Spiritualité des catéchistes : puiser dans les forces du Ressuscité et de l’Esprit saint
Vous avez dit spiritualité des catéchistes ? Lecture de l’exhortation apostolique « La joie de l’évangile », Episode 4.
Cette partie du chapitre 5 de La joie de l’Évangile engage à reconnaître l’action mystérieuse du Ressuscité et de son Esprit. Des paragraphes à méditer pour relire une année de catéchèse mais aussi en ce Temps pascal pour puiser dans la force du Ressuscité (n°275 à 280).
Pendant les dernières rencontres de catéchistes de cette année, peut-être entendrons-nous de la méfiance vis-à-vis des documents catéchétiques, du fatalisme concernant l’engagement des parents ou de l’insatisfaction devant le comportement de certains enfants. Le pape nous explique qu’avec ces mentalités, il est impossible d’être missionnaire.
Mais ne jetons pas trop vite la pierre à ces catéchistes fatigués. Nous avons aussi parfois du mal à croire que les communautés puissent changer dans leur implication catéchétique ou que la posture de certains évoluent malgré nos efforts de formation. Croire que rien ne peut changer est un manque de spiritualité profonde affirme le pape François (n°275).
La puissance du Ressuscité
Par sa mort et sa résurrection, le Christ a vaincu définitivement le mal et partout dans le monde cette puissance de vie est à l’œuvre.
Le pape ne nie pas la persistance de l’indifférence, de l’échec, des bassesses humaines mais il reprend toutes les images liées à la germination pour nous inviter à percevoir le « déjà là » du royaume. Il prend appui sur l’espérance chrétienne, cette vertu théologale, qui nous « protège du découragement » (Catéchisme de l’Église catholique n°1818).
C’est une invitation à exprimer, à nourrir cette espérance dans la prière mais peut-être aussi à l’étudier en équipe et découvrir ainsi comment dans notre mission, elle nous entraîne à la confiance et nous tourne sans peur vers l’avenir.
Le sens du mystère
Il arrive de désespérer surtout quand nous rencontrons des difficultés, ne voyons pas de résultats immédiats ou cherchons frénétiquement à faire carrière. Nous ensevelissons l’Évangile sous nos excuses et la résurrection nous manque (277). Alors, nous dit le Saint-Père, nous avons besoin de la certitude intérieure que Dieu peut agir en toutes circonstances, le sens du mystère (279).
Être un instrument du dynamisme de la résurrection implique de se donner sans vouloir tout contrôler ou calculer, agir sans résultat visible, c’est renoncer à faire de « la mission un commerce, un projet d’entreprise …un spectacle pour raconter combien de personnes se sont engagées grâce à notre propagande » (279). C’est d’abord faire confiance à l’Esprit Saint.
Invoquer sans cesse l’Esprit Saint
Tous ces paragraphes sont les bienvenus face au découragement éventuel, ou à une possible fatigue de fin d’année. Et même si nous sommes toujours enthousiastes, ardents dans notre mission, n’hésitons pas à les méditer, travailler, lire avant pendant nos rencontres bilan. Ils rappellent combien se laisser guider par l’Esprit rend libre, nous affermit et est fécond !
Le pape François n’occulte pas les difficultés, mais comme toujours, il nous recentre sur le cœur de notre foi, sur le kérygme. « Si nous pensons que les choses ne vont pas changer, souvenons-nous que Jésus Christ a vaincu le péché et la mort et qu’il est plein de puissance … Le Christ ressuscité et glorieux est la source profonde de notre espérance et son aide ne nous manquera pas dans l’accomplissement de la mission qu’il nous confie » (n°275). Ça vaut pour nous et pour ceux vers qui nous sommes envoyés.