Un an après leur baptême, que sont devenus ces adultes nouvellement chrétiens ?

Affiche catechumenat 2011Un an après leur baptême, que sont devenus ces adultes nouvellement chrétiens ? Enquête sur le néophytat : première partie.

Qui sont les néophytes ?

Les jeunes baptisés adultes portent traditionnellement dans l’Eglise le nom de « néophyte » en référence à la lettre de Paul à Timothée (1Tm 3,6) où le mot désigne celui qui est devenu, par le baptême, une nouvelle créature. La lettre aux Ephésiens emploie aussi ce mot pour désigner le baptisé en tant qu’il est rempli d’une nouvelle lumière.

Aussi, les étapes de l’initiation chrétienne ne s’arrêtent pas aux rites célébrés la nuit de Pâques. Le rituel conseille de vivre et de célébrer après la vigile pascale un temps complémentaire qu’il appelle «mystagogie ».

En quoi consiste le néophytat ?

Bien souvent le néophytat consiste en une catéchèse proposée au cours de ces cinquante jours après Pâques. Elle est appelée « mystagogique » parce qu’elle aide les nouveaux baptisés à mieux comprendre la vie divine qu’ils reçoivent en participant aux mystères que sont les sacrements » . D’autres moyens sont privilégiés : la pratique de l’amour fraternel, le partage d’Evangile, la participation à l’Eucharistie etc…et permettent aux jeunes baptisés d’acquérir une expérience plus vraie et plus consciente de la vie chrétienne.

Quel accueil est réservé aux néophytes dans les diocèses ?

Aujourd’hui, cette appellation de « néophyte », fréquemment employée, traduit ce souci qu’a l’Eglise d’accompagner ses nouveaux membres et de les incorporer aux communautés locales. Le diocèse de Créteil, par exemple, s’est doté d’un service de « néophytat » adossé à celui du catéchuménat. Mais si tous les diocèses de France ne créent pas une institution de ce type, une récente enquête fait apparaître que :

  1. Le temps du néophytat s’allonge : de 1 à 3 ans suivant les lieux
  2. Des catéchèses « mystagogiques » sont déployées presque systématiquement dans les 50 jours qui suivent Pâques,
  3. 1/3 des services diocésains du catéchuménat propose divers rassemblements : journées de reprise spirituelle, voire même de pèlerinages, accompagnés bien souvent du sacrement de la pénitence et de la réconciliation ; rencontres avec des témoins …
  4. Des provinces solliciteront leurs néophytes, dès l’an prochain, pour des journées de ce type…ce qui signifie que ces services réfléchissent en inter-diocèses pour une proposition pertinente et adaptée.
  5. La moitié des paroisses françaises s’engagent dans des initiatives diverses : groupes de lecture biblique, relecture de vie, enseignement mystagogique, responsabilités locales confiées après discernement mené soit avec l’évêque, les équipes pastorales, les mouvements, etc.

Quelles évolutions dans les services diocésains du catéchuménat ?

Ce renouveau du « néophytat » est commandé par une perception croissante d’ancrer les catéchumènes dans une vie chrétienne qui continue au-delà du seul baptême. Plus fondamentalement et en lien avec ce constat, le catéchuménat regroupe dans les grandes cités des personnes de milieu populaire ou d’origine étrangère qu’il faut pouvoir accompagner, ne serait-ce que pour qu’elles trouvent un horizon relationnel leur permettant de s’épanouir. L’enjeu du néophytat reste une incorporation réussie au sein de la communauté chrétienne permettant à chacun d’y trouver une place.

Quelle expérience vivent les néophytes ?

Une seconde enquête est en actuellement cours et se fonde sur l’interview de jeunes baptisés. La question qui leur est posée porte sur les raisons de leur démarche vis-à-vis de l’Eglise, relues un an après leur baptême.

A écouter ces femmes et ces hommes, les raisons invoquées pour avoir frappé à la porte de l’Eglise sont toujours aussi vivantes. Elles couvrent des champs aussi bien spirituels (besoin de prier etc.) qu’un désir de sortir d’impasses (manque de liberté, etc.) ou donner sens à sa vie par un véritable engagement (Cana, etc.)

Ce qu’ils trouvent, est une communauté fraternelle où ils se sentent considérés, appelés à rendre des services. Tous reconnaissent que ce respect jusqu’à sentir à quel point les membres de leurs communautés peuvent être touchés par leur démarche les a aidés et les aident aujourd’hui à être vrais dans les relations, à oser dire ce qu’ils ressentent, notamment dans leur vie professionnelle.

Mais ce qui reste marquant au cours de cette première année de « néophytat » est l’expérience vécue du sacrement de la pénitence et de la réconciliation ainsi que l’éveil suscité de leurs propres enfants au désir d’être baptisé. Les difficultés ne sont pas pour autant aplanies.

Un commandement donné par le Christ comme « tu aimeras ton prochain comme toi-même » révèle au jour le jour ses propres limites. Et si le désir de « changer de vie » ne cesse de grandir, il apparaît encore plus comme le « travail » d’une vie entière.

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