On se voit dimanche ? – Initiales n°253

Initiales n°253 : On se voit dimanche ? Février 2019.

Combien de fois n’a-t-on pas entendu « je n’ai pas envie d’y aller ! » quand il s’agit d’emmener nos jeunes à la messe ou à une célébration et pourtant l’Eglise nous rappelle de maintes manières ces moments essentiels à toute vie de foi. Combien de fois ne sommes-nous pas démunis devant nos liturgies dominicales ou rassemblements par le manque d’entrain de nos équipes et aussi de certains de nos animateurs et pourtant ils sont tellement heureux et enthousiastes lors de grands temps forts ponctuels qui rassemblent des milliers de jeunes. L’Eucharistie est « source et sommet de la vie chrétienne » nous rappelle Vatican II. Cependant si peu de jeunes chrétiens sont présents le dimanche dans nos Eglises. Le Christ nous invite, se rend présent et même si on s’ennuie parce que c’est long, qu’on n’a pas le temps, qu’on ne comprend pas … répondre à son invitation est essentiel. Mais que sommes-nous prêts à faire pour découvrir vraiment nos liturgies si riches ? Osons-nous nous laisser bousculer face à certaines habitudes ? Quelle place laissons-nous vraiment pour permettre l’initiation de tous et notamment des plus jeunes qui sont l’Eglise de demain ? Le pape François nous rappelle* que …

… la qualité de notre vie chrétienne se mesure d’abord à notre capacité à aimer, […] nous avons besoin de participer à la messe dominicale parce qu’il n’y a qu’avec la grâce de Jésus, avec sa présence vivante en nous et entre nous, que nous pouvons mettre en pratique ses commandements et, ainsi, être des témoins crédibles.

– Audience générale du 13.12.17

L’édito de Joëlle Eluard

C’est dimanche ! Le jour du repos par excellence. Enfin … pour la plupart d’entre nous ! Dormir, traîner, avoir une activité choisie (souvent du sport), des rencontres entre amis, des déjeuners de famille… Pour les adolescents, c’est surtout « pas de cours » et la revendication d’une liberté pour ce jour-là qui n’est pas forcément en accord avec le choix des parents. Dans nos pays de culture chrétienne, c’est en principe un jour chômé même si peu à peu les exigences du commerce,des activités économiques, grignotent ce temps.

Pourtant si l’on revient à l’origine latine du mot, le dimanche vient de Dominicus dies qui signifie « jour du Seigneur ». Peut-être l’a-t-on un peu oublié ? Ce jour du Seigneur est le jour de la résurrection du Christ, jour où nous sommes invités à nous rassembler pour célébrer l’eucharistie. « C’est la rencontre d’amour avec Dieu, à travers sa Parole et le Corps et le Sang de Jésus »1. Mais il est souvent tellement associé au week-end qu’il peut en perdre son identité. Nous attendons la fin de semaine et pas forcément le dimanche. Nous savons selon les derniers sondages que peu de catholiques (environ 5 %) se rendent à la messe et encore moins de jeunes qui, pour la plupart, ne comprennent pas cette démarche et la vivent comme une obligation où ils s’ennuient. Si tous les catholiques se disant croyants venaient à ce rendez-vous hebdomadaire, nos églises seraient remplies !

Cependant, sans rien retirer à cet incontournable moment de notre foi, il ne faut pas pour autant réduire le dimanche à cette heure donnée à Dieu. Il ne peut pas se limiter à cela. Car « Les chrétiens ne vont pas à la messe comme un devoir hebdomadaire, pour passer ensuite à autre chose ! Les chrétiens vont à la messe pour participer à la passion et à la résurrection du Seigneur, et pour vivre ensuite toujours plus en chrétiens »1.

L’important est donc de ne pas en faire un jour comme les autres et de garder à l’esprit que c’est un jour à part qui va nous permettre de revêtir le Christ dans notre quotidien. Posons-nous les bonnes questions et acceptons de ne pas rester immobiles alors que les jeunes sont en mouvement. Osons les faire rêver et les enthousiasmer2. Regardons cette journée dans sa globalité en lui redonnant sens, en célébrant ce jour de re-création de toutes les manières possibles et peut-être alors trouverons nous le moyen de rejoindre les adolescents, de leur donner l’envie, le goût de la rencontre avec Celui qui habite chaque instant de nos vies.

Joëlle Eluard, rédactrice en chef d’Initiales


1. Catéchèse sur la messe du pape François, 15 novembre 2017
2. Pape François, Dieu est jeune – Conversation avec Thomas Leoncini, Éd. Robert Laffont – Presses de la Renaissance, mars 2018

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

– Jean 20, 1

Un peu de lecture dans ce numéro

Le pain partagé, présence du Christ

Ini 253 BAT 19« Le premier jour de la semaine, à l’aube profonde » (Luc 24,1) les femmes viennent au tombeau. Les quatre évangiles sont unanimes pour situer ainsi le récit de l’événement de la Résurrection, dans l’obscurité d’un commencement.

Mais l’expérience première des femmes est celle d’une absence : l’absence du corps de Jésus, le corps mort qu’elles viennent embaumer, le corps vivant que leur annoncent des messagers. Le seul signe qui leur est donné est le renvoi aux paroles de Jésus en Galilée annonçant sa mort et sa résurrection. « Souvenez-vous » : « et elles se souviennent » (v.8). Le véritable mémorial de Jésus ne se trouve pas dans le tombeau, mais dans leur mémoire vivante des paroles et des gestes de vie de Jésus triomphant des forces du mal et de la mort.

La rencontre avec le Seigneur ressuscité commence par une absence qui est en même temps une forme de présence, toujours à l’initiative du Ressuscité : il était absent, il est présent. Quelque chose de caché devient visible, une présence qui se manifeste et engage le dialogue, se donne à reconnaître comme le Crucifié ressuscité des morts. Il ne suffit pas de le voir avec les yeux : les pèlerins d’Emmaüs qui le voient sans le voir ou encore Marie-Madeleine qui prend Jésus pour le jardinier le montrent bien. Si les yeux participent de l’expérience, il est question de bien autre chose. Le grec emploie un mode de conjugaison particulier pour nommer l’action du Ressuscité : il s’est donné à voir[. Le Christ donne d’être vu et reconnu comme le Crucifié, Vivant, Ressuscité qui communique sa vie nouvelle à ceux qui le rencontrent et les constitue comme témoins, témoins de la Croix, de l’amour donné jusqu’au bout et reçu par le Père. Une fois reconnu, le Ressuscité s’efface, disparaît. Luc à Emmaüs utilise un mot unique : aphantos, sans apparence visible, pour dire qu’il ne s’agit pas d’une absence mais d’une autre forme de présence, d’un accès transformé à la présence du Ressuscité. Cette reconnaissance fait accéder à une présence dans la foi qui n’a plus besoin de voir ni toucher pour croire. « Heureux ceux qui croient sans voir ! » (Jn 20,29).

Mais alors comment, par quelles médiations, le Ressuscité se rendra-t-il présent à ces croyants à venir pour leur permettre de le rencontrer, le reconnaître et vivre de sa vie ?…

Lire la suite de l’article en pages 18 et 19 du numéro 253 d’Initiales

Télécharger l’extrait de l’évangile selon saint Luc, traduction d’après Sœur Sainte Jeanne d’Arc

Bonus de ce numéro

Chouette, j’ai rendez-vous avec le Seigneur !

Le dimanche, c’est fait pour se reposer, faire du sport, être avec ses copains, en famille …

Mais pour les chrétiens, c’est aussi le jour où le Christ nous invite à venir le rencontrer. À la messe, il se rend présent. Le dimanche, c’est le jour de la résurrection de notre Seigneur, c’est le premier jour de la semaine, jour d’une création nouvelle.

Alors, que sommes-nous prêts à faire pour redécouvrir ce temps qui nous est donné ? Quelle place laissons-nous vraiment pour permettre l’initiation de tous lors de nos célébrations dominicales et notamment par rapport aux plus jeunes qui sont déjà l’Église ?

Étape 1 : Le dimanche, un jour à part pour les chrétiens ?

C’est dimanche, pourquoi est-ce un jour important pour les chrétiens ? Bien sûr, c’est encore pour beaucoup d’entre nous un jour non travaillé, en tout cas pour nos jeunes, et l’occasion de faire ce que l’on ne fait pas la semaine… mais pas seulement. C’est le jour où le Christ est ressuscité, c’est ce que nous célébrons à la messe dominicale.

Objectif :

Permettre aux jeunes de pouvoir dire ce que l’on fête le dimanche en redécouvrant les textes de la résurrection du Christ.

Avec les paroles d’ados

Télécharger le pdf des pages 6 et 7

Et

Avec un extrait du film « La résurrection du Christ »

Télécharger la fiche technique du film

Ou

Avec une lecture d’image « Apparition du Christ à Marie-Madeleine »

Projeter ou imprimer en couleur l’œuvre « Noli me tangere »

Ou

Avec un travail sur les textes de la résurrection

OU

Avec le texte des disciples d’Emmaüs (Luc 24, 13-34)

Visionner sur la chaîne YouTube « Donner du sens » un extrait de la vidéo « L’histoire du dimanche de Pâques » (de 3’30 à 5’09)

Ou

Pour la PCS : avec les textes de la résurrection en pictogrammes chez saint Marc et saint Jean

Télécharger et imprimer pour chaque jeune les récits des évangiles de Marc et Jean en pictogrammes

Étape 2 : Des gestes et des mots pour célébrer

Depuis les premiers siècles, les chrétiens ont célébré la résurrection du Seigneur et petit à petit s’est mise en place la liturgie dominicale. Des gestes, des mots qui vont être répétés tout au long des siècles et de manière universelle pour les catholiques. Quels sont-ils, où trouvent-ils leurs sources ? Que veulent-ils nous signifier ?

Objectif :

Découvrir à travers la pratique de l’Église le sens des gestes et des mots posés lors de nos eucharisties.

Avec un travail sur les textes de la Cène et du lavement des pieds

Télécharger et imprimer :

Ou

Avec un travail sur le texte de la didachè

Télécharger et imprimer :

Et

Avec le DVD « Le pain de la vie » (SNCC, Images et Parole)

Télécharger l’itinéraire catéchétique du DVD

Ou

Avec un jeu de coopération sur les paroles et les gestes de la messe

Télécharger :

OU

Pour la PCS : Jeu de memory des gestes de la messe

Télécharger :

  • Jeu sur les paroles et les gestes de la messe

    Les paroles et les gestes de la messe. Un jeu de coopération pour permettre aux jeunes de découvrir à travers la pratique de l’Église le sens des gestes et des mots posés lors de nos eucharisties.

  • Jeu de memory des gestes de la messe

    Memory des gestes de la messe. Un jeu adapté à la PCS. Un jeu pour permettre aux jeunes de découvrir à travers les pratiques de l’Église, le sens des gestes, attitudes et déplacements que l’on fait pendant la messe. La liturgie sollicite notre corps pour nous faire vivre et entrer dans le mystère de la foi que nous célébrons.

Étape 3 : La messe … et après ?

Participer de manière concrète à la préparation d’une messe permet de mieux comprendre ce qui se joue dans une célébration eucharistique. Il ne s’agit pas seulement de choisir les chants ou d’écrire rapidement la prière universelle, mais de prendre le temps de découvrir la richesse des textes qui nous sont proposés et ainsi, en entrant dans la liturgie de l’Église de prendre conscience de ce à quoi nous sommes appelés à vivre au quotidien.

Objectif :

Expérimenter une participation concrète lors d’une célébration et s’engager à changer quelque chose dans sa propre vie pour donner chair à l’eucharistie vécue le dimanche.

Avec préparer et animer une messe

OU

Découvrir les livres liturgiques

Télécharger la fiche explicative sur les différents livres liturgiques, pour l’animateur

ET

Avec l’appel à la sainteté du quotidien du pape François

Télécharger et imprimer pour chaque jeune les extraits du texte du pape François, n°14 et 15 de l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate

OU

Inviter un témoin et créer une grille de mots mêlés

Télécharger la grille vide pour les mots mêlés, et en imprimer une pour deux jeunes

OU

Vivre une action solidaire

Approfondir votre lecture

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