Pour un Avent écologique : une rencontre catéchétique autour du sapin de Noël

13 décembre 2017 : Garçon de 10 ans décorant un sapin de Noël. France.

13 décembre 2017 : Garçon de 10 ans décorant un sapin de Noël. France.

Voici la première étape d’un itinéraire catéchétique liturgique et familial en quatre temps. Pour commencer le cheminement, en cette première semaine de l’Avent, marquons un temps d’arrêt autour d’un arbre devenu emblématique du temps de l’Avent : le sapin tout juste installé dans les rues et les foyers.

Le temps de l’Avent est la période liturgique qui nous prépare à célébrer la Nativité du Christ ; l’incarnation du Fils de Dieu, Jésus. C’est le début d’une nouvelle année liturgique ; l’occasion de débuter quelque chose de nouveau, de différent. La pédagogie de la liturgie est une invitation à ne pas « recommencer » mais à progresser, à demander toujours et encore la grâce de la conversion pour poursuivre le chemin à la suite du Seigneur.

La société profite de ce temps fort chrétien qu’est Noël pour inviter à fêter, se réjouir, consommer, acheter, se retrouver, … : des décorations lumineuses sont installées et toutes sortes de manifestations propres au temps de l’Avent sont organisées (concerts, expositions, marchés de Noël.

Au sujet des marchés de Noël : 1 jour, 1 question : D’où vient la tradition du marché de Noël ?

Si le chrétien n’est pas coupé du monde et de la société dans laquelle il vit, il reste attentif à annoncer avec bienveillance mais assurance le vrai sens de Noël.

Il peut aussi dans la période qui est la nôtre veiller à une attention toute particulière aux excès liés à l’ambiance lumineuse et commerciale et susciter des attitudes plus écologiques, respectueuses de la planète et des hommes : décisions dans l’attention à ne pas gaspiller la nourriture, à adopter des réflexes simples comme éteindre des lumières, couper des appareils qui consomment inutilement de l’énergie, susciter un « pacte écologique domestique » au sein du foyer familial, soutenir les personnes dans le besoin, partager, …

Cela dans la perspective de l’invitation insistante faite par le pape François pour une écologie intégrale. Lire l’Encyclique Laudato Si’

L’itinéraire proposé voudrait permettre de vivre quatre rencontres de catéchèse durant l’Avent, en articulant la parole de Dieu (spécifiquement la lecture du livre d’Isaïe), la liturgie de l’Avent, l’éducation et la formation à l’écologie de manière intergénérationnelle et familiale, la solidarité, … dans une même action de grâce.

Il peut être vécu en famille, en paroisse, à l’école catholique, dans un mouvement. Il pourra être relié directement à la liturgie dominicale lors d’une catéchèse, à un temps fort ou à d’autres moments.

Première rencontre : Autour du sapin de Noël

Cette rencontre peut avoir lieu au cours de la 1ère semaine du temps de l’Avent (Année A).

Un temps pour prier

La rencontre peut débuter par un moment de prière.

Après avoir invité à tracer sur soi le signe de la croix, on propose de chanter un cantique du temps de l’Avent :

  • Aube nouvelle (E 130)
  • Préparez le chemin du Seigneur (E 13-95) – (IEV 11-44)
  • Vienne la rosée sur la terre (ELH 103)
  • Peuples qui marchez (E 127)
  • Réjouis-toi Jérusalem Alleluia (EU 13-96)

On accueille ensuite la Parole de Dieu :

1ère lecture du 1er dimanche de l’Avent – Isaïe 2, 1-5

On peut introduire :

Il s’agit de la 1ère lecture que les chrétiens catholiques du monde entier entendent à l’occasion du 1er dimanche de l’Avent qui débute la marche vers Noël.

C’est le prophète Isaïe qui parle. Les chrétiens reconnaissent en Jésus le Messie annoncé par Dieu dont parle Isaïe. Ce dernier voulait préparer les cœurs à accueillir le Messie envoyé par Dieu.

Avant de lire le texte biblique, on entre dans la prière :

On demande à l’Esprit Saint de venir préparer nos cœurs à accueillir cette Parole.

Qu’elle touche nos cœurs. Qu’elle résonne comme une bonne nouvelle.

Nous savons que Jésus est le Fils de Dieu, qu’il s’est incarné il y a 2000 ans et nous célébrons sa venue à Noël.

Mais lui laissons-nous vraiment une place dans nos cœurs ?

Saint-Esprit, vient nous éclairer, vient nous aider à comprendre cette Parole. Viens nous aider à changer nos vies pour accueillir Jésus à Noël tous les jours de notre vie …

Lecture du livre du prophète Isaïe, chapitre 2

01 Parole d’Isaïe,

02 Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la Maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, * s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle afflueront toutes les nations

03 et viendront des peuples nombreux. Ils diront : « Venez ! montons à la montagne du Seigneur, * à la Maison du Dieu de Jacob ! Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. » Oui, la loi sortira de Sion, et de Jérusalem, la parole du Seigneur.

04 Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. 05 Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur.

On peut ensuite proposer un petit moment de silence et/ou un moment de musique.

Dans la révélation biblique, tout part du jardin (Eden) et conduit à la ville (la Jérusalem céleste). Le péché originel est venu abîmer l’harmonie initiale. Dieu vient ordonner à nouveau ce qui est devenu désordre, violence, haine, mort … par son pardon, par l’envoi de son Fils dans notre monde, par la mort et la résurrection de son Fils et le don de la vie éternelle.

L’homme est invité à accueillir les grâces que Dieu veut lui donner pour entrer dans cet ordonnancement de chaque chose, de chaque état.

Quelle est la signification de « Jérusalem » dans la Bible ?

  • Isaïe parle d’une ville : Jérusalem. Dans une ville, il y a de la vie. Il y a des maisons, des places pour se rencontrer, des lieux de prière, des endroits pour faire des achats, … Une ville est le résultat du travail des hommes qui construisent, qui s’installent, qui demeurent.

C’est le roi David qui fait de Jérusalem, « ville de la paix », sa capitale. Son fils, le roi Salomon, construit le Temple. Dans le Nouveau Testament, Jésus vient chaque année à Jérusalem pour les grandes fêtes, enfant, ses parents, Marie et Joseph le perdent et le retrouvent au Temple. Il y prêche et y vit sa passion et sa résurrection.

C’est dans la ville de Jérusalem que les Apôtres après l’événement de la Pentecôte vont commencer à évangéliser. C’est le lieu de la naissance de l’Eglise.

Les chrétiens parlent de la Jérusalem céleste comme de la patrie de Dieu. Elle est la cité dans laquelle Dieu et l’Agneau (Jésus) nous accueillent. Elle est le but ultime de notre pèlerinage sur terre.

Qu’annonce Isaïe au verset 4 : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » ?

  • Il annonce que les soldats transformeront leurs armes en outils pour travailler la terre. Ils déposent les armes. Le prophète annonce la paix inaugurée par la venue du Messie d’Israël.

Quelle importance Dieu accorde-t-il dans ce passage aux éléments qui constituent la Création ?

  • Isaïe parle de montagne, de mont, de collines … Chacun peut dans son cœur remercier pour les montagnes, pour les beaux paysages où se trouvent les arbres, les animaux, la végétation, la faune, la flore, …

Chaque élément qui compose la Création est voulu par Dieu (cf livre de la Genèse 1).

De la plus petite fleur aux grandes montagnes enneigées, tout est don de Dieu et l’occasion pour nous de le découvrir dans la beauté sa Création …

Comment comprendre qu’un chrétien est en pèlerinage sur cette terre et que l’année liturgique balise cette marche ?

  • Isaïe parle des sentiers … Nous marchons sur des chemins, des routes, … ceux que la nature a forgée, ceux que les hommes ont construits. Dans la vie d’un chrétien il y a aussi le chemin avec Dieu : quand nous choisissons Jésus comme ami, nous souhaitons marcher avec lui ; c’est-à-dire l’écouter, l’aimer, le servir et servir nos frères, aimer nos ennemis … Chacun peut demander à commencer le chemin du temps de l’Avent est un sentier nouveau à prendre qui mène à Noël après 4 semaines de marche.
  • Isaïe parle de lumière. Chaque nouvelle journée commence avec le lever du soleil. La lumière symbolise la vie. Sans lumière c’est la mort/pas de vie. Jésus a dit un jour qu’il est « la lumière du monde ». Il est celui qui éclaire nos vies, donne du sens : il nous console dans la peine, il nous donne de la joie, il nous montre l’amour du Père, il nous pardonne, il nous aime, …

Ici on peut alors allumer la première bougie de la couronne de l’Avent et prendre le chant : Marche dans la lumière

On invite alors à dire ensemble la prière du Notre Père.

Puis on accueille la prière d’ouverture du 1er dimanche de l’Avent qui est dite au début de la messe :

« Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur, pour qu’ils soient appelés, lors du jugement, à entrer en possession du Royaume des cieux ».

Par Jésus le Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN.

On invite à tracer le signe de la croix.

Un temps pour réfléchir

Mise en route

On peut revenir sur le texte d’Isaïe. Il parle de la montagne et des monts.

  • On échange sur tout ce que l’on trouve dans une montagne (ou une forêt) : faune, flore, … Chaque élément de la Création est un don de Dieu.
  • On échange également sur les soucis écologiques de notre temps : la déforestation, les forêts qui brûlent, … et les conséquences pour les animaux mais aussi pour l’équilibre climatique …

Pour aider à la sensibilisation, on peut ici proposer de regarder la vidéo pour prendre connaissance de l’encyclique Laudato Si.

On peut introduire : pour nous aider à prendre soin de la planète, le pape François a écrit une lettre à tous les habitants de la planète. Il voudrait vraiment nous dire que c’est urgent de faire attention à la maison qui nous a été donnée pour que nous en prenions soin, la planète !

Regarder Laudato Si : Clip animé pour les enfants

On prend le temps d’échanger sur cette vidéo.

Appropriation

Puis on revient sur les montagnes, les monts, les forêts.

On y trouve des sapins. Les sapins sont des arbres qui, malgré le froid de l’hiver, la neige, ne perdent pas leurs aiguilles et restent verts ; ils sont le signe de la vie qui perdure, même au plus profond de l’hiver.

On échange :

  • Qui a installé ou installera chez lui un sapin de Noël : comment, pourquoi, avec quels décors, dans quel but, … ?
  • On partage également sur les sapins que l’on voit autour de soi.

On pourra utiliser des éléments pour rappeler l’origine du sapin de Noël et dire ce qu’il signifie dans nos sphères familiales (décoration, …) :

Sur le site Fêter Noël : D’où vient le sapin de Noël ?

Une vidéo de 4 minutes : D’où vient la tradition du sapin de Noël ?

On pourra rappeler qu’il est très souvent question d’arbres dans la Bible :

L’olivier, le figuier, le moutardier, les grandes branches dans lesquelles les oiseaux font leurs nids, le sycomore, le cèdre, le cyprès, le chêne, …

Les racines, les branches, les sarments, les fruits, sont souvent utilisés dans les paraboles pour parler de Dieu ou de l’homme. Par exemple le prophète Jérémie dit que celui dont Dieu est l’espérance ressemble à un arbre planté près des eaux dont les racines tiennent bon (Jr 17,8). Jésus utilise souvent la vigne. Il invite l’homme a être comme un sarment qui porte du fruit

Dans la toute première page de la Bible, on apprend que Dieu est le créateur du monde, de toute chose, de tout ce qui vit et existe. Il se réjouit même devant tant de beauté :

« Dieu crée les arbres selon leur espèce … et Dieu voit que cela est bon ».

On peut aller lire :

Sur le site Croire et vivre : Les arbres dans la Bible

Planter des arbres bibliques avec la revue Initiales :

Dans Initiales : « Planter des arbres de la Bible »

Quand il a tout créé, il confie tout cela aux hommes afin qu’ils en prennent soin.

Le 2 septembre 2019, le pape François a posté ce tweet :

La Création, lieu de rencontre avec le Seigneur et entre nous, est « le réseau social de Dieu », qui nous conduit à élever un chant de louange cosmique au Créateur.

@Pontifex_fr

Quand je vois la Création, je me mets en présence de Dieu Créateur.

  • Je peux lui demander pardon pour toutes les fois où je ne prends pas soin de la nature, de la Création, quand je gaspille, quand je pollue, quand je gâche, je détruis, …
  • Je peux prendre le temps de le remercier pour la beauté des arbres, des plantes, des animaux, … de lui chanter « un chant de louange »

Action

Dans la prière d’ouverture de la messe du 1er dimanche de l’Avent (voir fin du temps de prière), nous avons prié :

« Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur … »

Pour cette première semaine de l’Avent, nous pourrions demander à Dieu de nous aider à construire des chemins de justice. C’est-à-dire, à veiller au partage, à la solidarité, à prendre soin de la Création.

On aborde ici une question essentielle autour de la notion de la justice. Dans notre vie, les injustices que nous subissons nous rendent triste, nous mettent en colère, nous déstabilisent … Les chemins de la justice c’est tout d’abord accepter de laisser une place à Dieu, dans notre vie. De l’accepter comme créateur et Père. C’est aussi entendre le Christ nous inviter à la vie. Et dans la mesure où nous sommes plongés dans la vie avec le Christ, nos regards sur les éléments de la Création, sur les autres, sur le sens profond de notre vie entrent dans un mouvement continu de conversion.

Pour cela, il faut du courage parce qu’on a des habitudes, des manières de vivre, des conforts et des envies, … qui ne sont peut-être pas toujours compatibles avec le soin que nous devons avoir vis-à-vis de la maison commune.

Mais autour de nous, il y a des personnes qui ont moins.

Je suis invité à prendre des « chemins de justice ». Autour de moi des personnes vivent l’injustice : elles n’ont pas autant que moi ou de vivent pas dans le même confort que moi.

Et puis, quels efforts personnels vais-je faire pour prendre soin de la planète (moins gaspiller d’eau, ne pas jeter, …) ?. Quel effort de partage concret puis-je faire (habits, jouets, nourriture, …) ?

Des idées dans la consultation des lecteurs d’Astrapi sur l’environnement : « Astrapi » a consulté les enfants sur l’environnement

Enfin, on veillera à installer ou à prévoir d’installer la crèche sous le sapin de Noël.

Cela est essentiel pour les chrétiens.

On interpelle sur le fait que l’arbre de Noël rappelle la Création. Que l’auteur de la Création est Dieu. Que Dieu a envoyé son Fils Jésus né à Noël dans une étable, à Bethléem.

Bethléem est la ville du roi David. Le prophète Miché avait annoncé que le Messie serait de la lignée de David. C’est bien la promesse de Dieu qui s’accomplit avec la naissance de Jésus.

Ce qui provoque l’action de grâce des croyants qui disent que Dieu tient toujours ses promesses (He 11,11)

Symboliquement, en cette première semaine de l’Avent, on peut installer simplement les éléments de décor évoquant la Création dans la crèche : arbres, végétaux, plantes, …

On peut chanter pour terminer :

Comme il est beau ce monde merveilleux (Coffret Ensemble et Différents, ADF-Bayard)

Participation à la liturgie du 1er dimanche de l’Avent :

  • On peut proposer à la fin de la célébration de diffuser le tweet du pape François en insistant sur l’invitation à l’action de grâce pour la Création tout au long de cette 1ère semaine du temps de l’Avent (« élever un chant de louange cosmique au créateur ») et à réfléchir à une action concrète pour prendre soin d’une personne, d’une situation, d’une mise en œuvre au service de la préservation de la Création (« La Création, lieu de rencontre avec le Seigneur et entre nous, est « le réseau social de Dieu »).

Deuxième rencontre

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