A la lumière d’Amoris Laetitia, épisode 8 : Accompagner, discerner, intégrer la fragilité

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Cet article s’inscrit dans une série destinée aux accompagnateurs du catéchuménat.

Dans le préambule d’Amoris Laetitia au § 7, le pape François écrit : « Et que tous se sentent interpellés par le chapitre 8 ». Nous voici au seuil de ce chapitre et prêts à le lire !

Chapitre 8 : « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité » § 291 à 312

Prêts car la lecture des chapitres précédents nous a donné les clefs de compréhension pour l’aborder avec justesse. Aussi, commençons et laissons-nous interpeller par les propos du pape qui nous invite à réfléchir sur l’accompagnement des situations dites « irrégulières » (§ 296) : comment « prendre soin avec amour de la vie des familles » (§ 7), comment accompagner sur des chemins de croissance chaque personne et particulièrement les plus fragilisées ?

Le titre du chapitre 8 est composé de trois verbes qui sont indissociables : accompagner – discerner – intégrer. Soyons vigilants à les maintenir ensemble, non seulement dans notre esprit pendant notre lecture mais aussi dans nos accompagnements !

Propositions de pistes de réflexion :

AL 294 : « Le choix du mariage civil ou, dans différents cas, de la simple vie en commun, n’est dans la plupart des cas pas motivé par des préjugés ou des résistances à l’égard de l’union sacramentelle, mais par des raisons culturelles ou contingentes. Dans ces situations il sera possible de mettre en valeur ces signes d’amour qui, d’une manière et d’une autre, reflètent l’amour de Dieu. […] « Toutes ces situations doivent être affrontées d’une manière constructive, en cherchant à les transformer en occasions de cheminement vers la plénitude du mariage et de la famille à la lumière de l’Évangile. Il s’agit de les accueillir et de les accompagner avec patience et délicatesse ». »

  • Quels mots ou arguments m’interpellent tout particulièrement ? Pourquoi ?
  • Concrètement, qu’est-ce que cela peut m’amener à changer dans ma façon d’accueillir et d’accompagner les catéchumènes ou confirmands, notamment ceux en situation dites « irrégulières » ?
  • A quel(s) passage(s) de l’Évangile ces propos du pape me font-ils penser ?

AL 298 : Les situations des divorcés engagés dans une nouvelle union « ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié. … Nous savons qu’il n’existe pas de “recettes simples”. »

AL 300 : « Il s’agit d’un itinéraire d’accompagnement et de discernement qui oriente ces fidèles à la prise de conscience de leur situation devant Dieu. »

AL 305 : « Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. »

  • Le pape souligne l’importance du « discernement personnel et pastoral » : fidèles et pasteurs, tous sont invités à discerner. Là où je suis, quelle place est faite au discernement du catéchumène, des accompagnateurs, du prêtre, de l’évêque ? Qu’apporte, selon moi, cette multiplicité de regards ?
  • Le pape parle « d’un itinéraire d’accompagnement et de discernement ». La conjonction « et » indique que l’un ne va pas sans l’autre. En m’appuyant sur ma pratique, qu’est-ce que le discernement apporte à l’accompagnement et qu’ajoute l’accompagnement au discernement ?

AL 297 : « Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile ! »

A mettre en lien avec ce passage d’Evangelii Gaudium §44 : « Sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour. […] La consolation et l’aiguillon de l’amour salvifique de Dieu, qui œuvre mystérieusement en toute personne, au-delà de ses défauts et de ses chutes, doivent rejoindre chacun. »

  • Le pape dit la nécessité « d’intégrer tout le monde » et il évoque l’enjeu de cette intégration : que chacun se sente digne de l’amour de Dieu. Ce qui est premier est de se savoir digne d’être aimé. Qu’est-ce que le rappel de cette primauté me donne de saisir ?
  • A quel(s) passage(s) de l’Évangile ces propos du pape me font-ils penser ?

Bonne lecture !

Véronique Charron

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