« Pèlerins de la foi » : ce qu’en disent les écrits patristiques
Se faire pèlerin est une expérience spirituelle personnelle et ecclésiale au cours de laquelle ceux et celles qui cherchent Dieu découvrent que c’est Dieu qui les cherche en premier.
3 récits à découvrir dans ce numéro d’Ecclésia :
Vers la fin de l’Année de la foi, le pape François a souhaité réunir à Rome des catéchistes du monde entier. Divers diocèses de France ont répondu à cette invitation en participant à un pèlerinage national de quatre jours : sur les pas de saint Paul et de saint Pierre, de la foi annoncée à la foi professée – Propos recueillis auprès du Service de catéchèse du diocèse de Rennes.
- En Charente, un pèlerinage des collégiens pour vivre en ressuscités
Trois jours de prière, de partage, de réflexion et de fête, vécus à 500 collégiens de toute la Charente. A travers grands jeux, célébrations, rencontre de témoins, veillées et même traversée en bateau, ils sont allés à la rencontre du Ressuscité
- Aux Saintes-Maries-de-la-Mer
Le pèlerinage des gitans et des gens du voyage qui a lieu chaque année, est un pèlerinage dans la foi pour oser se mettre en route sans avoir l’assurance de gagner sa vie sur le chemin ; pour stationner une semaine sur des terrains envahis de sable ou de boue ; pour porter avec soi le fardeau des situations difficiles, le souci des malades ou la joie de l’action de grâces.
Retrouvez plusieurs bonus autour du thème « Pèlerins de la foi », avec entre autres un choix de textes patristiques.
Pèlerins de la foi – Ecclésia 21
Depuis quelques années, les pèlerinages ont retrouvé leurs lettres de noblesse. Ils disent que l'être humain est un être qui marche, en quête de sens et d'horizon plus large que ce qu'il voit de sa fenêtre et même de son écran.
Textes patristiques
« Le pèlerin veut monter. Où monter ? Au ciel. Que trouvera-t-il ? Désire-t-il atteindre le soleil, la lune, les étoiles ? Non. Le ciel est une Jérusalem éternelle, où demeurent les anges, avec qui nous vivrons. Sur cette terre, nous sommes en exil, loin d’eux. En route, nous poussons des soupirs, dans la patrie nous tressaillerons d’allégresse. Au cours de notre voyage, nous trouvons des compagnons: déjà ils ont vu la cité et nous adjurent d’y porter nos pas. Courons, courons, «nous irons dans la maison du Seigneur». Courons sans nous lasser: là-bas il n’est pas de lassitude. Marchez, courez, même. Que répond chacun de nous ? »
Saint Augustin, Sermon sur le Psaume 121 – Nous irons à la maison du Seigneur
« Le Christ s’est fait notre chemin, et nous désespérons d’arriver ! Ce chemin ne s’arrête pas, il n’est pas coupé, il ne peut être défoncé ni par la pluie ni par les inondations, ni infesté par des brigands. Marche en toute sûreté dans le Christ. Avance… »
Saint Augustin, Sermon 170, 11
Chantons ici-bas l’Alléluia au milieu de nos soucis, afin de pouvoir le chanter un jour dans la paix.
Même ici-bas, au milieu des dangers, au milieu des tentations, chantons Alléluia.
Tu es entré en tentation; mais Dieu te donnera le moyen d’en sortir, pour que tu ne périsses pas dans la tentation.
Comme le vase du potier, tu es modelé par la prédication et durci au feu par la tentation.
Mais ce corps sera rendu immortel et incorruptible, lorsque toute tentation aura disparu.
Heureux, alors, l’Alléluia!
Là, il n’y a plus aucun ennemi et on ne perd aucun ami.
Là-haut, louange à Dieu, et ici-bas, louange à Dieu.
Mais ici au milieu des soucis, et là dans la paix.
Ici par des hommes destinés à mourir, là par ceux qui vivront toujours;
ici en espérance, là en réalité;
ici sur le chemin, là dans la patrie.
Aujourd’hui, frères, chantons donc Alléluia !
Non pour charmer notre repos, mais pour alléger notre fardeau.
Comme chante le voyageur, chante Alléluia.
Chante et marche!
Chante pour soutenir ton effort, ne cultive pas la paresse.
Chante et marche!
Progresse dans le bien.
Chante et marche, sans t’égarer, sans reculer, sans piétiner.
Chante Alléluia!
Saint Augustin, Sermon 256, 1,3
Moi je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jn 14,7).
Entrons dans ce chemin, attachons-nous à la vérité, suivons la vie. Le chemin est ce qui conduit, la vérité est ce qui affermit, la vie est ce qui se donne de soi-même. Et pour que nous comprenions bien ce qu’il veut, il ajoutera plus loin : Père, ceux que tu m ‘as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu’ils contemplent ma gloire, Père (cf. Jn 17,24). Il est beau de voir que ce qu’il avait promis auparavant, maintenant il le demande. En effet, parce qu’il avait promis d’abord et qu’il demande maintenant, et non pas le contraire, on voit qu’il a promis d’abord comme étant maître du don, conscient de sa puissance; ensuite il a demandé au Père, comme étant l’interprète de la piété filiale. Il a promis d’abord, pour que vous reconnaissiez son pouvoir. Il a demandé ensuite, pour que vous compreniez sa piété envers le Père.
Nous te suivons, Seigneur Jésus. Mais pour que nous te suivions, appelle-nous, parce que, sans toi, nul ne montera vers toi. Car tu es le chemin, la vérité, la vie. Tu es aussi notre secours, notre foi, notre récompense. Ceux qui sont à toi, accueille-les,-toi qui es le chemin; fortifie-les, toi qui es la vérité ; vivifie-les, toi qui es la vie.