Si le baptême efface les péchés, pourquoi sommes-nous encore tentés ?

2008: « Le Baptême » (détail), mosaïque de Marko Ivan Rupnick (2007) appartenant à la série des « mystères lumineux », facade de la bas. Notre-Dame du Rosaire, Lourdes (65), France.

Question des lecteurs, L’Oasis n°11 : Libérés du péché.

La question des lecteurs à Monseigneur Jean-Pierre Batut, évêque de Blois. « Si le baptême efface les péchés, pourquoi sommes-nous encore tentés ? »

Il y a en fait deux problèmes : d’abord que nous soyons tentés, ensuite que nous cédions à la tentation en péchant. Jésus a été tenté au désert, mais il n’a pas péché.

  • Commençons par le second problème. Saint Jean écrit dans sa première épître (3, 9) : « Celui qui est né de Dieu (par le baptême) ne commet pas le péché (…) : il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu. » Alors, pourquoi le juste lui-même pèche-t-il « sept fois par jour » ? On peut répondre qu’il a la capacité de ne plus pécher, mais pourtant il cède à toutes sortes de tentations.
  • Nous retrouvons ainsi la première question, celle de la tentation. Ce que le baptême supprime en nous, c’est l’impuissance qui nous livre pieds et poings liés au péché. Mais il ne supprime pas ce que la théologie appelle la concupiscence, c’est-à-dire l’inclination au péché : par exemple, si on me fait du mal, je n’aurai pas spontanément envie de pardonner mais plutôt de me venger – et je devrai lutter pour changer. C’est pour cela que nous sommes encore tentés : cela nous permet, en positif, de faire nos preuves dans le combat de la vie chrétienne (CEC 1426).
  • Mais pourquoi Jésus a-t-il été tenté, alors qu’il n’y a pas en lui d’inclination au péché ? C’est qu’il y a deux sortes de tentations : celles que nous connaissons habituellement et qui viennent de la concupiscence – celles-là, le Christ ne les a pas connues ; et celle qui fut présentée à l’origine à Adam et Ève, la tentation de douter de la Parole de Dieu. C’est cette tentation « originelle » que Jésus a voulu connaître au désert, la surmontant pour nous et pour notre salut.
Monseigneur Jean-Pierre Batut, évêque de Blois

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