Temps de mystagogie après avoir communié au Corps du Christ
Le Temps pascal est particulièrement propice à des catéchèses mystagogiques qui permettent aussi bien aux néophytes qu’aux autres fidèles d’entrer toujours davantage dans le mystère pascal en revisitant les sacrements. Voici une proposition pour déployer le mystère de l’Eucharistie.
Entrons dans cette méditation en traçant sur nous le signe de la croix.
Proposition de chant : « Qui mange ma chair » D 290
Lecture de la catéchèse : Le Corps et le Sang
L’animateur pourra proposer de lire la catéchèse de Jérusalem aux nouveaux baptisés (IVe s.) tirée de l’Office des lectures du samedi dans l’Octave de Pâques :
La nuit même où il était livré, notre Seigneur Jésus Christ prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit et dit à ses disciples : Prenez, mangez ; ceci est mon corps. Ayant pris la coupe et rendu grâce, il dit : Prenez, buvez ; ceci est mon sang. Quand lui-même a déclaré, au sujet du pain : Ceci est mon corps, qui osera encore hésiter ? Et quand lui-même affirme catégoriquement : Ceci est mon sang, qui pourra en douter, et dire que ce n’est pas son sang ?
C’est donc avec une pleine conviction que nous participons à ce repas comme au corps et au sang du Christ. Car, sous la figure du pain, c’est le corps qui t’est donné ; sous la figure du vin, c’est le sang qui t’est donné, afin que tu deviennes, en participant au corps et au sang du Christ, un seul corps et un seul sang avec le Christ. C’est ainsi que nous devenons des « porte-Christ », son corps et son sang s’étant répandus dans nos membres. De cette façon, selon saint Pierre, nous devenons participants de la nature divine. ~
Jadis le Christ, s’entretenant avec les Juifs, disait : Si vous ne mangez pas ma chair, et ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Mais eux, comme ils n’entendaient pas spirituellement ses paroles, se retirèrent scandalisés, en s’imaginant que le Sauveur les invitait à manger de la chair.
Il y avait aussi, dans l’ancienne Alliance, les pains de l’offrande ; mais ces pains, appartenant à l’Alliance ancienne, ont pris fin. Dans l’Alliance nouvelle, il y a un pain venu du ciel, et une coupe du salut. Car, comme le pain est bon pour le corps, le Verbe s’accorde bien avec l’âme.
Ne t’attache donc pas au pain et au vin comme à des aliments ordinaires, car ils sont corps et sang selon la déclaration du Maître. Si la connaissance sensible te dit autre chose, la foi doit te donner toute assurance. ~
Tu as reçu cet enseignement et tu en es pleinement convaincu : ce qui paraît du pain n’est pas du pain, bien qu’il soit tel pour le goût : c’est le corps du Christ ; ce qui paraît du vin n’est pas du vin, bien que le goût en juge ainsi : c’est le sang du Christ. Et jadis David chantait à ce sujet : Le pain fortifie le cœur de l’homme, et l’huile donne la joie à son visage. Fortifie ton cœur en prenant ce pain comme une nourriture spirituelle, et rends joyeux le visage de ton âme.
Puisses-tu avoir le visage dévoilé, grâce à une conscience pure, refléter la gloire du Seigneur, et marcher de gloire en gloire, dans le Christ Jésus notre Seigneur. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Dieu nous a nourris et nous appelle à vivre de son Amour.
Si on le souhaite, après la lecture de cette catéchèse, on peut reprendre le chant « Qui mange ma chair » D 290.
L’origine de ces paroles est rapportée en Jn 6,53-58.
Temps personnel
L’animateur peut ensuite proposer de prendre un moment personnel pour nous souvenir de nos ressentis pendant la communion :
Nous avons communié il y a peu de temps. Comment nous remémorons-nous cette nourriture ? Essayons de fermer les yeux et d’associer de la joie à la mémoire de cette rencontre avec l’hostie. On peut penser au moment où nous l’avons reçue au creux de nos mains ou au « bon goût de Dieu » que cela a pu laisser dans notre bouche ou …
Premier temps de partage
L’animateur peut ensuite introduire un premier temps de partage :
Que signifie pour nous « devenir participants de la nature divine »(2P 1,4) ?
Quelle est cette « vie en nous » que le Christ vient nourrir en se donnant à nous ?
Quels liens pouvons-nous faire avec notre baptême et avec la résurrection de Jésus-Christ ?
Quelles questions cela nous pose ?
Comment comprenons-nous cette affirmation qui dit que les chrétiens qui ont communié devraient avoir des « têtes de ressuscités en marche » ?
Deuxième temps de partage
Enfin l’animateur peut introduire un deuxième temps de partage :
Jésus-Christ qui a dit : « Ceci est mon Corps » a également dit : « j’avais faim et vous m’avez donné à manger » (Mt 25,35)
A la fin de chaque messe, il y a le temps de l’envoi. Le Christ et l’Église nous invitent à aller servir nos frères et sœurs en humanité en servant le Christ à travers eux.
En petits groupes :
Comment est-ce que le fait d’avoir communié au corps du Christ peut nous aider à aller vers nos frères en Christ pour les nourrir, les vêtir, leur donner à boire … ?
Qu’est-ce ce que cela nous suggère comme façon d’agir dans le quotidien de nos vies ?
Prière en forme de conclusion
« Seigneur, dans notre pauvreté, dans notre faiblesse, tu es venu nous rejoindre et nous donner ton corps et ton sang, pain de vie, coupe du Salut, pour guérir en nous toutes nos blessures. Accorde-nous de rayonner autour de nous de la joie d’être devenu « Christophore », « celui qui porte le Christ » et d’agir envers nos frères comme tu nous en a montré l’exemple. »
Terminer ce temps de méditation par la prière du Notre Père.