Interview : « En catéchèse, la joie d’être témoins de Jésus »
Plus de 20 000 participants du monde entier à Rome, du 26 au 29 septembre 2013 pour les Journées mondiales des catéchistes. Parmi eux, la délégation française : plus 1000 acteurs de la catéchèse, soit près de 740 pèlerins, et près de 320 congressistes, pour célébrer l’Année de la foi, à la découverte de l’Église apostolique et universelle. Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, et président de la CECC, répond à quelques questions à l’occasion de ce pèlerinage des « témoins de la foi ».
Président de la CECC, pour vous que représente cette invitation à tous les acteurs de la catéchèse en France à participer à ce pèlerinage mondial à Rome ?
La catéchèse est directement reliée à la foi et à l’Église. Vous savez, l’Église est tout entière catéchiste ! Il est donc normal que les catéchistes soient spécialement conviés à Rome pour un pèlerinage au cours de l’Année de la Foi. Nul doute que cette démarche personnelle et ecclésiale nourrira leur foi de telle sorte que chacun soit davantage témoin du Christ. Témoin, cela ne veut pas dire être absolument parfait dans ce qui est à croire, non, c’est avoir rencontré le Christ, d’une façon qui est personnelle et qui, en même temps, met sur le chemin de l’Église et de sa joie. À Rome, la joie sera au rendez-vous, la vraie, celle qu’il nous a promise. Je suis heureux que les catéchistes en France grandissent ainsi dans l’amour de l’Église, découvrent qu’elle est vraiment une mère pour eux, pour les aider dans leur tâche merveilleuse, parfois déroutante, mais indispensable.
En tant qu’évêque, pourquoi était-ce important d’inviter les acteurs de la catéchèse de votre diocèse ?
J’ai la vive conscience d’être le premier catéchiste dans mon diocèse. Cela veut dire que j’ai une sollicitude particulière pour les catéchistes qui donnent de leur temps et de leur amour pour que les enfants découvrent peu à peu la joie d’être aimés de Dieu. Je suis vraiment heureux de proposer aux catéchistes de partir avec moi en pèlerinage pour faire ensemble une expérience ecclésiale, une pause dans la joie et la prière qui soit un pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul. Je suis certain que les catéchistes seront renforcés dans leur amour pour aller auprès des enfants et de leur famille, et le communiqueront aux autres catéchistes du diocèse. À Rome, je demanderai à Dieu pour chaque catéchiste du diocèse « l’amour », celui qui vient de Dieu. Sainte Thérèse de Lisieux l’avait bien compris : « je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église. » Avec l’amour, on est jamais épuisé !
Et vous personnellement, comment appréhendez-vous cet événement ?
Tout d’abord, c’est un pèlerinage, donc une démarche de prière. Mais aussi, la rencontre avec le pape François. Je ne l’ai jamais vu. Je suis curieux d’entendre ce qu’il va nous dire sur la catéchèse. On a eu l’exhortation de Jean-Paul II qui reste un texte lumineux. On a reçu le cadeau du Catéchisme de l’Église Catholique en 1992, et le Directoire général de 1997. Et maintenant ? J’ai hâte d’entendre une parole qui inscrive davantage la catéchèse dans la nouvelle évangélisation, c’est-à-dire dans la joie d’être témoins de Jésus auprès de toutes les familles, des plus chrétiennes et pratiquantes jusqu’aux plus lointaines de l’Église et de la foi, des plus unies aux plus disloquées. Oui, comment faire de la catéchèse aux périphéries ? Benoît XVI nous a dit que la plus grande charité était de transmettre l’Évangile. Que nous dira le Pape François ? J’espère qu’il dira un grand merci aux catéchistes. En tout cas, moi, je leur le dirai !