Regards sur la conversion et les convertis : les intervenants des rencontres d’été
La question de la conversion est présente au cœur de la vie de chaque chrétien, de chaque communauté et de tous ceux qui viennent rejoindre nos communautés. Lors des rencontres d’été 2015 du SNCC, plusieurs intervenants ont nourri la recherche des participants. Trois évêques de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat (CECC) se sont également rendus présents selon des modalités différentes durant ces trois jours.
Isaïa Gazzola pour nous inspirer de l’accueil des Pères de l’Église
Les rencontres d’été du SNCC de 2015 ont accueilli le premier jour, Isaïa Gazzola, moine cistercien de l’abbaye de Lérins, enseignant au Theologicum de Paris de Paris. Il a aidé les participants à revenir aux origines de la chrétienté et la dynamique de conversion des catéchumènes des premiers siècles de l’Église, en décrivant la réponse de l’Église de l’Antiquité à celles et ceux qui venaient solliciter l’initiation chrétienne.
Parlons aujourd’hui d’un religieux que bien des responsables diocésains connaissent : le frère Isaïa Gazzola. Moine de l’abbaye de Lérins et enseignant au Theologicum de Paris, il nous fait bénéficier de sa grande connaissance des Pères de l’Église. Généralement, lorsque nous parlons de l’Église de l’Antiquité, nous nous référons bien volontiers à la Tradition d’Hippolyte qui nous renseigne sur la manière dont les Pères de l’Église accueillaient les personnes demandant à être chrétiennes. Isaïa Gazzola veut surtout nous parler du contexte dans lequel l’Église des premiers siècles a vécu. Mais parce que ce contexte est comparable, d’une certaine façon, au nôtre, son intervention ne sera pas qu’historique ! Avec lui, nous pourrons évoquer notre culture, ses défis et ceux que nous rencontrons. Pensons par exemple au rôle des communautés chrétiennes dans le processus de conversion, etc. En un mot, cette prise de parole, le premier jour, le 30 juin, est un moment appréciable. Nous écoutons, en effet, un orateur passionné par ces premiers siècles de l’Église qui n’oublie pas d’ouvrir un large espace de discussion entre nous.
Conversion : nous inspirer de l’accueil des Pères de l’Église
La question de la conversion est présente au cœur de la vie de chaque chrétien, de chaque communauté et de tous ceux qui viennent rejoindre nos communautés. Lors des rencontres d’été 2015 du SNCC, du 30 juin au 2 juillet 2015 à Paris, le frère Isaïa Gazzola, moine de l’abbaye de Lerins et enseignant au Theologicum de Paris, nous a fait bénéficier de sa grande connaissance des Pères de l’Église.
Christophe Raimbault, pour nous ouvrir aux récits de conversion dans les Ecritures
Puis ces rencontres d’été du SNCC ont permis de plonger dans la Parole de Dieu. Le père Christophe Raimbault, enseignant à l’Institut Supérieur de Pédagogie Catéchétique de Paris nous a aidé à réfléchir à partir d’une lecture plénière de l’Écriture. En fin de journée, une table ronde a réuni des personnes impliquées dans le monde de la science, de l’entreprise… Ces personnes, non-croyantes, ont permis de s’interroger sur ce dialogue de la foi et son rapport au monde.
Faut-il encore présenter le Père Christophe Raimbault dans le réseau des responsables diocésains de la Catéchèse et du Catéchuménat ? Beaucoup ont été les élèves de son cours « Bible et Catéchèse », un des incontournables du cursus de l’Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique… Il assure aussi le cours sur Saint-Paul au Theologicum de l’Institut Catholique de Paris. Exégète, docteur en théologie, diplômé de l’École Biblique de Jérusalem, enseignant à l’Institut Catholique de Paris, Christophe Raimbault est aussi un pasteur de terrain, curé-doyen et vicaire épiscopal du diocèse de Tours, nommé vicaire général à partir du 1er septembre prochain. Diplômé de Sciences Po Paris, il a aussi connu une vie professionnelle en entreprise.
En ouverture de notre 2e journée de session, il s’agissait d’entrer dans la problématique de la conversion par la porte de l’Écriture : qu’en disent l’Ancien et le Nouveau Testament ? Que se passe-t-il dans les récits de conversion ? Comment Dieu, qui a l’initiative première, s’y prend ? Et les croyants, quel est leur rôle ? Conversion ou vocation ? En alternant apports et travaux en ateliers, Christophe Raimbault nous invite à découvrir quelques figures bibliques et récits de conversion par une lecture plénière des Écritures, et nous interpelle dans nos pratiques en catéchèse et en catéchuménat.
Figures et trajectoires de conversions dans l’Écriture Sainte
Avec cette intervention, il s'agissait d'entrer dans la problématique de la conversion par la porte de l'Écriture : qu'en disent l'Ancien et le Nouveau Testament ? Que se passe-t-il dans les récits de conversion ? Comment Dieu, qui a l'initiative première, s'y prend ? Et les croyants, quel est leur rôle ? Conversion ou vocation ? En alternant apports et travaux en ateliers, Christophe Raimbault nous invite à découvrir quelques figures bibliques et récits de conversion par une lecture plénière des Écritures, et nous interpelle dans nos pratiques en catéchèse et en catéchuménat.
Geneviève Comeau, pour nous donner goût au dialogue
Après ce retour aux sources et une mise en perspective avec notre monde contemporain occidental, à quelle conversion tout catéchiste ou accompagnateur est-il appelé aujourd’hui ? C’est sœur Geneviève Comeau, xavière, enseignante au Centre Sèvres qui a accompagné la troisième journée des rencontres d’été du SNCC.
Geneviève Comeau est née à Marseille, où elle a pris goût au dialogue inter-religieux. Elle est religieuse xavière, de spiritualité ignatienne. Elle enseigne la théologie au Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris, et est membre du Conseil des évêques de France pour les relations inter-religieuses. La plupart de ses publications portent sur le dialogue inter-religieux, et s’adressent à des chrétiens qui désirent revenir, de manière simple et existentielle, au cœur de leur foi. Ainsi elle a écrit : Grâce à l’autre. Le pluralisme religieux, une chance pour la foi, Atelier, 2004 ; et S’asseoir ensemble. Les religions source de guerre ou de paix ?, Mediaspaul, 2015
Le dialogue, attitude fondamentale de l’Eglise et des catéchistes
A quelle conversion tout catéchiste ou accompagnateur est-il appelé aujourd’hui ? Choisir de dialoguer, une attitude pour catéchiste et accompagnateur du catéchuménat.
Les évêques de la CECC accompagnent les premières Rencontres d’été du SNCC
Trois évêques de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat (CECC) se sont rendus présents selon des modalités différentes durant ces trois jours. La Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat (CECC) compte six évêques. Elle est présidée par un évêque élu par l’Assemblée plénière. Cette commission épiscopale donne ses orientations et ses priorités au SNCC qui le sollicite et est force de proposition.
Le 30 juin, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président de la CECC, a ouvert la session avec une parole théologique qui a accompagné les participants durant les trois jours. Après avoir posé que la question de la conversion ne reposait pas sur l’opposition croyant/incroyant, il a rappelé que le Concile Vatican II affirme que c’est Dieu qui dispose l’Homme à l’écouter et qui se dévoile à sa conscience. La mission des accompagnateurs, catéchistes, parents, s’appuie sur cette conformation à l’écoute. Ils participent par leur témoignage et celui de l’Écriture à la révélation de la présence de Dieu au cœur de chacun.
A la fin de la messe, Mgr d’Ornellas a remercié les participants pour leur engagement dans la catéchèse et le catéchuménat à la suite de l’appel du Christ.
Le lendemain, c’est pendant l’homélie que Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers, s’est adressé aux participants en commentant le salut et la promesse de Dieu à Abraham pour Ismaël, envoyé au désert avec Agar en Genèse 21. Il nous a aussi éclairés sur le surprenant passage de Matthieu 8 où, dans le pays des Gadanériens, Jésus sauve deux hommes possédés par des démons qui le supplient de les envoyer dans un troupeau de porc et se jettent dans la mer du haut d’une falaise.
Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras a clôturé les Rencontres sur le ton du témoignage pastoral. Rappelant l’enjeu de la catéchèse et du catéchuménat, il a souligné que l’une de nos conversions consistait à éloigner l’idée que nous pourrions retrouver une période où l’Eglise constituait un réservoir commun des « valeurs » de la société. Il ne s‘agit plus non plus d’entretenir la nostalgie d’une Eglise qui avait des moyens humains et matériels. Le pape François, suscité par l’Esprit Saint, rejoint cette situation française où nos diocèses entrent dans des zones de pauvreté. Nous pouvons vivre cette pauvreté comme un authentique appel à la conversion et annoncer l’évangile à ceux qui ont soif là où ils sont, loin de nous appuyer sur une organisation et des moyens. Cela doit nous remplir de sérénité et nous aider à retrouver le cœur de notre foi. Rendons grâce pour cette pauvreté qui nous oblige à aller au cœur de la foi. La conversion consiste à avancer, aller de l’avant, partir en mettant toute sa vie en Dieu et en Jésus Christ.
Les participants ont été impressionnés par l’expérience unique du synode interdiocésain qu’a tenu la Province Lille-Arras-Cambrai auquel 10 000 personnes ont pris part. Au fur et à mesure des sessions du synode, les communautés se convertissaient. Elles sont passées d’une attitude défensive des intérêts locaux à la disponibilité à l’appel de Dieu pour entendre ce qu’Il attendait de chacune d’elle dans le Nord-Pas-de-Calais.
Mgr Jaeger a terminé son intervention par un envoi des participants vers un repos bien mérité.