Catéchèse et Catéchisme de l’Église catholique : « Que demandes-tu à l’Eglise ? – La foi »
Voici la première partie d’un dossier « Catéchèse & Catéchisme », à l’occasion de l’Année de la foi. Nous l’avons baptisé ainsi pour faire écho à toutes les questions qui se posent encore aujourd’hui au niveau de cette articulation. Ce Dossier vous aidera à réfléchir, seul ou avec d’autres, en équipe diocésaine ou sur le terrain des paroisses, à prendre du recul, à interroger vos préconceptions.
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Réflexion sur la foi et adhésion à l’Évangile
« Durant cette Année de la foi… La réflexion sur la foi devra s’intensifier pour aider tous ceux qui croient au Christ à rendre plus consciente et à revigorer leur adhésion à l’Évangile, surtout en un moment de profond changement comme celui que l’humanité est en train de vivre. » (Benoît XVI, Porta fidei, 8). Intensifier la réflexion sur la foi pour revigorer l’adhésion à l’Évangile. Nous percevons bien le présupposé qui tient ensemble ces deux dynamiques : c’est la dimension intégrale de la personne humaine qui fait l’heureuse synthèse entre la réflexion et l’adhésion. La réflexion induit l’usage de son intelligence, de sa mémoire, de sa compréhension. Elle cherche à comprendre l’organicité de la foi. L’adhésion s’appuie sur l’intelligence des situations, la capacité et la volonté d’établir une relation qui se construise sur un autre ressort, la capacité à s’engager, se donner. En un mot, l’amour qui saisit et irrigue l’intégralité des facultés de la personne. Adhérer au Christ, placer sa foi ‘en’ Lui, en appelle à tout un processus dont l’adhésion est le terme et le nouveau commencement. La catéchèse vise ce but là : « mettre quelqu’un en intimité avec le Christ » (Jean-Paul II, Catechesi tradendae, 5, 1979). La réflexion vient alors nourrir cette capacité profondément humaine qui s’exprime par l’engagement de la liberté, des dynamismes relationnels, des comportements. Le « Catéchisme » lui « est une norme sûre pour l’enseignement de la foi » (Jean-Paul II, Fidei depositum, 1992). Il est clairement un repère, une norme qui donne sa clarté à la réflexion et donc aussi sa force à l’adhésion.
Les enjeux d’une juste articulation des deux sont importants à saisir. Nous invitons les lecteurs à faire ce travail.
« Que demandes-tu à l’Église ? – La foi »
Voilà la question et la réponse qui sont échangées par le candidat et le ministre devant le portail de l’église, lors de l’entrée en catéchuménat. Au début de ce temps liturgique, « temps ordinaire », je pense à ces 3000 femmes et hommes assez jeunes finalement qui cette année encore vont franchir cette étape et entrerons dans la vie ordinaire de l’Église pour y recevoir la parole de Dieu et le témoignage de la foi.
Voilà qui n’est pas banal ! Même si cette demande, « la foi » et tout ce que l’Église met en œuvre par la suite pour y répondre est somme toute assez habituel. En effet, l’Église ne cesse d’engendrer à la foi par le déploiement de sa vie ordinaire : prédication – profession de foi / célébration des mystères chrétiens – eucharistie / témoignage de vie et service du frère / prière avec l’Église – vie de prière avec le Christ. Quelle catéchèse intégrale ! C’est par tous ses pores, toutes ses activités et plus profondément, par le témoignage quotidien des baptisés dans leurs contextes de vie que l’Église « transmets ce qu’elle a reçu » et propose le Christ son trésor, comme sens ultime de toute destinée humaine.
Mais au passage, dans ce qui fait cet horizon ecclésial de la catéchèse vivante, vous aurez reconnu les quatre parties qui composent le Catéchisme de l’Église catholique : 1) La profession de la foi ; 2) La célébration du mystère chrétien ; 3) La vie dans le Christ ; 4) La prière chrétienne. Le dynamisme interne à l’expression organique de la foi de l’Église rejoint, éclaire, rend intelligible le dynamisme qui émane de la foi vécue. Catéchèse et catéchisme se fécondent mutuellement au service de la proposition de la foi et de son mûrissement au cours de l’existence !