» L’Esprit de Dieu m’a créé, le souffle du Puissant me fait vivre. » Job, 33, 4
Retour sur la session de formation organisée en visioconférence par le Service national de la catéchèse et du catéchuménat de la Conférence des évêques de France mardi 25, mercredi 26 et jeudi 27 janvier 2022.
Des pistes de travail sont proposées après chaque interventions.
Notre session démarre par les premiers mots posés sur ce que l’on imagine quand nous entendons spiritualité. Puis, c’est une plongée directe en atelier dans les Écritures pour nous permettre d’entendre le P. Christophe Raimbault parler de la spiritualité du Christ à travers le regard et les mots de saint Paul.
Une question arrive rapidement : y a-t-il une spiritualité spécifique à nous catéchistes et accompagnateurs en catéchuménat ?
Oui et Non !
Non, parce que nous sommes appelés à notre mission au titre de notre baptême, envoyés comme disciples missionnaires, acteurs de l’évangélisation : malheur à nous si nous n’annonçons pas l’Évangile, dit saint Paul.
Oui parce qu’en tant que catéchistes nous faisons partie d’un processus, le processus d’évangélisation rappelé dans le Directoire pour la Catéchèse. Nous y avons une place particulière pour :
- Annoncer le kérygme : le mystère pascal est au cœur de notre tâche de catéchiste mais comment cette annonce est-elle nouvelle, comme une bonne nouvelle, la bonne nouvelle du Christ ressuscité, chaque jour de ma vie. Et comment est-elle nouvelle pour ceux que j’accompagne dans chaque séance, dans chaque rencontre ?
- Annoncer de manière incarnée : Dieu se fait chair et s’incarne dans ce que je dis, ce que je fais, ce que j’annonce. Qu’est-ce que je donne à voir, à entendre, à découvrir de manière concrète, avec tous les sens ? Cela fait appel à l’intégralité de la personne.
- Montrer que nos croix sont portables avec le Christ et oser, au cœur de nos catéchèses, aborder toutes les questions existentielles des enfants, jeunes, adultes que nous accompagnons.
- Mettre au cœur de notre annonce la Parole de Dieu, Écriture et Tradition, dans chaque cheminement proposé, dans chaque itinéraire. Laisser Dieu parler, sans lui faire barrage, laisser chacun répondre pour instaurer un dialogue.
- Prier, pas seulement avec un « temps de prière » en début ou fin de séance, mais en permettant à chacun de trouver sa place, ses mots, se laissant habiter par l’Esprit qui nous guide, pour que des habitudes s’installent et que toute prière prenne sens en rejoignant nos vies.
Le matin notre session commence avec le P. Patrick Gougeon et ses 7 points que je ne vais évidemment pas reprendre ! Mais je retiens quelques éléments sous forme de questions comme saint Paul !
- La vie spirituelle a besoin d’un terreau collectif. En catéchèse et catéchuménat nous avons besoin de ce terreau collectif, quel est-il ? Il est le monde dans lequel nous vivons, comment prenons-nous le temps de nous laisser imprégner, de regarder, d’écouter, les signes de notre temps pour entrer en conversation avec lui ? Le Directoire pour la Catéchèse nous parle des langages, éléments essentiels de nos catéchèses. Comment est-ce que je trouve ce terreau et le fait trouver à ceux que j’accompagne ? Comment est-ce que j’emploie « les bons » langages avec ceux que je rencontre ?
- Connaître le Christ, intellectuellement est nécessaire mais pas suffisant. Je ne peux être que dans un apprentissage qui serait descendant en termes de savoir. Qu’est-ce que je fais de cette connaissance nécessaire, du Christ que j’ai reconnu ? Comment suis-je animé des mêmes sentiments que lui et fais que mon fruit demeure? Comment je mets en œuvre savoir, savoir-faire, savoir-être avec ? (cf. Directoire pour la Catéchèse chapitre méthodologie)
- La recherche de sens prend de plus en plus de place chez nos contemporains. Comment est-ce que je recherche et j’aide ceux que j’accompagne à trouver le sens de leur vie en étant habité pas la confiance ? Est-ce que je fais suffisamment confiance, à moi, aux autres, à la vie et en premier lieu au Christ ? Est-ce que je choisis résolument de savoir que je suis aimé de Dieu en toute circonstance ?
Puis nous avons écouté Mgr Jordy nous dire qu’accueillir la vie spirituelle c’est accueillir l’Esprit Saint. Nous avons regardé dans les Écritures toutes ses manifestations. Mais les regardons-nous encore aujourd’hui ? Proposons-nous des temps de relecture pour discerner dans nos vies ? Et nous avons appris un gros mot, « inversion sotériologique », qui a fait couler beaucoup d’encre dans la conversation ! L’esprit Saint est à la conduite de notre mission, est-ce vraiment le cas ? Voulons-nous tout tenir par nous-même ? Acceptons-nous que l’Esprit Saint soit une aide pour que nous puissions porter un regard pastoral en toute circonstance ? Et nous sommes passés par la liturgie, ces mots donnés que nous n’écoutons souvent pas assez. Mais surtout, dans nos missions, comment faisons-nous des liens entre catéchèse et liturgie à part nos invitations à la messe, importante certes, mais qui en font souvent oublier d’autres manières de vivre d’autres liturgies.
Faisons-nous des détours réguliers par notre baptême, où une fois cochée la case, passons-nous à autre chose ?
« Veux-tu recevoir le baptême » pourrait-être entendu comme : veux-tu devenir Saint ? La mission de l’Église c’est l’appel à la sainteté donc, nous qui sommes envoyés en mission par l’Eglise, voyons-nous ceux que nous accompagnons comme des « graines de saints » ?
Christophe et Joëlle ont donné leur témoignage, ponctué de saints et de bienheureux qui les accompagnent et ils ont voulu faire un détour non seulement pour dire leur expérience du fait de côtoyer les Écritures et la prière dans leurs vies, mais aussi pour ouvrir à la beauté, chemin spirituel à partager, voie d’accès facile et accessible à tous ceux qu’ils accompagnent. (voir les langages du Directoire pour la Catéchèse)
Nos religieuses dominicaines ont rebondi sur ces propos car pour elles, le chant retranscrit le travail de chacune de vivre d’un seul cœur à la recherche de Dieu.
La pastorale du tourisme nous a éclairé en rappelant la beauté de nos lieux d’Église. L’architecture participe à la spiritualité. Je vous invite à aller voir « en vrai » les lieux, à s’arrêter devant ces lieux symboliques et qui font mémoire (DpC) car faire mémoire c’est aussi sentir les odeurs, toucher les pierres, allumer une bougie devant une statue …
Puis la PCS était là pour nous rappeler que nous sommes tous appelés à la sainteté, l’annonce est pour tous. Quel soin apportons-nous dans nos lieux à cet accueil ? Il ne suffit pas de dire « venez » ! À nous de nous mettre à la portée de tous en commençant par être en sortie de nous-mêmes et de nos lieux pour les rejoindre !
Enfin un mot de nos évêques qui nous ont rappelé la multiplicité des facettes de la vie spirituelle et nous invitent à l’essentiel : nous avons été témoins d’une rencontre, nous en avons fait l’expérience, à notre tour de permettre cette rencontre dans le respect de chacun. Sans oublier de conjuguer le je (du catéchiste), le tu (de celui qu’on accompagne) et le nous de notre communauté et de l’Église.
Mardi 25 janvier
1ère intervention : Qu’est-ce que les évangiles nous disent de la vie spirituelle de Jésus ?
Notre session démarre par les premiers mots posés sur ce que l’on imagine quand nous entendons spiritualité. Puis, c’est une plongée directe en atelier dans les Écritures pour nous permettre d’entendre le P. Christophe Raimbault parler de la spiritualité du Christ à travers le regard et les mots de saint Paul.
Découvrir le plan détaillé de l’intervention :
Intervention complète :
Pistes de travail en équipe sur la spiritualité particulière du catéchiste et de l’accompagnateur en catéchuménat suite à l’intervention du P. Christophe Raimbault :
- Le mystère pascal est au cœur de notre mission : comment, quand nous annonçons La bonne nouvelle de la résurrection, cette annonce est-elle nouvelle chaque jour au cœur de nos propres vies ? Comment est-elle nouvelle pour ceux que nous accompagnons, dans chaque séance, dans chaque rencontre ?
- L’incarnation est au cœur de notre foi. Dieu s’est fait chair : comment notre annonce est-elle incarnée ? Qu’est-ce que nous donnons à voir, à entendre, à découvrir de manière concrète, avec tous nos sens ? Comment faisons-nous appel à l’intégralité de la personne que nous rencontrons pour annoncer le Christ ressuscité ?
- L’espérance, vertu théologale, est un des fondements de notre accompagnement : comment montrer que nos croix sont portables avec le Christ, et oser, au cœur de nos catéchèses, aborder toutes les questions existentielles des enfants, des jeunes, des adultes ?
- La Parole de Dieu – Ecriture et Tradition : comment la mettre au cœur de notre annonce, dans chaque cheminement proposé, dans chaque itinéraire ? Comment laisser Dieu parler, sans lui faire barrage, laisser chacun répondre pour instaurer un dialogue ?
Prier : comment ne pas seulement prévoir un « temps de prière » en début ou fin de séance, mais permettre à chacun de trouver sa place, ses mots, se laissant habiter par l’Esprit qui nous guide, pour que des habitudes s’installent et que toute prière prenne sens en rejoignant nos vies ?
Mercredi 26 janvier 2022
2ème intervention : Définir ce qu’est la vie spirituelle
Le P. Patrick Goujon nous propose sept points pour mieux comprendre ce sur quoi s’appuie la spiritualité : la rencontre essentielle que nous faisons avec le Christ et ses disciples que nous cherchons à connaître intimement, à qui nous faisons confiance, par qui nous recevons toute bénédiction et qui nous permet de vivre en communion afin de donner sens à nos vies orientées par lui.
Une chose à retenir : aller vers la vie !
Pistes de travail en équipe sur la spiritualité particulière du catéchiste et de l’accompagnateur en catéchuménat suite à l’intervention du P. Patrick Goujon :
- La vie spirituelle a besoin d’un terreau collectif : Comment dans le terreau collectif, qui est le monde dans lequel nous vivons, prenons-nous le temps de nous laisser imprégner, de regarder, d’écouter, les signes de notre temps pour entrer en conversation avec lui (DpC N° 197-200) ? Le DpC nous parle des langages (N° 204-214), éléments essentiels de nos catéchèses. Comment employons-nous cette diversité de langages avec ceux que nous rencontrons ?
- Il nous faut connaître le Christ : Que mettons-nous derrière ce mot « connaître » ? Que faisons-nous de cette connaissance nécessaire, du Christ que nous avons reconnu ? Comment sommes-nous animés des mêmes sentiments que lui et faisons-nous en sorte que notre fruit demeure ? Comment mettons-nous en œuvre savoir, savoir-faire, savoir être avec (DpC N° 139-150) ?
- La recherche de sens prend de plus en plus de place chez nos contemporains. Comment nous recherchons et aidons ceux que nous accompagnons à trouver le sens de leur vie en étant habité pas la confiance ? Est-ce que nous faisons suffisamment confiance, à nous-mêmes, aux autres, à la vie et en premier lieu au Christ ? Comment aidons-nous nos enfants, jeunes, adultes, à risquer la confiance ? Est-ce que nous choisissons résolument de savoir que nous sommes aimés de Dieu en toutes circonstances et comment aidons-nous nos catéchisés à faire ce choix de vie ?
3ème intervention : Esprit Saint qui es-tu ? Entrée liturgique (épiclèses)
Accueillir la vie spirituelle c’est accueillir l’Esprit Saint. Nous avons regardé dans les Ecritures toutes ses manifestations et nous nous sommes demandés comment se laisser conduire par l’Esprit ? Nous sommes passés par la liturgie, ces mots donnés que nous n’écoutons souvent pas assez et qui nous en disent tant.
Pistes de travail en équipe sur la spiritualité particulière du catéchiste et de l’accompagnateur en catéchuménat suite à l’intervention de Mgr Jordy :
- L’Esprit Saint se manifeste encore aujourd’hui dans nos vies : Proposons-nous des temps de relecture pour discerner dans nos vies son action. Qu’en est-il de ce que nous proposons aux catéchisés même pour les enfants ?
- L’esprit Saint est à la conduite de notre mission : est-ce vraiment le cas ? Voulons-nous tout tenir par nous-même ? Acceptons-nous que l’Esprit Saint soit une aide pour que nous puissions porter un regard pastoral en toutes circonstances ? Comment cela se manifeste-t-il ?
- Catéchèse et liturgie : comment faisons-nous des liens entre catéchèse et liturgie à part dans nos invitations à la messe, (importante certes) mais qui en font souvent oublier d’autres manières de vivre d’autres liturgies ?
- Faisons-nous des détours réguliers par notre baptême, où une fois coché la case, nous passons à autre chose ?
Veux-tu recevoir le baptême pourrais-être entendu comme : veux-tu devenir Saint ? La mission de l’Eglise c’est l’appel à la sainteté donc nous qui sommes envoyés en mission par l’Eglise, voyons-nous ceux que nous accompagnons comme des « graines de saints » ? Que mettons-nous en œuvre dans nos accompagnements, dans nos attitudes pour cela ?
4ème intervention : la spiritualité du catéchiste à partir du DPC et de la Tradition de l’Eglise
A partir du DpC N° 135 qui nous parle de la spiritualité missionnaire comme étant « repartir de sa propre expérience de Dieu, qui l’envoie rejoindre le chemin des frères » nous avons voulu livrer notre témoignage ponctué de références à des figures de saints et de bienheureux qui nous accompagnent. Puis nous avons fait un détour non seulement pour dire notre expérience du fait de côtoyer les Ecritures et la prière dans nos vies mais aussi pour ouvrir à la beauté, chemin spirituel à partager, voie d’accès facile et accessible à tous ceux que nous accompagnons.
Jeudi 27 janvier 2022
5ème intervention : Comment honorer la vie spirituelle des catéchistes et des catéchisés ?
Comment honorer la vie spirituelle du catéchiste et du catéchisé ? Une spiritualité de compagnonnage missionnaire, tel était le titre de l’intervention. Neuf pistes vont nous être données à partir du texte de Philippe et l’eunuque.
Pistes de travail en équipe sur la spiritualité particulière du catéchiste et de l’accompagnateur en catéchuménat suite à l’intervention du P. Amherdt :
- Quelle spiritualité du désir permettons-nous de vivre à ceux que nous accompagnons, loin des « il faut » ? Comment creusons-nous la soif au lieu de vouloir l’assouvir ?
- Quel équilibre entre action et contemplation sommes-nous capables de mettre en place ? Quels garde-fous nous aident à ne pas tomber dans de l’activisme ? Quelle démaîtrise acceptons-nous ?
- Comment acceptons-nous de nous laisser déplacer, d’aller vers, de sortir de nos habitudes, de nous laisser déranger par ceux qui ne nous ressemblent pas ?
- Quelle place pour la joie, l’enthousiasme, l’émerveillement dans nos missions ? Comment permettons-nous le ressourcement régulier pour cela ?
Rappelons-nous le texte de Philippe et l’eunuque, comment sommes-nous des compagnons de route comme Philippe l’a été (reprendre les critères du P. Amherdt ?