’elle assure à tous les croyants provoquent notre admiration. Ils ont conduit l’Église non seulement à associer Marie à nos Eucharisties (bien plus que tous les autres saints) mais aussi à susciter de multiples dévotions qu’on ne saurait citer ici de façon exhaustive. Elles n’ont jamais Marie pour finalité, toutes elles conduisent et doivent conduire au Christ. Passer par Marie, prier Marie donne une vision inégalable de ce que Dieu fait pour moi et de la manière de l’accueillir dans ma vie ; Marie est un chemin sûr vers son Fils et vers le Père ; elle rend disponible à l’Esprit. « Accueille, Seigneur, nos offrandes pour en faire le mystère de notre salut : que sa puissance brûle nos coeurs du même amour que le Vierge Marie, Mère de l’Église, afin que nous puissions plus intimement participer avec elle à l’oeuvre de la rédemption. » (prière sur les offrandes de la messe votive en l’honneur de la Vierge Marie)

Outre les temps particuliers comme les fêtes, des lieux existent aussi : lieux de pèlerinage, chapelles avec une statue, une peinture ou une icône. Sur ce dernier point, il convient de maintenir dans nos églises, au-delà de la diversité (Lourdes, Fatima,…) l’unicité de la personne de Marie pour bien manifester sa place dans l’oeuvre du salut et manifester qu’elle conduit au Christ. Il y a aussi des exercices (chapelet, angelus, litanies,…) ainsi que des objets. Il faut bien sûr être attentif aux risques de détournement superstitieux. Marie, par son coté maternel, peut toujours constituer le recours protecteur des moments difficiles, elle doit rester celle qui tourne le regard vers le Christ et nous met à sa suite. Il s’agit de garder en mémoire la consigne que Marie donne aux serviteurs lors des noces de Cana : « Faites tout ce qu’Il vous dira » (Jn 2/5). C’est la consigne qu’elle donne à tous ceux qui se tournent vers elle. Dans les nombreuses apparitions signalées à travers le monde, le critère d’authenticité de telles expériences est la conformité du message reçu par les voyants à la Parole de Dieu déposée dans les Évangiles.

« Marie brille, devant le Peuple de Dieu en marche, comme un signe d’espérance certain et de consolation. » (Lumen Gentium n° 68).

P. Joël Morlet, Professeur à l’Institut catholique de Paris, vicaire général du diocèse de Châlons-en-Champagne (51).

 

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