Méditations de Carême : cheminer vers Pâques à l’école de saint Joseph, père aimant
Dans sa lettre apostolique Patris corde, le pape nous propose une belle et profonde méditation sur la figure de saint Joseph.
En ce temps de Carême, nous avons tant de choses à découvrir à l’école de saint Joseph, père attentif, père au courage créatif, père aimant, …
Voici une série de méditations hebdomadaires proposée par le SNCC, pour chaque dimanche de Carême. Ces méditations s’appuient sur la lecture d’extraits de Patris corde.
Une méditation chaque dimanche de Carême
- 1er dimanche : L'humilité, avec saint Joseph
- 2ème dimanche : La tendresse, avec saint Joseph
- 3ème dimanche : L'obéissance, avec saint Joseph
- 4ème dimanche : L'accueil, avec saint Joseph
- 5ème dimanche : Le courage créatif, avec saint Joseph
- Rameaux : Le travail, avec saint Joseph
- Pâques : Saint Joseph, un père dans l'ombre
Méditation du dimanche 21 février 2021, 1er dimanche de Carême.
L’humilité, avec saint Joseph
Dans son exhortation Gaudete et exsultate sur l’appel à la sainteté, le pape François parlait « des saints de la porte d’à côté » car, nous disait-il « l’Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu » GE n°6. Cela avait touché bon nombre d’entre nous.
Et, pour moi, saint Joseph a toujours été celui qui aime et qui sert dans l’humilité. C’est donc avec beaucoup de joie que je reçois l’invitation du Pape à une année saint Joseph et que je vous partage quelques extrais de ce beau texte qu’il nous a donné « Patris corde » :
« Avec un cœur de père : C’est ainsi que Joseph a aimé Jésus, qui est appelé dans les quatre Évangiles « le fils de Joseph ».
Les deux évangélistes qui ont mis en relief sa figure, Matthieu et Luc, racontent peu, mais bien suffisamment pour le faire comprendre, quel genre de père il a été et quelle mission lui a confiée la Providence.
Nous savons qu’il était un humble charpentier (cf. Mt 13, 55), promis en mariage à Marie (cf. Mt 1, 18 ; Lc 1, 27) ; un « homme juste » (Mt 1, 19), toujours prêt à accomplir la volonté de Dieu manifestée dans sa Loi (cf. Lc 2, 22.27.39), et à travers quatre songes […]
Nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés. Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en « deuxième ligne » jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. À eux tous, une parole de reconnaissance et de gratitude est adressée. […]
La grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus. Comme tel, il « se mit au service de tout le dessin salvifique », comme l’affirme saint Jean Chrysostome. »
Patris Corde, 1
Saint Joseph est aimé et vénéré par beaucoup de gens, souvent simples. Ils lui font une grande confiance et lui confie leurs soucis et difficultés.
Et moi, qu’est-ce qui me touche dans la personne de saint Joseph ?
Nous sommes appelés à aimer. Comment saint Joseph peut-il me guider sur ce chemin de l’amour ?
« Celui qui a des oreilles qu’il entende ce que l’Esprit dit aux églises » nous dit l’Écriture. Comment saint Joseph nous guide-t-il dans ce travail d’écoute de ce que nous dit l’Esprit ?
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Méditation du dimanche 28 février 2021, 2ème dimanche de Carême.
La tendresse, avec saint Joseph
Sans la tendresse l’amour ne serait rien ! « C’est un mouvement qui part du cœur et arrive aux yeux, aux oreilles, aux mains. » nous dit le pape François.
Quand j’entends ce mot « tendresse » des images de ma vie me viennent à l’esprit, ma grand-mère en fin de vie à qui je brosse les cheveux, un de mes fils prématuré que je berce blotti contre mes seins, la main de mon mari qui cherche la mienne, une aide-soignante qui me lave délicatement alors que je suis hospitalisée.
Je suis sûre que, fermant les yeux, vous aussi pourriez trouver au fond de vous des images pour habiter la tendresse, pour la faire vôtre. Il nous faut pour cela accepter d’être fragile, de devenir aussi fragile que la personne avec qui nous voulons être tendre. Accepter d’être désarmé, accepter de se dévoiler, de se mettre à nu. Dieu le premier se fait tendre avec nous, il se dévoile à Moïse comme un « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Exode 36, 6). Il se donne à nous par son fils Jésus qui se mettra à nu pour nous sauver de la mort. Il est à nos côtés pour chacun de nos pas incertains, mal assurés. Il nous invite à nous confier en lui sans peur, à laisser son souffle nous habiter, faire sa demeure en nous. C’est ainsi qu’aimés avec tendresse, nous serons tendres à notre tour, à l’image de saint Joseph que le pape François nous invite à contempler.
Saint Joseph, un père dans la tendresse
« Joseph a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, « il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger » (cf. Os 11, 3-4).
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (Ps 103, 13).
Joseph aura sûrement entendu retentir dans la synagogue, durant la prière des Psaumes, que le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse, qu’il est bon envers tous et que « sa tendresse est pour toutes ses œuvres » (Ps 145, 9).
L’histoire du salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse […]
Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse. […]
Seule la tendresse nous sauvera de l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10). C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. […]
La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin. »
Ecoutez la chanson. Qu’est-ce qui qualifie la tendresse dans cette chanson, qu’est-ce qui est demandé à Dieu ?
Pendant cette semaine de Carême, laissons-nous habiter par la tendresse, dans nos gestes, nos regards nos prières.
Les Kids United Nouvelle Génération interprètent La Tendresse
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Méditation du dimanche 7 mars 2021, 3ème dimanche de Carême.
L’obéissance, avec saint Joseph
Par la lettre apostolique Patris corde, le pape François veut nous donner saint Joseph, époux de Marie et père adoptif de Jésus, comme « soutien et guide dans les moments de difficultés ». Au paragraphe 3, il présente plus particulièrement Joseph comme un « père dans l’obéissance ».
Nous savons bien que l’obéissance est une vertu chrétienne. Mais celle-ci nous effraie parfois un peu. Nous craignons de renoncer à une part de notre liberté, à notre capacité d’initiative et de créativité. Pendant cette période de Carême, alors que nous vivons une période difficile et troublée, cherchons ensemble comment l’attitude d’obéissance de Joseph peut être un modèle pour nous.
Les évangélistes nous disent peu de choses de Joseph. Seuls Matthieu et Luc lui consacrent quelques lignes dans les récits de l’enfance de Jésus. L’Évangile de Luc ne mentionne que trois fois le nom de Joseph dans les deux premiers chapitres mais nous donne un premier élément en le décrivant comme un père soucieux, avec Marie, d’accomplir ce que prescrit la loi d’Israël : circoncire l’enfant et lui donner un nom, présenter l’enfant au Temple, aller chaque année à Jérusalem pour la Pâque…
Matthieu, lui, organise son récit autour de la personne de Joseph et rapporte à quatre reprises la même attitude de celui-ci : chaque fois que l’Ange du Seigneur lui est apparu en songe (Mt1, 20 ; 2, 13. 19. 22), Joseph « fit ce que l’Ange lui avait prescrit … » (Mt 1, 24). Matthieu ne nous donne aucun détail sur les pensées ou interrogations de Joseph. Les décisions qu’il a eu à prendre n’étaient pourtant pas faciles : reconnaitre la conception virginale de Marie, prendre Marie chez lui et donner à l’enfant le nom de Jésus, fuir en Égypte avec l’enfant et sa mère, rentrer sur la terre d’Israël et s’installer en Galilée. Matthieu ne nous donne aucun détail mais la brièveté du texte met en lumière la détermination de Joseph à obéir à l’Ange du Seigneur. Il décide et il agit quelles que soient les difficultés.
Le récit de Matthieu est marqué par les quatre songes de Joseph. Comme on en trouve de nombreux exemples dans l’Ancien Testament, l’Ange du Seigneur désigne Dieu lui-même. Et, comme le souligne le pape François, « dans la Bible, … les songes étaient considérés comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa volonté ». Cela nous éclaire sur ce qu’est vraiment cette obéissance de Joseph.
C’est une attitude d’écoute de la Parole et de disponibilité totale au souffle de l’Esprit pour discerner comment faire la volonté de Dieu. C’est sans doute pour cette raison qu’on le nomme « juste ». Les textes de ce troisième dimanche de carême nous éclairent, d’ailleurs, tout particulièrement sur ce qu’est une relation juste avec Dieu et avec nos frères. Cette obéissance ne paralyse pas Joseph mais, au contraire, le conduit à faire ce qu’il faut pour protéger et faire grandir l’enfant Jésus.
Cette obéissance, dont Joseph nous montre l’exemple, ne doit donc pas nous faire peur. Elle donne la paix et la vraie liberté. N’est-elle pas l’attitude de disciple-missionnaire qui est la vocation de chaque baptisé ? Ne sommes-nous pas appelés à revenir sans cesse à la source de la Parole, nous laissant guider par l’Esprit, pour vivre notre mission d’une manière toujours renouvelée ?
Le pape François souhaite que saint Joseph soit aussi notre intercesseur. Prions-le avec ces quelques phrases d’une des nombreuses prières de la tradition chrétienne :
Saint Joseph, maître de la vie intérieure, apprends-nous à vivre au quotidien dans l’intimité de Jésus et de Marie et dans l’abandon confiant à l’amour de Dieu le Père. (La « Prière à Saint Joseph » du Cardinal Léon Joseph Suenens)
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Méditation du dimanche 14 mars 2021, 4ème dimanche de Carême dimanche de Laetare.
L’accueil, avec saint Joseph
J’ai beaucoup aimé que le pape François, avec la lettre apostolique Patris corde, nous invite à méditer sur la figure de saint Joseph, « qui a aimé Jésus avec un cœur de père ». Après l’avoir contemplé dans la crèche, je continue à le contempler dans son quotidien avec Marie et Jésus. Ce quotidien qui n’a pas été de tout repos pour Joseph ! Le pape François nous montre comment Joseph se dispose à accueillir ce qui lui est donné à vivre. En cette période d’incertitude, de bouleversements, de contraintes que nous n’avons pas choisies, mettons-nous à l’école de Joseph, père qui accueille.
« Joseph accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux paroles de l’Ange. … Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en éclairant son jugement »…
Bien des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification surviennent dans notre vie… Joseph laisse de côté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses yeux, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire… La vie spirituelle que Joseph nous montre n’est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille…
Dieu a dit à notre saint : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20),… Il faut laisser de côté la colère et la déception, et faire place, sans aucune résignation mondaine mais avec une force pleine d’espérance, à ce que nous n’avons pas choisis et qui pourtant existe. …
La réalité, dans sa mystérieuse irréductibilité et complexité, est porteuse d’un sens de l’existence avec ses lumières et ses ombres. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « Nous savons qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien » (Rm 8, 28). … Dans cette perspective globale, la foi donne un sens à tout évènement, heureux ou triste.
Loin de nous, alors, de penser que croire signifie trouver des solutions consolatrices faciles. La foi que nous a enseignée le Christ est, au contraire, celle que nous voyons en saint Joseph qui ne cherche pas de raccourcis mais qui affronte “les yeux ouverts” ce qui lui arrive en en assumant personnellement la responsabilité. »
Patris Corde, 4
Le temps du Carême est un temps qui nous est donné pour prendre soin de notre relation à Dieu notre Père ; pour nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint ; pour cheminer vers Pâques, avec Jésus. C’est une occasion de mettre la prière dans notre quotidien et ainsi ouvrir notre cœur à l’inattendu de Dieu, et nous rendre disponible pour accueillir la vie qui nous est donnée. Lors de l’audience générale du 10 février 2021, le pape François disait encore que c’est dans la prière, que « Jésus vient à notre rencontre aujourd’hui, cet aujourd’hui que nous vivons… et qu’Il n’existe pas de jour plus merveilleux que l’aujourd’hui de notre vie ».
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Méditation du dimanche 21 mars 2021, 5ème dimanche de Carême.
Le courage créatif, avec saint Joseph
J’ai eu la chance de grandir à l’ombre d’une petite église dédiée à Saint Joseph artisan. L’intérieur de cette église, de forme dodécagonale est entièrement en bois, rappelant ainsi le matériau de travail quotidien de Saint Joseph. Il fait si bon, à l’intérieur de cette église, dont l’éclairage est tamisé et l’espace aménagé pour être familial et convivial. En entrant, immédiatement, le regard est attiré par le croix du Christ.
L’édifice a été construit en 1969. Je pense qu’il en fallait du courage à l’époque, au père Paul d’oser une telle église, en bois donc, alors que la mode était celle du béton et des édifices audacieux.
Le courage, justement … c’est ce dont parle le pape François dans sa lettre Patris Corde en nommant précisément Joseph, « père au courage créatif ». Nous invitant à méditer sur la « guérison intérieure » qui ne peut se faire qu’en travaillant sur l’acceptation de sa propre histoire, le Saint-Père écrit qu’une autre caractéristique de la guérison, passe par cette énergie qui nous pousse à « ne pas s’arrêter et abandonner la partie, mais à se donner de la peine, devant les difficultés. Et il exprime cette expérience de vie que nous avons peut-être déjà faite nous-mêmes : « ce sont parfois les difficultés qui tirent de nous des ressources que nous ne pensons même pas avoir ».
Joseph nous le savons en lisant les évangiles n’a pas été épargné par les épreuves de la vie et les épreuves liées aux conditions sociales et politiques de son temps. On se souvient que « devant le danger imminent d’Hérode qui veut tuer l’Enfant, Joseph est alerté, … et pour le défendre, il organise la fuite en Egypte au cœur de la nuit ».
Quel courage !
Pour nous qui sommes en route vers la grande et belle fête de Pâques et qui voulons donner une place plus importante à la lecture et à la méditation de la Parole de Dieu en ce temps du carême, le pape François écrit encore : « … la “bonne nouvelle” de l’Évangile est de montrer comment, malgré l’arrogance et la violence des dominateurs terrestres, Dieu trouve toujours un moyen pour réaliser son plan de salut. Même notre vie semble parfois à la merci des pouvoirs forts. Mais l’Évangile nous dit que, ce qui compte, Dieu réussit toujours à le sauver à condition que nous ayons le courage créatif du charpentier de Nazareth qui sait transformer un problème en opportunité, faisant toujours confiance à la Providence. Si quelquefois Dieu semble ne pas nous aider, cela ne signifie pas qu’il nous a abandonnés, mais qu’il nous fait confiance, qu’il fait confiance en ce que nous pouvons projeter, inventer, trouver ».
Demander le « courage créatif » voilà une belle intention de prière en cette marche vers Pâques. Invoquons l’Esprit Saint : qu’il nous aide à discerner comment ÊTRE les disciples-missionnaires dont le monde à besoin aujourd’hui … Il ne s’agit pas d’envisager des choses extraordinaires à réaliser ou exceptionnelles à faire, mais de vivre quelque chose du courage créatif qui nous fait proche de nos frères, comme les amis du paralysé qui découvrent le toi et le portent auprès de Jésus …
Oui, continuons notre marche vers Pâques en demandant durant ce temps du carême l’intercession de Joseph. Pour telle ou telle guérison nous avons besoin : une guérison qui passe par l’acception de ce que nous sommes et qui passe par un courage créatif pour ne pas faire du « sur place » mais avancer.
Merci saint Joseph de nous prendre par la main !
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Méditation du dimanche 28 mars 2021, dimanche des Rameaux.
Le travail, avec saint Joseph
Joseph, père travailleur
L’un des passages de la lettre du pape François Patris Corde s’intitule « Joseph père travailleur ». De saint Joseph, nous connaissons par l’Evangile, son métier : charpentier. Le métier, la profession c’est souvent la première chose que nous connaissons d’une personne. Ou tout du moins, c’est la question que nous posons quand nous rencontrons une nouvelle personne. Si l’Evangile nous indique la profession de Joseph, c’est bien parce que le travail tient une place importante dans la vie des hommes et des femmes. En ce temps de pandémie qui réduit, redéfinit les contours du travail, on mesure combien le travail est important en ce qu’il donne subsides pour vivre et reconnaissance. Le Pape va plus loin, avec Joseph, il nous parle de dignité, de transmission, de participation à la Création :
« Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille. Jésus a appris de lui la valeur, la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son travail.
À notre époque où le travail semble représenter de nouveau une urgente question sociale et où le chômage atteint parfois des niveaux impressionnants, y compris dans les nations où pendant des décennies on a vécu un certain bien-être, il est nécessaire de comprendre, avec une conscience renouvelée, la signification du travail qui donne la dignité et dont notre Saint est le patron exemplaire.
Le travail devient participation à l’œuvre même du salut, occasion pour hâter l’avènement du Royaume, développer les potentialités et qualités personnelles en les mettant au service de la société et de la communion. Le travail devient occasion de réalisation, non seulement pour soi-même mais surtout pour ce noyau originel de la société qu’est la famille. Une famille où manque le travail est davantage exposée aux difficultés, aux tensions, aux fractures et même à la tentation désespérée et désespérante de la dissolution. Comment pourrions-nous parler de la dignité humaine sans vouloir garantir, à tous et à chacun, la possibilité d’une digne subsistance ?
La personne qui travaille, quel que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure. La crise de notre époque, qui est une crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, peut représenter pour tous un appel à redécouvrir la valeur, l’importance et la nécessité du travail pour donner naissance à une nouvelle “normalité” dont personne n’est exclu. Le travail de saint Joseph nous rappelle que Dieu lui-même fait homme n’a pas dédaigné de travailler
Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail ! »
Patris Corde, 6
Cette semaine, demandons à saint Joseph le charpentier, celui a construit des maisons, qui a procuré un toit aux gens de son village, qui a transmis son savoir-faire, demandons à Joseph donc d’ouvrir nos yeux pour voir, pour remarquer ceux qui cherchent un toit, ceux qui cherche un travail, et demandons-lui de nous guider pour œuvrer avec nos contemporains à un monde sans exclusion.
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Méditation du dimanche 4 avril 2021, dimanche de Pâques.
Saint Joseph, un père dans l’ombre
Joseph, père dans l’ombre
Je suis restée longtemps dans la méconnaissance de la figure de saint Joseph. Interpellée, il est vrai, par la dévotion particulière de cette amie dont il est le saint patron, il m’a fallu ce très beau texte pour découvrir cet homme et que puisse « [grandir en moi] l’amour envers ce grand saint ».
A la fin de Patris corde, Joseph nous est présenté comme un père dans l’ombre. Or, à l’ombre nous associons aisément le silence. Dans les évangiles Joseph n’est pas un homme qui parle mais un homme parlé, un homme qui se dit à travers toutes ses attitudes envers Marie et l’enfant surgi de l’ombre divine.
Il est beau que les silences de Joseph nourrissent notre foi en le Verbe qui s’incarne. Pas de paroles d’enseignements ou de conseils dans la bouche de Joseph à ce fils donné mais l’évocation de gestes répétés : ceux de la lecture des Écritures, ceux qui construisent un homme et lui apprennent un métier.
Des silences de Joseph pour que celui qui est le Verbe puisse devenir Parole vivante de Dieu dans nos vies. Des silences de Joseph comme lieu de la gestation des mots du salut. Ainsi il nous apprend que les plus grandes révélations se font dans le silence d’un cœur ouvert et accueillant.
Ecoutons le pape François parler de ce père qui se tient « dans l’ombre du Père des cieux ».
« Un père dans l’ombre. C’est ainsi que Joseph a exercé la paternité pendant toute sa vie.
On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable. Toutes les fois que quelqu’un assume la responsabilité de la vie d’un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard.
[…] Être père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. C’est peut-être pourquoi, à côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de « très chaste ». Ce n’est pas une indication simplement affective, mais c’est la synthèse d’une attitude qui exprime le contraire de la possession. […] C’est seulement quand un amour est chaste qu’il est vraiment amour. […] Dieu lui-même a aimé l’homme d’un amour chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner contre lui. La logique de l’amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s’est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Joseph. »
Pour autant nous rappelle le pape François « Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance. Son silence persistant ne contient pas de plaintes mais des gestes concrets de confiance.
[…] La paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l’inédit. Chaque enfant porte toujours avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l’aide d’un père qui respecte sa liberté. Un père qui est conscient de compléter son action éducative et de vivre pleinement la paternité seulement quand il s’est rendu « inutile », quand il voit que l’enfant est autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n’était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. […]
Chaque fois que nous nous trouvons dans la condition d’exercer la paternité, nous devons toujours nous rappeler qu’il ne s’agit jamais d’un exercice de possession, mais d’un « signe » qui renvoie à une paternité plus haute. En un certain sens, nous sommes toujours tous dans la condition de Joseph : une ombre de l’unique Père céleste qui [comme le dit saint Matthieu], « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Mt 5, 45) ; et une ombre qui suit le Fils. »
Patris Corde, 7
Ce dimanche 4 avril nous célèbrerons la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, sorti du tombeau pour nourrir notre espérance. Il sera alors temps de sortir de nos obscurités et de nous placer sous la lumière du Ressuscité.
Nous pouvons peut-être y préparer nos cœurs, après avoir lu Patris corde, en contemplant aussi le tableau de Georges de la Tour : L’annonce à saint Joseph. Tout se joue dans la lumière et le silence. Deux ombres se rencontrent : celle de l’ange mystérieusement surgi et qui tend la main vers saint Joseph endormi. Le bras de l’ange cache en partie la bougie, symbole de la lumière divine qui s’apprête à venir au monde. La parole est adressée en songe – c’est-à-dire dans le secret du cœur – à Joseph. Pas de promesse de gloire pour cet homme juste mais l’assurance que son rôle de père de Jésus sur cette terre sera toujours sous la protection de l’ombre du Père céleste. Laissons-nous toucher dans nos obscurités par la lumière et accomplissons, joyeux, notre mission de disciples-missionnaire qui se tiennent à l’ombre protectrice du Ressuscité. Belles fêtes de Pâques !
Une prière à saint Joseph pour guider cette année, et ce Carême !
Pour accompagner ce temps de ferveur par l’intercession de saint Joseph, le Saint-Père a partagé une prière adressée à saint Joseph :
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph,
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
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Pour en savoir plus sur l’année saint Joseph, lire : 2021, une année spéciale pour l’Eglise dédiée à saint Joseph