« Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire » : l’envoi en mission du pape François

Sans Jésus nous ne pouvons rien faire. Être missionnaire aujourd'hui dans le monde, papa François, éd. Bayard et Libreria Editirice Vaticana, 2020.

Sans Jésus nous ne pouvons rien faire. Être missionnaire aujourd’hui dans le monde, pape François, éd. Bayard et Libreria Editirice Vaticana, 2020.

Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire. Être missionnaire aujourd’hui dans le monde, éd. LEV et Bayard, janvier 2020, 12,90€.

Dans un livre-entretien paru en janvier 2020, le pape François s’interroge et se livre sur la vocation de chaque chrétien à l’annonce de l’évangile. Comment être missionnaire aujourd’hui ? La réponse du pape, tient en un titre, inspiré de l’évangile de Jean : « Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire », qu’il développe dans cet ouvrage sous forme de questions/réponses. Ces morceaux choisis, publiés par Vatican News, résonneront peut-être particulièrement dans le cœur des catéchistes et accompagnateurs du catéchuménat, déjà pleinement engagés dans cette mission d’évangélisation.

Trois questions de Gianni Valente, de l’agence Fides, au pape François

Vous répétez souvent une autre chose, dans ce cas de façon négative : « L’Église ne grandit pas par prosélytisme et la mission de l’Eglise n’est pas prosélytisme. » Pourquoi tant d’insistance ? Est-ce pour protéger les bons rapports avec les autres églises et le dialogue avec les traditions religieuses ?

Le problème avec le prosélytisme n’est pas seulement le fait qu’il contredit le chemin œcuménique et le dialogue interreligieux. Il y a prosélytisme partout où existe l’idée de faire grandir l’Église en se passant de l’attraction du Christ et de l’œuvre de l’Esprit, en comptant exclusivement sur un quelconque « discours savant ». Donc, en premier lieu, le prosélytisme exclut le Christ Lui-même de la mission, tout autant que l’Esprit Saint lorsqu’il prétend parler et agir au nom du Christ de manière nominaliste. Le prosélytisme est toujours violent par nature même lorsqu’il dissimule ou exerce cette violence avec des gants. Il ne supporte ni la liberté ni la gratuité avec laquelle la foi peut se transmettre par grâce, d’une personne à une autre. C’est pour cela que le prosélytisme n’est pas seulement relatif au passé, au temps de l’antique colonialisme ou des conversions forcées ou achetées par la promesse d’avantages matériels. Le prosélytisme peut exister aujourd’hui aussi, jusque dans les Paroisses, les communautés, les mouvements, les Congrégations religieuses.

Alors que veut dire annoncer l’Évangile ?

L’annonce de l’Évangile veut dire remettre en paroles sobres et précises le témoignage même du Christ, comme le firent les Apôtres. Il n’est pas nécessaire d’inventer des discours persuasifs. L’annonce de l’Évangile peut également être susurrée mais elle passe toujours par la force bouleversante du scandale de la croix et elle suit depuis toujours la voie indiquée dans la lettre de Saint Pierre Apôtre, qui consiste dans le simple fait de «donner raison» aux autres de sa propre espérance, une espérance qui demeure scandale et folie aux yeux du monde.

A quoi reconnaît-on le « missionnaire » chrétien ?

Une caractéristique distinctive est qu’il sert de facilitateur et non pas de contrôleur de la foi. Faciliter, rendre facile, et non pas mettre des obstacles au désir de Jésus d’embrasser tout un chacun, de guérir tout un chacun, de sauver tout un chacun. Ne pas faire de sélections, ne pas établir de « douanes pastorales ». Ne pas se comporter comme ceux qui se mettent sur le pas de la porte pour contrôler si les autres ont bien les prérequis pour entrer. Je me souviens des curés et des communautés qui, à Buenos Aires, avaient mis sur pied de nombreuses initiatives pour rendre plus facile l’accès au baptême. Ils s’étaient aperçus qu’au cours des dernières années, le nombre de ceux qui n’étaient pas baptisés pour de nombreux motifs, y compris sociologiques, croissait. Ils voulaient rappeler à tous qu’être baptisés est une chose simple, que tous peuvent demander le baptême pour eux-mêmes et pour leurs enfants. La route entreprise par ces curés et ces communautés était une et une seule : ne pas ajouter de poids, ne pas prétendre, ôter toute difficulté à caractère culturel, psychologique ou pratique qui pourrait pousser les personnes à reporter ou à abandonner leur intention de baptiser leurs enfants.

Pour aller plus loin

« Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire ! » … surtout pas ÊTRE catéchiste !

Cet itinéraire de lecture du livre du Pape « Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire » pourra aider les catéchistes et accompagnateurs du catéchuménat à mieux saisir le cœur de leur mission d'évangélisation, page après page, du Mercredi des Cendres jusqu'à Pâques ! Alors que la période des vœux battait son plein à l'occasion de la nouvelle année 2020, le pape François nous offrait l'occasion de comprendre la question de l'évangélisation et de la mission, un peu comme un « manuel pratique du missionnaire ».

Approfondir votre lecture