Mouvement, services d’Église : ils mettent en œuvre la première annonce
Odile Séguy, de Enseignement Catholique à Nantes, Marie-Odile Seille, pour l’AEP d’Amiens, le père Hervé Perrot, aumônier national de l’Action catholique des enfants, et Denis Jacob de Fondacio, ont témoigné de la manière dont est mis en œuvre dans leur service ou mouvement cette invitation à la première annonce du Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France.
Formation à la mise en œuvre de la Première Annonce
Après avoir annoncé le programme de la session Formation à la mise en œuvre de la Première Annonce, Joseph Herveau, délégué à la première annonce au SNCC, a posé en guise d’introduction quelques questions sur le sujet : « La première annonce est liée au principe d’organisation de la catéchèse « Par lieux et regroupements de vie » : aussi, s’agit-il de pré-catéchèse à la catéchèse ordonnée ? A-t-elle lieu une fois pour toutes ?, Quel est le lien au Kérygme ? Faut-il seulement annoncer la foi pascale pour la foi naisse ? La première annonce, de quelle façon sollicite-t-elle la liberté des personnes ? ».
Puis la parole a été donnée à quatre témoins, Odile Séguy (Enseignement Catholique, Nantes), Marie-Odile Seille (AEP, Amiens), P. Hervé Perrot (aumônier national de l’Action catholique des enfants – ACE), et Denis Jacob (Communauté Fondacio), sur la manière dont leur service ou mouvement met en œuvre la première annonce.
Enseignement catholique : « risquer une parole, une parole adressée sans préjugés »
Dans le diocèse de Nantes, un chantier a été ouvert spécialement sur le sujet, notamment pour créer un outil de sensibilisation en pastorale scolaire, s’appuyant sur le TNOC. « Pour risquer une parole de foi en réaction à telle ou telle situation, une parole adressée sans préjugés » aux élèves du diocèse, nombreux à être scolarisés dans l’Enseignement catholique dans ce diocèse. Résultat : des fiches repères ont été diffusées dès la rentrée 2009. Ce document s’intitule : « Dynamique de la première annonce – Comment la vivre dans mon établissement scolaire ? ». Pour ces ressources pour les enseignants, quatre situations ont été ou seront abordées en fonction des différents publics : conflits (enfance), joie (collège), différence (fin de collège), nouveautés (communautés éducatives). Pour les illustrer des aigrettes de pissenlit qui s’envolent, pour montrer le mouvement de la Parole, semée aux quatre vents, du fait de la première annonce.
Odile Séguy (Enseignement Catholique, Nantes)
AEP : l’animateur « transformé par son expérience »
Quelques exemples de mises en œuvre dans le diocèse d’Amiens :
- Une lycéenne venue à la permanence d’aumônerie du lycée par curiosité, a pu après cette expérience à l’AEP, puis à Taizé, se questionner plus en avant sur son avenir.
- Un élève de 6e qui se questionnait après ce qu’il avait entendu en cours d’histoire, est venu à l’AEP : aujourd’hui, il est en chemin vers la confirmation.
- Les permanences de l’AEP peuvent avoir lieu à l’intérieur ou à l’extérieure de l’établissement scolaire public. Parfois, ni l’un ni l’autre n’est pas possible. Une équipe d’AEP a ainsi inventé le concept de « camping-car de l’AEP », en s’installant de midi à 14h00 devant l’établissement, avec une pancarte « Venez, vous verrez ».
- La permanence de cette autre aumônerie est installée dans la maison des associations de la commune. Cela permet des échanges avec les autres associations.
Ces propositions sont très variées et dépendent de la culture locale. Ce qui est certain mais néanmoins parfois difficile à vivre : « un animateur d’aumônerie de l’Enseignement public sera transformé lui aussi par son expérience, il doit se ‘mouiller’ ».
Marie-Odile Seille (AEP, Amiens)
ACE : se laisser évangéliser par les enfants…
« Dieu ne peut pas tout faire, il faut qu’on se prenne en charge », « Jésus, il pardonne », « Dieu existe, puisque ma maman l’aime »…, l’Action catholique des enfants (ACE), mouvement d’éducation populaire et d’évangélisation, s’appuie depuis ses origines sur le bain, la vie et les paroles d’enfants, pour annoncer la Parole de Dieu. Les enfants invitent ainsi d’autres enfants à participer aux temps de l’ACE. Tous sont accueillis, qu’ils soient catholiques pratiquants, éloignés de l’Eglise ou d’une autre religion. A chaque rencontre, le bricolage, un match de foot, le goûter sont l’occasion d’annonce un « chemin de sens ». et les enfants évangélisent les enfants. Se pose aussi la question du regard des animateurs, désormais également des accompagnateurs : pour les aider, l’ACE propose un document « Oser l’Aventure intérieure », en guise de point d’appui. Accueillir, cultiver, révéler, se laisser évangéliser par les enfants… c’est sur ces mots que ce sont développés ces deux exemples :
- Une « permanence de quartier » s’est installée l’été 15 jours dans un quartier populaire, avec des propositions de jeu : le premier, elle n’a accueilli aucun enfant. Il a fallu rencontrer les parents pour que 20 enfants viennent le 2e jour.
- Les camps d’été sont ouverts à tous les enfants : des propositions sont faites aussi aux enfants qui ne sont pas catholiques. Ils sont aussi les bienvenus, parce qu’invités par leurs copains.
P. Hervé Perrot (aumônier national de l’Action catholique des enfants – ACE)
Fondacio : recherche et occasion de maturation
Le mouvement Fondacio s’adresse aux chercheurs de sens, aux personnes du seuil, aux recommençants. Le parcours Ressource fait le lien entre développement de la personne et ouverture à la vie spirituelle, mais aussi entre responsabilité et solidarité. « Itinéraire, démarche, cheminement, rencontre… », ce parcours permet recherche et occasion de maturation pour les personnes qui s’adressent à Fondacio. Des propositions sont alors faites pour « créer des occasions de première annonce dans une démarche existentielle », « révéler ce qui se passe chez les personnes », « créer des conditions favorable à une expérience croyante ». Elles sont de différents ordres : thématiques, bibliques, entre réflexion et partage, artistiques, culturelles, catéchétiques ou ecclésiales, liturgiques.