En Avent, méditer la Parole de Dieu à la lumière du kérygme
Dans la continuité de nos séries de l’Avent, voici une nouvelle série pour accompagner les 4 semaines du temps de l’Avent (année A) et vivre la solennité de la Nativité. Penchés sur les textes de la liturgie de l’Avent et leur dimension pascale, méditons sur le kérygme, cœur de la foi, et la constance du « Dieu qui sauve ».
Le Directoire pour la Catéchèse (DpC n°58-60) nous rappelle que la foi naît de l’annonce du kérygme : le Christ est mort et ressuscité pour nous ; annonce essentielle sur laquelle se fonde la foi chrétienne. Ainsi, le pape François répète souvent que le kérygme « revient toujours sur la bouche du catéchiste », messager et témoin de cette annonce qui est première et qu’il qualifie de « feu de l’Esprit » (EG 164).
« Dans le Nouveau Testament, nous découvrons qu’il existe plusieurs formulations du kérygme qui correspondent aux différentes compréhensions du salut, qui résonne avec des accents particuliers selon les diverses cultures et les différentes personnes » (DpC n°58).
Plusieurs exemples de formules du kérygme sont donnés dans la note [64] du n°58 du Directoire pour la Catéchèse : « Jésus est le Fils de Dieu, « on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : “Dieu-avec-nous” » (cf. Mt 1, 23) ; « …le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15) ; « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3, 16) ; « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance » (Jn 10, 10) ; « Jésus de Nazareth… là où il passait, il faisait le bien et […] guérissait tous » (Ac 10, 38) ; le Seigneur Jésus est « ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 25) ; « Jésus est Seigneur » (1 Co 12, 3) ; « le Christ est mort pour nos péchés » (1 Co 15, 3) ; le « Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Ga 2, 20). »
Le mot kérygme comprend plusieurs dimensions. Outre le contenu de la foi résumé dans l’annonce de la mort et de la résurrection du Christ, il désigne l’action d’annoncer cette parole capable de provoquer la conversion des interlocuteurs à qui s’ouvre l’espérance de la victoire de la vie sur la mort et le malheur. Cette parole est agissante car « dans l’annonce c’est le Ressuscité qui se rend présent, se révèle et agit » (père C. Raimbault pour L’Oasis n°25) ; enfin, la Bonne Nouvelle du salut est portée par un messager crédible, un héraut (keryx en grec), qui s’est laissé transformer par le Christ au point qu’il ne peut garder pour lui la proclamation de l’Evangile du salut, jusqu’au don de sa vie.
Des « accents kérygmatiques » sont présents dans les textes de l’Ancien Testament, en particulier par la parole des prophètes : ainsi « Jésus qualifie la prédication de Jonas à Ninive de kérygme, en tant qu’annonce du salut capable de provoquer la conversion immédiate de tous, habitants et animaux (cf. Mt 12,41//Lc 11,32) ») (père C. Raimbault pour L’Oasis n°25).
Le livre d’Isaïe, lu tout au long de l’Avent, contient ainsi des formulations kérygmatiques qui nourrissent notre espérance et nous appellent à la conversion, tandis que le kérygme pascal dans les évangiles ou les épîtres désigne le Christ comme celui qui accomplit les Ecritures et ouvre le temps de l’espérance : il est venu, il vient, il viendra !
Pour aller plus loin, lire :
Méditons sur la constance du « Dieu qui sauve » à travers la dimension pascale des textes de l’Avent. Ce temps de l’attente est porteur de promesses et rejoint nos propres attentes. Nous y faisons mémoire des attentes déjà comblées, de nos attentes présentes et aussi de celles dont nous espérons qu’elles seront comblées à la fin des temps.