La Semaine Sainte prépare les croyants à la fête de Pâques, sommet de l’année liturgique et jour où l’Église toute entière proclame que le Christ est ressuscité. Voici quelques explications sur ces jours saints depuis le dimanche de la Passion jusqu’au Triduum pascal et à la fête de Pâques.

Un peu d’histoire

La fête de Pâques fut solennisée à partir du concile de Nicée (325). Elle se situe un dimanche après la première lune du printemps. Autour de cette solennité s’organisa très tôt un Triduum pascal, c’est-à-dire trois jours marqués par de grandes liturgies.

Du côté de la liturgie

Le Jeudi Saint nous commémorons l’institution de l’Eucharistie. Le Vendredi Saint, nous célébrons la Passion du Seigneur (ce jour-là, nous sommes invités à jeûner). Le Samedi Saint, sans autre célébration que la prière personnelle des croyants, nous méditons sur le mystère de Jésus-Christ, mis au tombeau. Mais lors de la vigile de Pâques, I’Eglise veille avec confiance, écoute la Parole du Seigneur et accueille en son sein les nouveaux baptisés. Cette nuit-là, nous célébrons la Résurrection de Jésus-Christ et notre passage avec lui de la mort à la vie; c’est pourquoi nous renouvelons les engagements de notre baptême.

La Semaine Sainte

Elle s’ouvre avec le Dimanche des Rameaux et se clôt avec la célébration de Pâques. Elle est organisée en deux parties comme suit :

1. pour partie, elle appartient encore au Carême : jusqu’au Jeudi Saint au soir ;
2. à partir du Jeudi Saint au soir et jusqu’au Dimanche de Pâques, on entre dans la période appelée « Triduum pascal »: trois jours où les célébrations suivent la Pâque du Christ (sa mort et sa résurrection).

Les Rameaux

Six jours avant la fête de la Pâque juive, Jésus vient à Jérusalem. La foule l’acclame lors de son entrée dans la ville. Elle a tapissé le sol de manteaux et de rameaux verts, formant comme un chemin royal en son honneur.

En mémoire de ce jour, les catholiques viennent à l’église avec des rameaux (de buis, olivier, laurier ou palmier, selon les régions) que le prêtre bénit au début de la messe. Les fidèles les emportent ensuite chez eux pour orner leur crucifix jusqu’au dimanche des Rameaux de l’année suivante.

La Messe chrismale

Traditionnellement le mardi soir afin d’y inviter les catholiques de chaque diocèse, l’évêque célèbre la messe appelée « chrismale » parce qu’il y consacre et bénit les huiles dont on se sert pour les sacrements (huile des malades, huile des catéchumènes et surtout le saint chrême qui sert pour les baptêmes, les confirmations et l’ordination des évêques et des prêtres).

Cette Messe chrismale est aussi l’occasion pour les catholiques de chaque diocèse d’honorer et de remercier les prêtres en se rassemblant autour d’eux en cette célébration où ils sont le plus possible présents.

Le Triduum pascal au jour le jour…

Le Jeudi Saint

Le jeudi soir, on célèbre une eucharistie : la messe dite « de la Cène du Seigneur ». Essentiellement, elle fait mémoire de l’institution de l’eucharistie à travers de la lecture de deux textes fondateurs :

• C’est le récit du dernier repas de Jésus (Première épître aux Corinthiens, chapitre 11, versets 23 à 26). Nos eucharisties actuelles puisent fortement dans ce texte (notamment les paroles de la consécration du pain et du vin).
• C’est le lavement des pieds (Évangile selon saint Jean, chapitre 13, versets 1 à 17). Le message est simple: à l’image de leur Seigneur, les chrétiens sont là non pour être servis mais pour servir. Cela est marqué par le rite qui est accompli juste après l’homélie : le prêtre qui préside l’eucharistie lave les pieds de représentants de la communauté. Après la messe, est déposé le Saint Sacrement dans un tabernacle provisoire qui s’appelle le « reposoir ». Jusqu’à la nuit de Pâques, il n’y aura plus de messe célébrée.

Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du «Cénacle». Saint Paul et les évangélistes Marc, Luc et Matthieu rapportent les récits de la Cène (1^re Épître aux Corinthiens, 11; Évangile selon saint Marc, 14; Évangile selon saint Luc, 22 ; Évangile selon saint Matthieu, 26) au cours de laquelle, en prenant le pain et le vin, le Christ rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes. Après ce repas de la Cène, l’heure de l’épreuve approchant, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les apôtres pour veiller et prier.

Le Jeudi Saint, l’Église célèbre la messe «en mémoire de la Cène du Seigneur», puis les fidèles s’unissent à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du Saint-Sacrement (le pain et le vin consacrés au cours de la messe) jusque tard dans la nuit. © cef.fr

Le Vendredi Saint

Lors de l’office du Vendredi saint, nous méditons la passion de Jésus, jusqu’à sa crucifixion sur le mont Golgotha. L’adoration de la Croix (élément principal de la liturgie de ce jour) nous permet de comprendre plus profondément l’amour et la compassion infinie de Dieu. Le chemin de la Croix est assurément difficile à comprendre pour nous aujourd’hui! Rester fidèle à sa parole d’amour et de salut jusqu’à prendre le risque de perdre sa propre vie, voilà le sens simple mais si difficile de la Croix et de la Passion. C’est l’unique lieu où nous est offert le Mystère de la Mort qui donne la Vie.

Au cours de cette liturgie, une grande prière d’intercession est proclamée avant un temps de communion au corps du Christ.

Il est de tradition, chez nous les catholiques, de célébrer à 15h (heure traditionnelle du décès de Jésus) un chemin de croix, retraçant les derniers moments de sa vie.

Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix ? supplice alors réservé aux criminels. Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement «Mont du crâne», autrement appelé « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le «linceul») et mis au tombeau.

Les chrétiens sont appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle), démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. L’office du Vendredi Saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion (Évangile selon saint Jean 18, 1 – 19,42). Il est proposé aux fidèles un chemin de Croix qui suit les étapes de la Passion du Christ. © cef.fr

La Vigile Pascale

Le Samedi Saint est traditionnellement un jour de silence, d’absence, de néant. Dieu semble se taire et être absent. Le croyant est invité à faire cette expérience et à se souvenir avec le Peuple juif de la possibilité de l’absence de Dieu dans l’histoire.

La célébration de la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques est «une veille en l’honneur du Seigneur» durant laquelle les catholiques célèbrent Pâques, passage des ténèbres à la lumière, victoire du Christ sur la mort. C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge de Pâques sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles. C’est aussi durant cette veillée ? ou Vigile pascale ? que sont célébrés les baptêmes d’adultes. Ils sont aussi l’occasion pour les fidèles de renouveler les promesses de leur baptême. © cef.fr

La Vigile Pascale fête la Résurrection de Jésus, le Christ. Elle se déroule pendant la nuit de samedi à dimanche, avec plusieurs moments forts :

• L’accueil et le rassemblement,
• la bénédiction du feu pascal (sa lumière sera symbolisée pendant tout le temps de Pâques par le cierge pascal),
• l’annonce de la Pâque et la victoire de la vie sur la mort,
• la Parole de l’Alliance de Dieu avec l’humanité et le récit de la libération,
• l’Évangile de la résurrection,
• la liturgie baptismale (litanie des Saints, bénédiction de l’eau, profession de foi, baptême d’adultes,
• la liturgie eucharistique

Cette nuit-là, dans chaque diocèse, ils seront de quelques uns à plusieurs dizaines d’adultes à recevoir le baptême dans leur paroisse ou dans un lieu de culte diocésain.

Il faut savoir que les baptêmes d’adultes progressent régulièrement en France.

Des milliers de personnes, accompagnées un peu partout en France, souhaitent découvrir le christianisme. Un grand nombre parmi elles deviendront catéchumènes et recevront, dans les prochaines années, le baptême, la confirmation et la première communion (les trois sacrements de l’initiation chrétienne).

Le temps de Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rend au tombeau. La pierre a été enlevée? Les bandelettes ont été déposées? Le linge est roulé à part. » (Évangile selon saint Jean, 20).

Étymologiquement, « Pâques » signifie « passage » : par ce passage de la mort à la Vie, le Christ a sauvé l’Homme du péché et l’a appelé à la vie éternelle. La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple. C’est pourquoi la fête de Pâques, célébrée par une messe solennelle, est le sommet du calendrier liturgique chrétien. Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de joie et de lumière.

Le temps de Pâques s’ouvre avec le dimanche de Pâques; il couvre sept semaines et se clôt avec la célébration du dimanche de Pentecôte.

La nuit et le jour de Pâques, l’allégresse des baptisés fait monter vers Dieu la louange des peuples. Le cierge pascal illumine les ténèbres. Sa lumière est communiquée à tous les fidèles. La joie et l’exultation retentissent dans les alléluia sans fin répétés. Cette acclamation, qui signifie « louez Dieu », est le chant des croyants. Le mystère de notre salut est si riche que l’Église a voulu en prolonger la célébration durant sept semaines au terme desquelles nous fêtons la Pentecôte (mot qui signifie cinquante). Cinquante jours après avoir mangé la Pâque, le peuple hébreu célébrait la « fête des semaines » ou de la moisson, associée au souvenir du don de la Loi au Sinaï. La Pentecôte chrétienne est le couronnement du temps pascal: nous célébrons la venue de l’Esprit Saint sur Marie et les Apôtres, sur l’Église d’aujourd’hui.

Dix jours avant la Pentecôte, nous fêtons l’Ascension du Seigneur auprès du Père. Les fêtes de Pâques, Ascension et Pentecôte sont trois phases de l’unique mystère pascal auquel nous avons part: mort pour Ie salut du monde, ressuscité et assis à la droite du Père, le Christ nous donne son Esprit qui nous envoie en mis.

Pour en savoir plus sur l’année liturgique, rendez-vous sur eglise.catholique.fr

Le dossier sur le site liturgie.catholique.fr