Formation des catéchètes : « Communiquer une foi qui vit et qui fait vivre »

Points de repèreDu 3 au 5 juillet 2013, durant les trois jours de la session nationale du SNCC, les responsables diocésains de la catéchèse et du catéchuménat réfléchissent à l’enjeu de la formation des catéchètes. En effet, former des hommes et des femmes croyants, les faire croître dans leur mission de serviteurs de la parole, leur donnera l’élan nécessaire pour qu’à leur tour ils puissent aider leurs frères catéchisés à grandir dans la foi.

Rencontre avec Christopher Asprey

Christopher Asprey

Le Dr Christopher Asprey sera l’un des intervenants de la session nationale du SNCC.
Il est maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris – ISPC).

Pourquoi la formation des catéchètes est-elle un défi aujourd’hui ?

Comme les Évêques de France l’ont souligné dans leur Lettre aux Catholiques de 1996, le temps est révolu où la catéchèse pouvait s’appuyer sur un héritage chrétien transmis dans la société globale. Cette situation relativement nouvelle met les catéchètes devant la tâche non seulement d’enseigner les contenus de la foi, mais d’initier les personnes catéchisées à la foi chrétienne en transmettant ces contenus. Or la mise en place d’une « pédagogie d’initiation » (cf. TNOC) requiert une formation spécialisée, dans la mesure où les catéchètes sont appelés à communiquer une foi qui vit et qui fait vivre. Il me semble donc que le défi actuel consiste à former des catéchètes qui sachent proposer une telle expérience de foi ; c’est une expertise qui va bien au-delà d’une connaissance des doctrines dans lesquelles la foi se résume et se transcrit.

Que signifie être « habilité à la communication du message chrétien » ?

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(Directoire général de la catéchèse, DGC 235)

Depuis l’exhortation apostolique Catechesi Tradendae de Jean-Paul II, le magistère de l’Église insiste sur le fait que la visée de la catéchèse c’est de mettre les personnes en relation intime avec Jésus-Christ. On peut dire alors que les hommes et les femmes sont habilités à communiquer le message évangélique lorsqu’ils sont capables de mettre les personnes catéchisées en contact avec le mystère du Christ. Bien que la mise en communion avec le Christ ne relève pas de la seule initiative du catéchète, celui-ci n’en a pas moins la responsabilité de se doter de méthodes pédagogiques qui soient susceptibles de faciliter un tel objectif.

Pourquoi articuler une formation autour des quatre points du Catéchisme de l’Église catholique (profession de foi, célébration du mystère de la foi, foi vécue, foi priée) peut aider les croyants ? Quelle résonance cela peut-il avoir dans leur vie ?

Avec son architecture quadripartite, le Catéchisme de l’Église catholique (CEC) voulait répondre à l’appel lancé par Jean-Paul II à enseigner la foi « de façon organique et systématique » (cf. §5 et 11). Mais la structure du CEC ne constitue pas simplement une solution élégante pour organiser les contenus de la foi que l’Église enseigne. Ses quatre parties sont autant de « lieux » où la foi s’inscrit dans la vie des croyants. On peut dire alors que « l’organicité » du Catéchisme relève précisément de l’organicité de la foi elle-même, dans la mesure où celle-ci vient informer et renouveler la vie humaine dans ses différentes dimensions. Voilà pourquoi la structure du CEC a sans doute une pertinence « anthropologique » qu’on peut dégager pour faire grandir la foi des catéchètes et celle des catéchisés.

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