Être catéchiste, un chemin

15 mai 2015 : Pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle. Pèlerin sur un chemin de Galice. Camino Frances. Espagne. May 15, 2015: On the road to Santiago de Compostela. Spain.

Publié dans le Guide annuel 2016/2017 de Points de repère.

Être catéchiste c’est une vocation, un chemin qui requiert une vie spirituelle branchée sur le Christ et qui invite à se former pour toujours mieux témoigner.

Il y a quelques années, je fis une enquête auprès des prêtres de mon diocèse. Face à la nécessité toujours croissante de trouver des catéchistes disposés à se mettre au service de la communauté, je posai aussi cette question : sur la base de quel critère devons-nous identifier ceux qui pourraient devenir catéchistes ? Derrière cette question brûlante, il y avait évidemment celle d’un visage idéal, des caractéristiques nécessaires, de l’attitude la plus appropriée pour être catéchiste. Une grande partie des réponses renvoyait à l’importance de la formation et à une pédagogie correcte et capable d’entrer en relation avec des âges différents. Certains, plus rares, soulignaient la nécessité d’un lien réel avec la vie de la communauté, voyant ainsi le catéchiste non comme une personne isolée mais en relation avec l’Eglise. Enfin, un curé soulignait comment il repérait un catéchiste potentiel à sa manière de prier.

Au fond, l’essentiel de la posture du catéchiste réside dans sa spiritualité, dans une foi qui se laisse conduire par l’Esprit, qui sans cesse grandit et se convertit. Elle peut alors devenir témoignage pour les autres. Un témoignage capable de rendre compte de la foi de l’Eglise et d’une rencontre personnelle avec le Christ qui transforme la vie.

Le catéchiste, un être en relation

Un catéchiste n’est jamais solitaire. Il accompagne un groupe d’enfants, de jeunes mais il est aussi en lien avec les parents des enfants. Il rencontre régulièrement d’autres catéchistes, et est relié à la communauté paroissiale. Le Directoire Général pour la Catéchèse souligne que le catéchiste est un “médiateur”, dans deux directions étroitement liées : la dimension verticale qui lie Dieu à l’homme et la direction horizontale qui unit l’homme à la communauté des croyants. Ces deux directions qui structurent l’acte catéchétique sont celles de la croix, Elles renvoient à la force du Mystère pascal réalisé dans la passion, la mort et la résurrection de Jésus. « Jésus-Christ seul peut conduire à l’amour du Père dans l’Esprit et nous faire participer à la vie de la Trinité Sainte.1 ».

Le catéchiste frère et témoin de la foi de l’Eglise

Le catéchiste est frère du catéchisé, il doit avoir le plus grand respect de la liberté et de la maturation des personnes auxquels il s’adresse. « Le catéchiste se prépare en effet à faciliter la croissance d’une expérience de foi dont il n’est pas le dépositaire. C’est Dieu qui l’a déposée au cœur de l’homme et de la femme. La tâche du catéchiste se borne à cultiver ce don, à l’offrir, à l’alimenter et à l’aider à croître.2 » . Le catéchiste se situe à l’intérieur de la foi de l’Eglise et ne peut jamais se permettre de la réduire à des simplifications personnelles, il n’est pas le propriétaire de la foi mais son serviteur. A ce propos, le Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse parle d’une responsabilité spécifique qui distingue le catéchiste de celui qui est en chemin avec lui : « Le catéchète est frère du catéchisé. Il n’est pourtant pas « à égalité » avec lui : le devoir de transmettre appelle à exercer une forme d’autorité, celle qui permet à l’autre de devenir « auteur » de sa vie… L’autorité du catéchète vient de ce qu’il n’est pas lui-même la source, mais le garant de la fidélité à une longue histoire de la foi vécue dans l’Eglise à travers les âges.3 ». Le catéchisme de l’Eglise catholique est un livre de référence important au service de cette fidélité. De plus, pour tenir compte de l’âge et de la culture des personnes catéchisées, le catéchiste dispose de documents catéchétiques choisis en concertation avec son Eglise locale.

La formation du catéchiste

Le catéchiste est lui-même comme un disciple en chemin4. Il a toujours à cultiver sa propre relation au Christ, à se former. Les trois expressions “savoir être, savoir, savoir-faire” irriguent la formation des catéchistes. Elles ont des conséquences sur la posture du catéchiste et une hiérarchie. La formation des catéchistes est centrée avant tout sur la vie de foi, sur la spiritualité du catéchiste, sur la conscience qu’il fait partie de l’Eglise. La meilleure manière de faire grandir toutes les dimensions du savoir est de toujours repartir de la personne de Jésus-Christ, maître et formateur de ses disciples, en cherchant à faire sien le zèle qu’il a manifesté pour le Royaume. Le pape François donnait trois clés pour être catéchiste lors du congrès des catéchistes pour l’année de la foi : avoir une familiarité avec le Christ, l’imiter dans le fait de sortir de soi et d’aller à la rencontre de l’autre, et ne pas avoir peur d’aller avec lui dans les périphéries. A partir de cet « être » il est possible de développer constamment un savoir de la foi: “Le catéchiste doit non seulement être un témoin, mais aussi un maître qui enseigne la foi. Une formation biblique et théologique lui permet d’avoir une connaissance organique du message chrétien, articulé autour du mystère central de la foi, Jésus-Christ.5” En résumé, ce qui distingue un catéchiste réside dans un rapport personnel, authentique, respectueux de la liberté, nourri constamment par la prière et la Parole de Dieu.

Père Pietro Biaggi, directeur adjoint au SNCC

1. Saint Jean-Paul II, Exhortation apostolique Catechesi tradendae, 1979
2. Directoire général pour la catéchèse N°244.
3. Texte National pour l’orientation de la Catéchèse et principes d’organisation, conférence des évêques de France N°3.4
4. ibid p 27
5. Directoire Général pour la catéchèse N°240

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