Mystagogie et textes officiels
En lien avec le colloque « L’apport des Pères de l’Eglise à la proposition de la foi aujourd’hui », le dossier de la revue Ecclesia n°12 – « Conduire vers le mystère » revient sur les enjeux catéchétiques de la redécouverte de la mystagogie, en s’appuyant sur les documents de l’Eglise de France de la catéchèse.
Directoire général pour la catéchèse, 1997, n°108
Le caractère historique du message chrétien oblige la catéchèse à veiller aux points suivants :
- Situer les sacrements dans l’histoire du salut par une catéchèse mystagogique qui « … relit et revit tous ces grands événements de l’histoire du salut dans l’aujourd’hui de la liturgie ». La référence à « l’aujourd’hui » de l’histoire du salut est essentielle dans cette catéchèse. On aide ainsi les catéchumènes et les catéchisés « … à s’ouvrir à cette intelligence spirituelle de l’économie du salut ».
- Aider à faire le passage du signe au mystère. Les « œuvres et les paroles » de la Révélation renvoient « au mystère qu’elles contiennent ». La catéchèse conduira à découvrir, derrière l’humanité de Jésus, sa condition de Fils de Dieu ; derrière l’histoire de l’Église, son mystère de « sacrement du salut » ; derrière les « signes des temps », les traces de la présence et du dessein de Dieu. La catéchèse conduira ainsi à la connaissance typique de la foi « qui est connaissance par l’intermédiaire de signes. »
Rituel d’initiation chrétienne des adultes, n° 236-238
Après la célébration des sacrements de l’initiation chrétienne, la communauté tout entière avec les nouveaux baptisés médite l’Évangile, participe à l’eucharistie et exerce la charité pour progresser dans l’approfondissement du mystère pascal et le traduire toujours plus dans leur vie. C’est le dernier temps de l’initiation, celui de la mystagogie. Les néophytes acquièrent une intelligence plus complète et plus fructueuse des mystères grâce avant tout à l’expérience des sacrements reçus et à la catéchèse qui l’accompagne. Ils ont en effet un cœur renouvelé, ils ont goûté plus intimement la Bonne Nouvelle de Dieu, ils sont entrés en communion avec l’Esprit saint et ont expérimenté comme est bon le Seigneur. Dans cette expérience propre aux chrétiens et développé par leur manière de vivre, ils puisent un nouveau sens de la foi, de l’Eglise et du monde.
Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, n° 3, 3.5
Intérioriser le don qui est fait dans les sacrements. Le mystère du don de Dieu est si grand qu’une vie ne suffirait pas pour le comprendre. C’est pourquoi l’Eglise considère qu’une proposition catéchétique en réponse à une demande sacramentelle comprend aussi un temps de catéchèse après la célébration sacramentelle. Les chrétiens des premiers siècles l’ont appelé « mystagogie » : il s’agit de prendre appui sur ce qui a été vécu dans le sacrement pour rentrer davantage dans la perception de l’amour gratuit que Dieu y a manifesté. Ce temps de catéchèse après la célébration sacramentelle permet aussi de s’inscrire pleinement dans la communauté des fidèles. Il y a là une voie catéchétique d’une grande fécondité que nous ne saurions trop recommander.
Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, Principes d’organisation, n° 4.2.
Une proposition catéchétique qui se préoccupe des sacrements comprend un temps de mystagogie après la célébration sacramentelle. Il est vécu au sein de la communauté chrétienne. Il a pour fonction de donner l’intelligence de ce qui a été vécu durant la célébration. Il « permet de découvrir la signification des gestes et des paroles de la liturgie, aidant les fidèles à passer des signes au mystère et à enraciner en lui leur existence tout entière. » Beaucoup de chrétiens familiers des célébrations sacramentelles souhaitent aujourd’hui une telle proposition de catéchèse prenant appui sur les rites liturgiques. Dans le cycle de l’année liturgique, le temps pascal est le moment le plus approprié : le mystère pascal est la source de chacun des sacrements.