La prière de l’internaute, pour naviguer en paix sous le regard du Seigneur
« Maintenant que l’écran est allumé… je me tourne vers Toi, Seigneur ». Comment faire de notre navigation sur Internet, un moment offert au Seigneur, que ce soit au service de sa mission pastorale ou pour un usage personnel, familial… Voici la prière de l’internaute, qui nous invite à tourner notre cœur et notre regard vers Dieu, avant de le braquer sur l’écran de l’ordinateur.
Cette prière de l’internaute, lue par Mgr Aumonier le 5 décembre 2020, lors de la journée Emmaüs du diocèse de Versailles, a été publiée initialement sur le Réseau ignacien de Cadix (Red Ignaciana de Cádiz – Espagne). La journée Emmaüs propose depuis 10 ans aux catéchistes, animateurs d’aumônerie et toute autre personne engagée en pastorale auprès des jeunes de se retrouver autour d’un thème donné. Celui choisi cette année était : « Quels défis pastoraux pour une génération connectée ?.
« Maintenant que l’écran est allumé,
et que le clavier n’attend plus que le toucher diligent de mes doigts,
je me tourne vers Toi, Seigneur,
dans la certitude que je vais aussi te rencontrer sur ces chemins anonymes d’Internet,
qui traversent le monde,
chemins créés par l’aspiration de l’homme à communiquer avec les autres,
dans l’heureuse intention de nier les distances.
Toi, qui a voulu t’incarner dans le mystère de l’homme,
et souffrir, comme nous, la fatigue et l’inconnu des chemins du monde,
accompagne-nous aujourd’hui dans ce voyage,
car ici aussi
il y a des parcours pénibles et fatigants
comme ces sentiers poussiéreux que tu as foulés en Galilée.
Accompagne-nous, Toi, Seigneur,
car ici aussi,
il y a des chemins mystérieux, comme celui d’Emmaüs,
qui nous conduisent sans bruit à la découverte de l’autre
et conservent encore la lumineuse faculté de nous transformer.
Apprends-nous, Seigneur, à user de cet outil, avec profit et mesure
et aide-nous à éviter les périls de notre route :
que nous ne nous laissions pas étourdir par la surabondance des informations,
ni leurrer par les apparences trompeuses, vides de contenu,
que nous sachions nous éloigner de toute sorte d’esclavage indigne,
de l’aveuglement de la pensée unique,
des chemins sans visage de la déshumanisation.
Accorde-nous, Seigneur, une intelligence claire
pour interpréter les signes inquiétants de notre époque,
écrits dans l’espace approprié de chaque carrefour,
et garde notre cœur attentif aux voix prophétiques, là où ton Esprit – qui souffle où il veut —
les encourage et les fait surgir,
tantôt familières, comme les lumières connues des phares sur la côte,
et tantôt imprévues, telles les lueurs de ta providence dans l’obscurité de certaines nuits.
Et enfin,
quand de nouveau s’éteindra l’écran
et que nous aurons la vaine impression d’avoir appris quelque chose,
rappelle-nous que savoir et connaissance
sont bien plus que cette information fragmentaire
qui a passé fugacement devant nos yeux,
et que le monde sera toujours plus vaste
que ce qu’il nous a semblé comprendre,
car il atteint les profondeurs de chaque homme
pour se perdre ensuite dans l’horizon immense de ton cœur de Père.
Ainsi soit-il.