Les communautés religieuses appelées à prier pour les catéchumènes

Appel décisif des catéchumènes du diocèse de Paris, en 2020 : une religieuse reçoit des mains de l’évêque le registre des noms des catéchumènes. Elle et sa communauté prieront pour eux, pendant le Carême, au moment de leur baptême à la veillée pascale, mais aussi pendant l’Octave de Pâques jusqu’au dimanche in albis (Quasimodo), où vêtus de leur habit blanc, ils sont très visibles pour la communauté ecclésiale.

Pourquoi les communautés religieuses contemplatives sont-elles présentes à cette célébration de l’appel décisif ?

Au début du Carême, dans tous les diocèses, se déroule la célébration de l’appel décisif et de l’inscription du nom, pour les catéchumènes. Ces futurs baptisés sont appelés à rejoindre l’Église, et confiés à sa prière. Interview de Sœur Constance, des Fraternités monastiques de Jérusalem, une des communautés religieuses contemplatives de Paris à qui le registre des noms des catéchumènes est remis.

Quel est le sens de l’appel décisif des catéchumènes ?

L’appel décisif est un appel de l’Église, par la voix de l’évêque, aux catéchumènes, qui recevront les sacrements de l’initiation chrétienne à Pâques. Les premiers jours du carême, notamment le premier dimanche, dans tous les diocèses, chaque catéchumène est invité à répondre à l’appel de son nom par l’évêque, puis inscrit son nom au registre des futurs baptisés.

Cet appel décisif est un appel actif par lequel les catéchumènes manifestent publiquement qu’ils désirent suivre Jésus Christ, et faire partie de la communauté des baptisés. La célébration ne se fait pas dans un contexte privé, mais bel et bien dans un lieu visible, dans tous les diocèses. A Paris, par exemple, elle a lieu le samedi après les Cendres, le 21 février cette année, à la cathédrale Notre-Dame. Cette célébration permet aussi de signifier que c’est bien toute l’Église rassemblée, dans son ensemble, qui appelle, même si les catéchumènes ont déjà cheminé dans la communauté qui les accompagne.

Signe que cette célébration s’inscrit dans le temps particulier qu’est le Carême, les catéchumènes reçoivent une écharpe violette des mains de l’évêque, aux côtés de leurs parrains, marraines ou accompagnateurs. Ils pourront la porter lors des célébrations tout au long du Carême, et notamment au moment des dimanches des scrutins, avant de la laisser pour revêtir à la veillée pascale leur habit blanc baptismal.

En quoi l’appel décisif est-il aussi un appel pour toute l’Église ?

Baptisés, nous sommes tous concernés : de nouvelles personnes viennent rejoindre la communauté ecclésiale, et l’Église est appelée à les recevoir, à les accompagner par la prière, mais aussi à être présente en leur témoignant de l’attention. Être attentifs aux catéchumènes, c’est faire mémoire de son propre baptême. Même si nous l’avons souvent reçu petits, nous sommes appelés à l’incarner dans notre vie de tous les jours. Et voir des personnes commencer ce chemin amène à se poser à la question : « Où en suis-je ? »

On parle beaucoup de « spiritualité de l’engendrement ». La communauté doit être un terreau favorable, dans une dynamique d’accueil, qui enfante de nouveaux croyants, et reconnait la foi de Dieu portée dans le cœur des personnes.

Pourquoi les communautés religieuses contemplatives sont-elles présentes à cette célébration de l’appel décisif ?

La vocation des personnes consacrées en communauté contemplative est la prière. Et pendant le Carême, nous prions d’autant plus pour ces personnes bientôt baptisées. Nous sommes présentes à la célébration de l’appel décisif, d’abord parce qu’il arrive que les consacré(e)s accompagnent des catéchumènes. Mais nous sommes surtout là pour recevoir des mains de l’évêque le registre des noms des catéchumènes. Nous prions alors pour eux, pendant le Carême, puis évidemment au moment de leur baptême à la veillée pascale, mais aussi pendant l’Octave de Pâques jusqu’au dimanche in albis (Quasimodo), où vêtus de leur habit blanc, ils sont très visibles pour la communauté ecclésiale. Et notre prière continue après, pour ces néophytes, pour leur vie de jeunes baptisés.

Chez nous, aux Fraternités monastiques de Jérusalem, le registre est posé sur l’autel de l’oratoire pendant toute la durée du Carême. Visible dans ce lieu de prière de la communauté.

Nous mettons aussi les catéchumènes dans nos intentions de prières aux offices. Nous pouvons aussi prier pour eux, au moment des scrutins des personnes que nous accompagnons. Nous les associons aussi à notre prière personnelle.

Que signifie pour ces communautés religieuses de recevoir en prière ces noms de catéchumènes ?

Ce qui me marque, c’est la ressemblance entre engagement baptismal et engagement dans la vie religieuse. La force de notre appel est similaire. C’est un changement radical de vie, une démarche personnelle à répondre à l’appel de Dieu. Lorsque ces personnes choisissent de demander le baptême, elles sont impliquées, elles ont fortement le désir de suivre le Seigneur.

Ce choix d’adulte qui se met en chemin dans les pas du Seigneur, est semblable à celui d’entrer dans une communauté religieuse de manière visible et exclusive. Nous avons conscience que nous sommes saisis par Dieu, par cette rencontre si singulière. Alors, cette proximité nous invite à prier encore plus pour les catéchumènes !

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