« Reconnaître les nouvelles manières dont Dieu se fait présent dans l’histoire »
Du 5 au 8 mars 2013, le colloque de l’Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique de Paris a rassemblé plus de 300 participants autour du thème « La catéchèse, au service de la nouvelle évangélisation ». Trois questions à… Elena Lasida, intervenante durant ce colloque sur la question de l’évangélisation des structures sociales.
Pourquoi lier catéchèse et nouvelle évangélisation aujourd’hui ?
On peut dire que la catéchèse et la nouvelle évangélisation ont en commun l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, et sont donc naturellement reliées. Or, la manière de concevoir et de faire cette annonce doit être en permanence interrogée à partir des mutations de nos sociétés. Nous vivons une époque nouvelle marquée à la fois par l’expérience de la toute-puissance technologique et par l’expérience d’impuissance face à un modèle de développement qui est devenu insoutenable. La manière de dire Dieu dans cette société ne peut pas se faire sans tenir compte de ce sentiment paradoxal de puissance – impuissance face à l’avenir.
En quoi lier catéchèse et nouvelle évangélisation, est un défi missionnaire ?
C’est un défi missionnaire car cette nouvelle évangélisation pose avant tout la question de la manière dont nous sommes présents dans le monde en tant que chrétiens. En ce sens, je pense qu’il y a un changement majeur à opérer. A la suite de l’invitation de Paul VI de penser une « Église qui se fait conversation », je pense que le défi missionnaire aujourd’hui ne passe pas tellement par le fait de « porter » la Bonne Nouvelle aux autres, mais plutôt par le fait de se mettre en situation de « conversation »avec les autres afin de reconnaître les nouvelles manières dont Dieu se fait présent dans l’histoire.
Par quels moyens et dans quels lieux, ce défi doit-il s’exprimer ?
Ce défi doit s’exprimer partout, dans nos lieux habituels de vie et de travail, en rendant compte de notre foi chrétienne, mais non pas en cherchant que les autres y adhèrent, mais plutôt pour susciter en eux, l’envie et le goût de vivre. C’est ce que Jésus a fait dans la plupart des guérisons qui sont rapportées dans les évangiles : il a remis debout et poussé chacun à suivre son chemin. Il a invité juste une petite poignée d’hommes à le suivre.
Elena Lasida est professeur en économie solidaire et développement durable à l’Institut Catholique de Paris, chargée de mission à Justice et Paix France.