Les écoles de prière pour les jeunes (EPJ) : qu’est-ce que c’est ?
Des écoles de prière sont créées partout en France. Ces séjours spirituels veulent permettre aux enfants et aux jeunes de rencontrer le Christ dans la prière et l’amour fraternel.
Répondre à l’appel du Christ : « … mettez-vous à mon école … »
La création de ces écoles s’appuie sur l’appel du Christ : « … mettez-vous à mon école … » (Mt 11, 29) et « Laissez les enfants venir à moi … » (Mc 10, 14) et se réfère aussi à la demande des disciples à Jésus: « Maître, apprends nous à prier » (Lc 11,1).
La première école de prière pour jeunes est créée en 1983 dans le diocèse du Puy-en-Velay. Elle s’inspire de la pédagogie ignacienne des écoles de prière prêchées par le père jésuite Jean Fournier dans les années 1980, en l’adaptant aux enfants[1].
Mise en place progressive d’une structure nationale
En 2000, une charte est établie pour accompagner le développement de ces écoles dans d’autres diocèses ainsi qu’en 2004, une association, Le CEP, organe de liaison et de coordination des écoles de prière pour jeunes (EPJ)[2].
Après une première reconnaissance en 2010, les écoles de prière ont été reconnues en 2020 pour une période de 5 ans par Mgr Percerou au nom du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes et par Mgr Jordy au nom de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat de la Conférence des évêques de France. Elles existent aujourd’hui sous cette forme dans vingt-trois diocèses : Le Puy en Velay, Troyes, Angers, Strasbourg, Lyon, Nantes, Quimper, Rennes, Vannes, Moulins, Orléans, Saint-Brieuc, Marseille, Nanterre, Blois, Viviers, Pontoise, Autun, Mende, Clermont, Belley-Ars, Chartres, Nevers[3]. Il existe aussi des EPJ en Hongrie et à Madagascar.
Séjours de cinq à dix jours pour garçons et filles de 6 à 18 ans
Les écoles de prière s’adressent aux jeunes, garçons et filles, de 6 à 18 ans pour des séjours de cinq à dix jours. Il s’agit d’un mode d’activité ponctuel dans l’année qui ne veut pas se substituer aux activités paroissiales ni aux mouvements de jeunes. La charte des EPJ rattachées à l’association LECEP recommande la variété des âges des participants (entre 6 et 18 ans) car elle favorise l’expression et le témoignage. Mais les enfants ou les jeunes appartiennent tous à une petite équipe du même âge (fraternité) dans laquelle ils se retrouvent régulièrement avec leur animateur. Il semble, toutefois, que certains diocèses concentrent leur offre sur la tranche d’âge des 8-11 ans (par exemple Bayeux, Luçon). Au contraire, le diocèse de Verdun organise en février 2017, une école de prière où sont invités les enfants à partir de trois ans, les adolescents et les adultes. A Pontoise, c’est la tranche d’âge des 8-17 ans qui est concernée et à Chartres les 8-15 ans.
Le modèle d’une école de prière d’une semaine semble être le plus courant. Dans ce cas, elle se passe le plus souvent pendant les vacances d’été (Chartres, Strasbourg, par exemple). D’autres diocèses proposent une formule plus courte, trois jours, pendant les petites vacances de février ou de printemps (Laval, Luçon …). Le diocèse de Saint-Brieuc propose trois journées au cours de l’année pendant les petites vacances scolaires aux 7-11 ans. Le diocèse de Strasbourg propose un camp d’été itinérant pour les adolescents.
La vocation des EPJ est d’accueillir tous les jeunes et les enfants désireux de vivre ce séjour après avoir été informés de sa nature, y compris les jeunes ou enfants handicapés, quelle que soit leur expérience religieuse. La plupart des enfants semblent être baptisés et catéchisés mais ce n’est pas le cas de tous.
Autour d’un thème choisi dans la Parole de Dieu chaque année
Le séjour est structuré autour d’un thème choisi dans la Parole de Dieu chaque année par une des écoles de prière de l’association ; en 2019, le thème choisi par l’école de prière de Strasbourg était : « Jésus, donne-moi la joie d’être saint(e) ». Ensuite, une Parole est choisie pour chaque jour sur ce thème, selon le schéma suivant : 1er jour, accueil, puis Marie, le pardon, l’eucharistie, la croix, la résurrection et l’envoi. Ces différents textes sont proposés pour former un itinéraire spirituel pour la semaine[4].
La charte des EPJ présente une journée-type
La matinée comprend un temps de lecture du texte biblique, un temps de méditation, un temps de solitude pour s’approprier la Parole, un temps de partage en équipe et une célébration eucharistique. L’après-midi est consacrée à des activités ludiques et créatives, vécues dans la joie. La vie quotidienne et toutes les activités sont l’occasion d’expérimenter la vie fraternelle. Des temps forts sont également organisés: veillées, temps d’adoration, célébration du sacrement du pardon, rencontre de témoins…
Une équipe d’animation
Elle se compose d’un « berger », garant que ce qui se vit est conforme aux fondements des écoles de prière, d’un responsable de l’aspect spirituel (berger ou prêtre accompagnateur), d’un directeur, d’un prêtre accompagnateur et d’animateurs expérimentés. Les animateurs sont appelés par les trois responsables. Ils choisissent des animateurs motivés et formés et qui sont aussi bien des jeunes adultes, des parents, des grands-parents que des séminaristes ou des religieux. Il y a souvent des catéchistes parmi les animateurs et animatrices.
En 2016, environ 2000 jeunes ont participé à ces séjours.
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Pendant les vacances, les diocèses proposent des écoles de prière pour l’éveil spirituel des enfants et des jeunes
Ces dernières années, les écoles de prière se sont multipliées dans les diocèses français, proposant des camps spirituels pour les jeunes, pendant les petites ou grandes vacances scolaires ou le temps d'un week-end. Le CEP, en charge de la liaison et de la coordination de ces initiatives, a développé une carte qui recense les écoles de prière partout en France.
Qu’apportent de nouveau ces écoles de prière?
Selon les mots de l’association, elles donnent aux enfants et aux jeunes « un espace pour prier à leur façon, développer leur intimité avec Dieu et leur relation aux autres ».
Ces écoles mettent l’accent sur trois aspects importants de la foi chrétienne: elles donnent aux jeunes le temps et l’environnement nécessaires et adaptés à leur âge pour s’approprier vraiment la Parole de Dieu et sentir qu’elle leur est adressée à chacun ; ils peuvent vraiment vivre la prière et expérimenter combien cette rencontre avec le Christ est source de joie. Elles leur font découvrir que la foi chrétienne se vit au quotidien dans toutes nos activités, même les plus simples et, également, que la relation avec le Christ conduit à la fraternité et au partage.
On peut ajouter que ces écoles de prière font vivre aux jeunes et aux enfants une expérience de vie ecclésiale puisqu’elles rassemblent des enfants de toutes les paroisses et mouvements du diocèse, et même au-delà. Beaucoup de témoignages soulignent l’importance de la visite de l’évêque du diocèse aux écoles de prière. Elles se passent souvent dans des communautés religieuses, ce qui est l’occasion de faire découvrir la vie consacrée et de beaux lieux de prière.
L’hebdomadaire La Vie, dans un article du 1er avril 2015, présente les écoles de prière parmi les 15 idées qui montrent le dynamisme de l’Eglise catholique en France[2].
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1. On retrouve, de manière très générale, les grands principes de cette pédagogie ignacienne: la formation intégrale de la personne, la formation de la personne avec les autres et au service des autres, la recherche de Dieu en toutes choses.
2. Le site de l’association LECEP : ecolesdepriere.com
3. Des écoles de prière, qui n’appartiennent pas à l’association, ont été créées aussi dans les diocèses de Langres, Luçon, Bayeux, Laval, Verdun, Coutances, Soissons … L’initiative vient parfois de l’évêque lui-même (par exemple, Mgr Pansard à Chartres, Mgr Scherrer à Laval), ou parfois de laïcs engagés dans la catéchèse ou la pastorale des jeunes; par exemple, à Nantes, l’initiative vient d’un groupe d’adultes préparant des jeunes à la confirmation frappé par le succès d’un temps de silence pendant une retraite. Dans tous les cas, les écoles de prière se placent sous l’autorité de l’évêque du lieu. L’organisation est souvent portée par plusieurs services diocésains (catéchèse, vocations, Aumônerie de l’Enseignement Public, pastorale des jeunes, Ecole catholique).
4. Voir les thèmes et les textes choisis chaque année sur le site de l’association LECEP