La contribution de la catéchèse au renouveau ecclésial et social (CEC 1877-1948)

Nous sommes aujourd’hui dans une culture inédite. Il faut donc imaginer des espaces de prière innovants, une conversion pour donner les réponses aux vraies questions de notre époque. Il faut être présents aux réalités et les interpréter avec une intelligence spirituelle.

La catéchèse est une activité aussi ancienne que l’Eglise et qui a adopté des formes différentes. Il faut toujours se poser la question de son authenticité. Elle doit toujours être ordonnée à accueillir l’Esprit saint et rendre la foi explicite et agissante (cf. DpC). Elle ne doit pas être seulement en lien avec les sacrements de l’initiation chrétienne surtout si cela est fait dans l’enfance.

Dans Evangelii Gaudium, le pape François donne une feuille de route pour l’Église dans le monde d’aujourd’hui. Nous sommes aujourd’hui dans une culture inédite. Il faut donc imaginer des espaces de prière innovants, une conversion pour donner les réponses aux vraies questions de notre époque. Il faut être présents aux réalités et les interpréter avec une intelligence spirituelle.

L’évangélisation commence par une écoute : voir le bien en toute chose, voir Dieu à l’œuvre dans le monde. Il faut être là où se forment les nouveaux paradigmes. L’Église doit se mettre en dialogue avec ces nouvelles réalités pour évangéliser dans l’histoire contemporaine. Le Synode des jeunes, en 2018, a montré que la catéchèse favorise le renouveau ecclésial et social quand elle est présente auprès des jeunes.

Le motu proprio Antiquum Ministerium ne fait pas de mention expresse des jeunes catéchistes mais l’appel touche de près les plus jeunes, appel à être des disciples missionnaires, des acteurs dans un style synodal. Il faut une catéchèse des jeunes par d’autres jeunes.

Il faut aller au-delà des paroisses là où les croyants vivent le quotidien. On est catéchiste à toute heure et dans tout lieu où deux ou trois se rassemblent autour du Seigneur. Il faut faire preuve d’intuition, de courage et d’inventivité pour trouver avec chacun le langage adéquat comme à la Pentecôte. Dans Fratelli Tutti, le pape nous invite à expérimenter la fraternité et l’amitié sociale.

Le fondamentalisme est lié plus ou moins à la perte de la religion. Il faut avant tout servir la vérité, dénoncer le mal surtout lorsqu’il est commis par des chrétiens mais aussi éduquer à l’éthique et promouvoir le développement intégral. L’analphabétisme religieux, c’est-à-dire l’ignorance diffuse des connaissances religieuses qui conduit à des simplifications idolâtriques, est un défi pour la catéchèse.

Sans amour il n’y a pas de première annonce qui convertit et transforme, pas de maturation de la Parole semée. Ce qui compte c’est la charité et la communion d’une communauté croyante, ensuite viendra le temps de l’annonce du Kérygme.

Le pape François nous incite à prêter attention à la dimension globale de la fraternité mais aussi à prendre en compte ce qui est local, à mettre en marche les mécanismes de subsidiarité.

Les pauvres doivent être des acteurs de l’évangélisation. L’option préférentielle pour les pauvres est une catégorie d’abord théologique : Dieu leur accorde sa première miséricorde. Ils ont beaucoup à nous enseigner : leur sensus fidei et leur connaissance du Christ souffrant. Nous devons nous laisser évangéliser par eux et la force salvifique de leur existence, les mettre au cœur du cheminement de l’Église, les écouter, les comprendre et accueillir la sagesse que Dieu veut nous communiquer à travers eux.

Il reste exceptionnel aujourd’hui que les pauvres soient non seulement destinataires mais aussi acteurs de l’évangélisation. Or les pauvres, comme les migrants, sont capables de partager leur foi et ont un rôle dans l’éducation à la vie qu’est la catéchèse. L’équipe de catéchèse est-elle le reflet de la vie de notre communauté ?

La catéchèse permet d’apporter le dialogue interreligieux au sein de la vie de chaque chrétien. C’est une collaboration avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté dans un processus d’édification du Royaume de Dieu et pour promouvoir les valeurs de liberté, fraternité et justice.

La catéchèse est un lieu privilégié pour écouter la voix de la création et proposer un style de vie et de développement qui protège la Maison commune. Il faut entendre les cris amers de la terre qui se plaint de nos abus et pratiquer une spiritualité écologique.

Les catéchistes doivent approfondir leurs compétences en économie. L’économie apporte la richesse mais nourrit aussi les inégalités. Elle a des implications très concrètes. Acheter est toujours un acte moral et non seulement économique, écrit le pape François dans Laudato Si.

En conclusion, une nouvelle possibilité pour la catéchèse : le projet « L’Église t’écoute », né dans le cheminement synodal. C’est un projet réalisé par des influenceurs pour promouvoir la consultation numérique comme une action missionnaire. Cela permet d’atteindre les périphéries existentielles, tous ceux qui ne viennent pas à l’Église et crée une catéchèse pour notre monde qui a besoin d’espérance.

D’après une intervention du Card. Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral : La contribution de la catéchèse au renouveau ecclésial et social (CEC 1877-1948) lors du Congrès de catéchèse à Rome sur le thème « Le catéchiste, témoin de la vie nouvelle dans le Christ » (2022).

Toutes les interventions :

Congrès de catéchèse à Rome #3 : « Le catéchiste, témoin de la vie nouvelle dans le Christ » (2022)

Du 8 au 10 septembre 2022, le Vatican a accueilli le 3ème congrès international de catéchèse, intitulé « Le catéchiste, témoin de la vie nouvelle dans le Christ ». Il portait sur la 3ème partie du Catéchisme de[...]

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